sa DUMONT Jacques - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

DUMONT Jacques

Biographie

Né à Schaerbeek le 15 juillet 1928. Carrière professionnelle de technicien-électricien automobile terminée par quelques années en tant que salarié de l’Education – à l’époque dite encore- nationale.

Etudes : secondaires, interrompues durant la guerre.
Reprises plus tard et poursuivies tout au long de la carrière professionnelle!
Candidature en Sciences économiques
Licence de Philo-Lettres
Maîtrise de Lettres
Doctorat de Philosophie

Nombreux Prix de poésie récoltés principalement en France.
Prix Maurice Carême d’Etudes littéraires 1995.

Bibliographie

Recueils poétiques:

  • Popésie françoise, Les Paragraphes littéraires de Paris, 1974.
  • Apoétostrophes, La Pensée universelle, Paris, 1976.
  • Rimoraisons, La Maison rhodanienne de poésie, 1980.
  • Esquisses, La Maison rhodanienne de poésie, 1982.
  • Poë-tisons, Groupe d’action des écrivains, Bruxelles, 1985.
  • Doux Amers, Syndicat d’initiative, Rochefort, 1990.
  • Mot d’où?, Centre des jeunes et de la culture, Rochefort, 1993.
  • Mot roses Mots rosses, La Maison rhodanienne de poésie, 1996.
  • Amis Mots, La Maison rhodanienne de poésie, 1999.
  • C’est pas rien d’être terrien, Actuel, Louvain-la-Neuve, 2001.
  • Au-delà, Centre des Jeunes et de la culture de Rochefort, 2009.

Thèses universitaires:

  • Orphée-Avatars d’un mythe, de C.W. Gluck à Marcel Camus, Unisa, 1986.
  • La Narration lyrique de Maurice Carême, Prix Maurice Carême 1995, Academia, Louvain-La-Neuve, 1996.

Textes

L’énigme

Toute parole est de symbole.
Ici, du silence des sphères
A garder le sombre mystère
De Christ en propre parabole.

Mais le sphinx n’attend que l’éveil
Du soleil qui d’orient va naître
Pour que d’or, en un trait vermeil,
L’Aurore émerveille ton être.

Eternelle

Tel un souffle léger m’a frôlé la Présence
Et j’ai su désormais que sur un souvenir
Glissent à pas feutrés les présents d’avenir,
Q’une saute d’esprit peut abolir l’absence.

De cette ombre profonde a surgi l’espérance,
D’amère nostalgie une âme de désir
Où le passé déchu même va rejaillir
Et du flot de souffrance apporter récompense.

Ce qui fut cher au coeur jamais ne s’éteindra,
Sous la houle des temps la perle ne perdra
Ni l’éclat de son feu ni l’eau de sa jouvence.

Sur la falaise abrupte il est doux amer
C’est l’étoile promise aux nauvragés d’errance
Où sécheront tantôt les pleurs de notre hier.

Notre vision perçoit cette lumière pâle
Comme un vague reflet diffusé sur la mer
Mais la perle tressaille à cette soeur d’opale.

Petite musique quantique

“Le Temps ne fait rien à la chose”
Disait-on parfois doctement
Mais l’autan décoiffe la rose:
C’est là cause de mon tourment.

Le temps éparpille les causes
Autant que sable sur estran
Et les effets sortent sans chausses
Comme moinillons au couvent.

Le temps perdu redevient rose
Si on l’attend bien sagement
Car l’effet succède à la cause
Si l’on sait que sage ne ment.

Le vent qui bouscule les choses,
A peine arrivé repartant,
Et c’est à peine si l’on ose
En sourire rien qu’un instant.

Depuis le temps que l’on en cause,
Il est temps de prendre le temps
De savoir si l’effet est cause
Autant que réciproquement.

Avant que tout temps ne s’efface,
Que l’espace s’envole au vent,
Puis que toute rose trépasse,
Rêvons d’un sourire au printemps.

Volutes

Si nous passons, frêles lumières,
Qu’il reste pour les lendemains
L’azur que frôlèrent nos mains
Sur l’ombre des roses trémières.

Au vent, silhouettes altières,
Vont s’éteindre les clairs matins
Comme autant de blêmes destins,
S’éparpiller sous les lisières.

Fil futile, le temps s’enfuit:
Ce qui fut jour n’est plus que nuit,
L’étoile même est sans visage.

A tout reflet luisant à lui,
Le feu follet sitôt s’engage,
Puis, sans plus attendre le suit.

Oubliant tout le sage adage,
Ne voyons plus dès aujourd’hui
Que l’âme d’Amour qui surnage.

Evasion

Ainsi qu’il survient parfois
Aux coureurs des bois
Leur âme aux abois
Même si l’on fort peu boit
L’on se prend bêta
A rêver sans loi
Aux yeux d’une biche
Ou bien d’autre belle
Lorsqu’on aperçoit
Ici à deux pas
Une boîte vieille
De coca cola
Et l’on pense alors
A telle merveille:
“Qu’est-ce qu’on fiche
Encore
En ce monde-là?”