DERY-REMOUCHAMPS Janine

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Textes

             Le vent

la vie est longue, et brève est l’espérance.
Le vent du soir entonne un chant cruel,
Lorsqu’à cinq heures, la lumière commence
A décliner dans l’infini du ciel.
Le vent se lève en une plainte lente
Qui va mourir au plus profond des bois.
Il est passé sur la grève écumante ;
Sa mélopée enveloppe nos toits.
Le vent nous chante une complainte amère,
Il crie la mort, et nous sommes attérés.
Quand enfin le silence est revenu sur terre,
Nos âmes gisent en un linceul glacé.

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       Le dormeur du parc

Dors mon pauvre enfant,
Mon frère innocent;
Que la terre soit légère.
Dors, enfant perdu,
Mon frère inconnu,
En tes rêves solitaires.
Dors sur l’ herbe drue,
Sous l’ombre touffue,
Goûte une paix éphémère.
Oublie le mouroir,
Des villes tentaculaires.
Le vent du mois d’août,
au souffle si doux,
Des arbres, berce les palmes.
Tu fermes les yeux.
Un sourire heureux
Baigne ton visage calme.
Demain viendra bien,
Trop tôt, le matin,
Le froid brisera tes songes.
Il faudra partir,
Loin de l’avenir
Du parc et de ses mensonges.

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          Au revoir

Au revoir.
Ta voix tremble dans l’air du soir.
Tu me lances un dernier regard,
Et voilà, nos vies se séparent.
C’est fini.
Déjà le passé s’abolit.
Sur nous, va retomber la nuit.
Souvenir.
Il ne reste que le désir
D’un corps de plus en plus lointain,
Le feu d’un regard qui s’éteint.
Plus jamais…
Même si on se rencontrait,
Un jour, au détour d’une rue,
Dis-moi, me reconnaîtrais-tu ?
A quoi bon,
En faire, même une chanson ?
De nous il ne restera rien,
Que la poussière du chemin.
C’est trop tard.
Tu t’éloignes dans le brouillard.
La dernière chance est manquée,
La dernière ligne est tirée.
Au revoir.
La vie, cet éternel départ
Est un train lancé dans la nuit.
Voyage au bout de l’infini.