DEBLANDER Gabriel

On a écrasé un chat
un jour qu’il allait faire beau
au matin la terre chantait
juste l’aurore

un char qui passait un carrosse
attelé de quatre chevaux un bleu
un noir un bai et encore un
qu’on ne voyait pas bien

une femme a crié

elle était nue sous sa robe
avec un sexe lourd
et l’odeur de son ventre à peine tiré

des hommes sont accourus
ils ne riaient pas ils avaient des outils
qui une houe qui une faux

une sape un crochet

ils se mordaient la bouche
un chat qui passait un carrosse
attelé de quatre chevaux un bleu
un noir un bai et encore un
qu’on a pas bien vu

rapport au soleil qui lui courait dessus
un homme a vu le sexe de la femme
fête de pailles et d’épis le plein jour
levé à tempête ma semence
mon blé versé tu verras je me poserai en toi
comme l’arbre

ce soir près de la grange c’est l’été
tu le sais nous n’aurons pas froid

une femme a crié

elle était nue toute ouverte

et des enfants sont accourus
ils étaient pâles ils riaient déjà

un deux voilà du feu
trois quatre on va se battre

le chat sur le chemin
avait un drôle d’air de grimace
du sang comme du vin avec le verre de la peau

et la table et la bouteille

pour boire à la santé
de ceux qui ne font que passer

Extrait de Terre brûlée