DRETAR Tomislav

Biographie

Né à Nova Gradiska (Croatie), Tomislav Dretar était professeur à l’université de Bihac (Bosnie-Herzégovine), ainsi qu’un poète reconnu, quand la guerre a bouleversé sa vie. Menacé de mort par les ultranationalistes pour sa fidélité au gouvernement bosnien, il a obtenu l’asile politique en Belgique, puis la nationalité belge.

Bibliographie

En croate :

  • Vox Interioris, poèmes. Sarajevo, 1976.
  • Drska Perunika, poèmes. Banja Luka, 1980.
  • Nedostupna Staza, poèmes. Bihac, 1984.
  • Protjecanja, poèmes. Bihac, 1984.
  • Sorella della Notte, poèmes. Naples, 1984.
  • Knjiga Ceznje, poèmes. Bihac, 1986.
  • Slika, unutarnja rukovet, poèmes. Belgrade, 1988.
  • Gorka Smra, poèmes. Bihac, 1989.
  • Potraga za Rubom, poèmes. Kikinda, 1989.
  • Bol, ciganska Rapsodija, poèmes. Novi Sad, 1990.

En français:

  • L’image, florilège des lumières, poèmes. 2001.
  • Douleur, rhapsodie tsigane, poèmes. Chloé des Lys, 2007.
  • Le foyer des paroles, poèmes. Manuscrit, 2008.
  • Aux portes de l’inaccessible, poèmes. M.E.O., 2009.
  • Parole, mon logement social, poèmes. M.E.O., 2010.

Textes

Je pleure dans les seins de Bruxelles, Bruxelles pleure dans ma poche.

A l’automne les oiseaux du sud Volent dans le ciel bruxellois. Les oiseaux volent dans le ciel et le ciel dans les oiseaux. Du nord volent les coeurs affamés D’amour et d’enfants. Du sud reviendront les enfants Affamés de calme et de froide patrie. Moi, je ne vole pas, je chante par les rues de Bruxelles. Et les rues, les ruelles même de Bruxelles, chantent en moi. Ainsi allons-nous de pair, dans nos fors intérieurs moraux. Mais nos fors extérieurs ne vont pas de pair. Il nous manque Un intermédiaire pour faire connaissance l’un de l’autre. Faute de trouver cet entremetteur je pleure dans Bruxelles Et Bruxelles pleure en moi. Nous sommes deux pleureurs, Je pleure dans les seins de Bruxelles Bruxelles pleure dans ma poche. Je verse des larmes sur mon pauvre Bruxelles, Mais elle n’en verse plus sur moi, Elle m’a envoyé une convocation Grosse de l’éternelle angoisse Qu’à l’heure dite au guichet je recevrai L’ordre d’expulsion des personnes Sans permis de séjour en règle.

Commentaires

Les poèmes du recueil “Parole, mon logement social”, pétris d’humour et de nostalgie, d’autodérision, de philosophie et d’amertume, sont l’oeuvre de l’exilé venu d’un pays éclaté se réfugier dans un pays en perpétuelle menace d’éclatement et qui déambule dans les rues de Bruxelles, observant sa terre d’accueil avec reconnaissance et perplexité, ainsi que de l’ex-professeur d’université émargeant au CPAS avant de se faire jardinier puis de se reconvertir en ce qu’on nomme pudiquement “laborantin” ou “technicien de surface” à… l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve.