FREROTTE Auguste

Biographie

Né le 23 avril 1889 à Wellin.
Décédé le 06 mai 1958 à Arlon.

Bibliographie

  • Sourires et sanglots, poèmes, Ed. Jacques Godenne, 1908.
  •  Les années rouges, poèmes, Ed. Deselée, 1920.
  • Contes du pays, poèmes, Ed. Gauloises, 1923.
  •  Le crime de Madagascar, nouvelles, Ed. de la Terre Wallonne, 1927.
  • L’enseignement primaire, éducatif, simple et vivant, Ed. de l’Educateur Belge, 1942.
  • L’orage et l’arc-en-ciel, roman, en feuilletons dans la Libre Belgique, 1947.
  • Excelsior!, Ed. de l’Educateur Belge, 1948.
  • Bonjour, Monsieur l’Inspecteur, nouvelles, Bonnes Soirées, 1948.
  • L’année en fleurs, poèmes, Ed. Mosa, 1953.
  • Ecole fleurie, recueil pédagogique, Ed. Dessain.
  • Le soleil sur le vitrail, poèmes, Ed. du Sorbier, 1958.

Textes

C’est pour toi que j’écris…

Je n’écris pas pour toi, lecteur, si tu méprises,
La bulle de savon que le soleil irise,
L’or du matin, les tons lilas du soir, le vol,
Neigeux des papillons, le chant du rossignol,
Jaillissement de mélodie au clair de lune,
Si tu ne rêve rien que de faire fortune,
Si tu ne comprends rien que totaux et reports,
Si la Richesse est ta barque le seul port.

C’est pour toi que j’écris, ô jeune homme qui laisses
A d’autres la  ” combine “, ô toi dont la noblesse
D’âme préfère à l’or maculé de limon
Et d’injustices, l’or du soleil sur les monts;
C’est pour toi que j’écris, jeune homme qui préfères
Le dévouement à l’égoïsme des affaires,
Pour toi qui aime la lumière et ne veux point
Dans l’ombre te frayer passage à coup de poings,
Pour toi qui marchant à l’étoile, ne détaches
Point ton regard du ciel, et veux rester sans tache ;
Qui, te donnant toujours, jamais n’est acheté ;
Qui passes, foudroyant toutes les lâchetés
De l’éclair d’un regard, et qui, sans vaines phrases
Protèges, bras en croix, les faibles qu’on écrase !

C’est pour toi que j’écris, jeune fille aux grands yeux
Dorés ou d’un bleu frais comme l’azur des cieux,
Qui vas, cheveux croulants en boucles sur l’épaule,
Et comme le marin par l’étoile au pôle
Guidée en souriant par l’étoile du bien ;
C’est pour toi dont la grâce illumine et soutient
De petits orphelins baisant tes mains menues ;
C’est pour toi dont le rêve en des palais de nues
A l’éclat de cristal, aux miroitements d’or,
Se promène, tandis que ta voix douce endort
Sous un chaume endeuillé, de quelque ritournelle,
Un enfant qui te voit en songe avec des ailes !

Puissent, jeune homme au pas viril, au noble front ;
Mes vers vibrer pour toi comme un coup de clairon ;
jeune fille qui sur la misère te penches,
Que mes rimes pour toi soient des corolles blanches
Neigeant ainsi qu’en mai des pétales soyeux,
Douceur où se complaît la douceur de tes yeux !
Car en vous je revois mes enfants, la limpide
Clarté de leur regard où leur âme intrépide
Souriait, blanche, à ce bonheur torrentiel
Entrevu sur le seuil éblouissant du ciel !

extrait de Le soleil sous le vitrail