Textes
LA MEUTE
Il fait sombre. Aucun bruit. Heure exquise, et je veille
Et jouis du silence à mes pieds étendu.
Tout près, un hibou dort au creux d'un tronc tordu.
Sur la branche du songe, aussi mon coeur sommeille.
Une feuille en tremblant chatouille mon oreille.
Dans quel éden charmeur me suis-je donc rendu?
Exubérant, je suis le poète éperdu
Pour qui, loiun des clameurs, la Nature est merveille.
De silence éternel voulant garder sa part,
Surprise et frémissante, acculée au départ,
La solitude fuit en fermant sa lorgnette.
L'aube paraît. Le coq claironne. A son réveil,
J'entends, meute ondulante en sa course inquiète,
Les chiens noirs de la nuit aboyer au soleil!