Double vie
Autour de notre maison,
il n’y avait rien
que la neige.
Des fois, il y en avait tellement,
on était obligé de tuer
le cheval.
Mais nous savions que,
moins de huit jours après,
il serait de retour parmi nous.
Picasso jouait vraiment
sur tous les tableaux
et nous, on ne pouvait pas l’en
empêcher.
Après le karaoké
La mort n’est plus
un rêve arrêté par quelques taches
de peinture, elle se tient
au bout d’une corde
flasque, allongée sur le carrelage
de la cuisine entre Betty Boop
et Donald Duck.
Ce jeune homme allergique au soleil
est allé se pendre comme
on va chercher un verre d’eau, il voulait
partir avec un cirque, il aurait fait
un gracieux funambule
et la compagnie des anges ne lui aurait
jamais manqué.
Absence de style
Plus besoin de citer Shakespeare
et même la science-fiction
semble sortie des pages glacées d’un
magazine de mode, il suffit
de bricoler trois couplets et un refrain
qui ne dit rien
mais que tout le monde
chante, on humanise la nymphomane
en lui dégueulant
dessus, jeune homme au cœur
fragile, souvent le soleil
s’éclipse
en nos contrées.