DEMOULIN Laurent

Biographie

Laurent Demoulin est né en 1966 à Liège et a choisi d’y vivre. Une solide formation de romaniste et, bien évidemment, diverses expériences d’enseignement, qui ne l’ont guère satisfait. Depuis peu, il est assistant à l’université.
C’est un homme d’écriture, pas seulement pour rendre compte des états de son questionnement institutionnel. Il suffit de lire son Ulysse Lumumba pour s’en rendre compte : quelques courts récits, des sortes de contes où affleure la poésie, où l’essai politique sourd sans plus se dire.
C’est sans doute dans le roman qu’il nous donne rendez-vous.
Et c’est prometteur…
L’auteur a signé nombre d’articles sur les littératures belge francophone et française contemporaines particulièrement à propos des écrivains belges André Baillon, William Cliff, Eugène Savitzkaya et Jean-Philippe Toussaint, ainsi qu’au sujet du poète français Francis Ponge.

Bibliographie

  • L’hypocrisie pédagogique. Talus d’approche, 1999.
  • Ulysse, recueil de contes poétiques. Talus d’approche, 2000.
  • Filiation : recueil de poèmes. Le Fram, 2001.
  • Trop tard. Tétras Lyre, 2007. Images de Colette Schenk et Dacos. Prix Marcel Thiry 2009.
  • Même mort. Le Fram, 2011.
  • Palimpseste insistant. Tétras Lyre, 2014.
  • Ulysse Lumumba. Le Cormier, 2014
  • Robinson. Gallimard, 2016.

Textes

tu vois j’avais raison
maintenant tu peux le voir
le néant n’est ni mystique
dans l’obscur obscurci
ni solipsisme glorieux
dans l’écho du silence
la question sans réponse
le reflet invisible
le récit sans début
tu n’enjoins rien au sort
tu vois tu avais tort
tu vois tu étais fou
de croire à ton destin
de nier le réel
fil perdu dans la trame
de refuser le doute
grain de sel dans la mer
tu vois tu t’es dissout

non tu ne peux rien voir

Extrait de “trop tard”

Commentaires

“Dans ce dernier recueil, Même mort, Laurent Demoulin pose une interrogation importante: la poésie est-elle à la hauteur du tragique intime ? Dès que le deuil a surgi brutalement dans sa vie, Laurent Demoulin a répondu par l’écriture. Il reconstruit par le langage trois souvenirs d’instants extrêmes de deux fins de vie, trois moments hautement intimes où régnait un silence qu’il s’agirait de réparer. Ordonnateur de son deuil à travers l’écriture, le poète serre de près la douleur pour la tenir à distance et la porter jusqu’au bout”.

Même mort. Le fram, 2011.