sa GASCHT André - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

GASCHT André

Biographie

Né à Arlon le 1er juin 1921 et décédé le 4 juin 2011. Membre du Conseil de l’A.E.B. A été directeur de la revue Le Thyrse. Responsable de la partie bibliographique de la revue Lectures du Centre de lecture publique de la Communauté française. Membre du Conseil de gestion de l’Association Promotion des Lettres belges de langue française.

Bibliographie

  • L’humanisme cosmique d’Antoine de Saint-Exupéry, essai, Ed. Stainforth, 1947.
  • Cette âpre douceur, poèmes, Ed. L’Hippogriffe, 1949.
  • Le poids du monde, poème, Ed. Goemaere, 1951.
  • La saison triste, poèmes, Hors commerce, 1952.
  • La poésie et le sens de l’humain, essai, Ed. Le Thyrse, 1953.
  • Charme de René Char, essai, Ed. Le Thyrse, 1957.
  • La forêt du milieu, poème, Ed. La Dryade, 1959.
  • André Pieyre de Mandiargues ou le goût de l’insolite, essai, Ed. Marginales, 1960.
  • Signification d’Odilon-Jean Périer, essai, Ed. Goemaere, 1961.
  • Le royaume de Danemark, poèmes, Ed. André De Rache, 1966.Pris Alix Charlier.
  • Claude Lyr, essai, Ed. Dereume, 1976 .
  • Auguste Marin. Le front aux vitres, œuvres poétiques, édition définitive établie par André Gascht. Illustrations de Roger Bastin et Gustave Camus, 1977.
  • Eugène Van Bemmel. Dom Placide, roman historique et autobiographique, Ed. Jacques Antoine, coll. Passé Présent, 1987, réédité par André Gascht.
     

 

 

Textes

L’ENFANT PERDUE

Timide et de silence éprise, ainsi qu’une ombre
elle s’avance dans ma vie à pas feutrés.
Le reflet qu’elle suit aussitôt me prolonge:
il est ce monde même où je n’osais entrer.

Mes mains pour la connaître approchent, toutes prêtes;
mais à l’instant secret où je vais la toucher,
hésitant, je ne sais quel tremblement leur prête
son merveileux pouvoir de tout affaroucher.

Alors, de ce rivage où je lui suis fidèle,
elle m’appelle.  Et c’est d’un accent si tendu
que j’éprouve, à la voir si jeune et si rebelle,
tout ce qui me fait d’elle un pays défendu.

Je voudrais la saisir et doucement l’étreindre.
Elle n’est plus, déjà, qu’un rire dans le vent.
La lampe qu’elle tient, sa course va l’éteindre.
Et le jour qui m’éveille est toujours décevant.

* * *

Un autre t’apprendra les gestes de l’amour.
Il saura détacher les invisibles chaînes
qui tiennent tes genoux captifs.  Et pour toujours
Tu seras féconde et sa vivante plaine.

Je vois déjà monter vers toi l’écume en fleurs.
Elle se mêle au cri de tes moissons secrètes
et te pénètre toute ainsi que le bonheur,
cependant que ton corps s’épuise en cette fête.

Et j’assiste, invisible, à cet obscur dessein.
Mes mains qui l’on gardé retrouvent ton visage
et tracent dans le vent la forme de ton sein.

Que m’importe à présent si je suis d’un autre âge,
puisque c’est mon désir dans ton désir qui vient
et que c’est mon étreinte en toi qui se souvient.

(extraits de Le Royaume de Danemark, Ed. Andreé De Rache)

Commentaires

A consulter :

Garsou, Martine. Hommage à André Gascht : érudit passionné. In : Lectures, n° 172, spet.-oct. 2011.