de TROY Paul

Biographie

Né le 6 janvier 1941 à Anderlecht; langue maternelle: le flamand; études gréco-latines en français dans un collège catholique. Mais ma découverte réelle de la poésie, je l’ai faite sur France-Culture grâce aux émissions de Jean Amrouche (Saint-John Perse, Jouve, Artaud, Queneau).             Docteur en médecine vétérinaire, responsable d’un labo de contrôles des denrées alimentaires; s’est occupé aussi incidemment d’une station d’épuration des eaux usées. En préretraite depuis mars 2002.             Marié, père de 2 enfants, Vincent et Ariane (décédée à l’âge de 10½ ans).               Auteur, en collaboration avec des universitaires de Liège, de Louvain (KUL) ou de Gand, de quelques publications scientifiques dont une dans la revue américaine Journal of Food Protection et une autre dans le Journal of Food Microbiology.             J’ai ainsi un pied solide dans chacune de ce que Edgar Snow appelait les 2 cultures. De ce point de vue, les 2 auteurs qui m’auront le plus marqué sont : Karl Popper (Tout ne peut devenir science) et Ezra Pound (Tout peut devenir poésie).

Bibliographie

2 recueils

  •        Le Trifluorure de Bore paru à la Maison Internationale de Poésie, 1985
  •        La Carcasse de Rembrandt aux éditions Aristocrat Beef, 1997

publications dans revues:                         Le Mensuel littéraire et poétique du Théâtre-Poème,                         Aménophis, Nota Bene, TXT, Les Améthystes de Thyl, Hermaphrodite (n° 5/6 2001), Le Fram (n°8 2002), L’Arbre à   paroles (n°120 2003)                               dans collectif : 1001 fromages et 20 poètes (Ed d’une Certaine Gaieté, 2004)               invité par André Velter sur France-Culture (émission du 13-08-98)               figure  dans l’anthologie de L. Wouters et A. Bosquet: La poésie francophone de Belgique 1928-1962 (Ed Académie royale de langue et de littérature françaises. Bruxelles 1992)                         dans l’anthologie de la littérature belge publiée par le revue Le Lecteur  (mai 1999) à l’occasion de la manifestation “Les Belles Etrangères “ consacrée à la Belgique.                         dans le recueil de chroniques de G. Hons Dans les failles de la lecture et du silence volume 2 (éd de l’Ambedui 2002)               lit volontiers ses textes en public: Bruxelles (e.a. au Théâtre-Poème), Liège (Nuit de la Poésie), Louvain-la Neuve, Charleroi, Paris

Textes

CONTRE SARTRE               Quand donc quelqu’un osera-t-il écrire que l’existentialisme fut une des grandes impostures du 20e siècle ? Quand on pense que les 2 principaux représentants de cette philosophie, qui se prétend une ‘philosophie de la liberté’, ont été l’un, un lèche-bottes d’Hitler et cela jusqu’à la fin de sa vie (dans son interview posthume à Der Spiegel, Heidegger vante encore les mérites du national-socialisme) et l’autre, Sartre, un lèche-bottes de Staline et puis de Mao ! Bref les 2 soi-disant plus grands philosophes du 20e siècle ont été les complices intellectuels objectifs de ses 3 plus grands criminels. Où la réalité dépasse largement la fiction !             Jamais Orwell, dont on n’a guère fêté le 100e anniversaire et qui a vite vu durant la guerre d’Espagne que l’horreur communiste valait l’horreur fasciste, jamais il n’a imaginé dans 1984 donner de tels collaborateurs à son Big Brother !               Sartre Intellectuel total ! Quelle énormité ! En réalité Sartre fut partiel, partial et sectaire.             Partiel             Il a toujours volontairement ignoré et carrément méprisé comme son compère Heidegger (‘’La science ne pense pas’’) les découvertes scientifiques. Comme si celles-ci ne pouvaient avoir aucune implication philosophique.             Dans ses années de formation, il se montre tout à fait insensible aux théories de la relativité d’Einstein (Qu’il n’y ait pas de temps ni d’espace absolus s’oppose tout de même à toute la philosophie classique !) et à la physique quantique avec la place fondamentale qu’elle accorde au hasard             Plus tard, il semble se désintéresser aussi– contentons-nous des domaines qui concernent l’humanité – de la théorie des jeux de von Neumann (1944), de la théorie de l’Information de Shannon (1948), de la double hélice de Crick et Watson (1953), des expériences sur la soumission à l’autorité de Milgram (1961), des premiers pas d’Armstrong et Aldrin sur la Lune (1969), des découvertes paléoanthropologiques dans l’Est de l’Afrique (Leakey à partir de 1959), etc… A dire vrai, Sartre et une bonne partie de la philosophie en général, ne vit pas seulement dans un monde préeinsteinien, mais aussi prédarwinien. Pour eux, tout se passe comme si, comme dans le créationnisme, l’homme était apparu d’un coup tel qu’il est aujourd’hui.. (Dans un texte, je l’appelle le MOUAH, le Mâle Occidental Universitaire d’Aujourd’Hui : voulez-vous jouer avec MOUAH ?) Et cette philosophie reste fondamentalement dualiste. Avec un corps, qui dans le jargon sartrien devient l’être en soi ou l’être pour le Monde et une âme qui devient l’être pour soi. avec cette différence qu’elle ne naît pas en même temps que le corps, mais qu‘elle se forge .petit à petit à partir de rien, du néant, (par quels processus biologiques ?) en fonction de nos libres actes En bref, selon la formule, l’existence précède l’essence. En jouant sur la polysémie du mot, – jeu très prisé par nos philosophes, jusqu’à les rendre quasi incompréhensibles – il aurait pu écrire Les sens précèdent le sens.. Ce qui serait peut-être moins loin de cette réalité qu’il préfère ignorer..               Partial, avec une méconnaissance volontaire (complice ?) d’événements majeurs de son temps.             On le voit féliciter Fidel Castro, mais où était-il lors de l’érection du mur de Berlin ? Nulle part. Muet. Complice             Il vient visiter la bande à Baader dans sa prison. Mais quand a-t-il été visité les dissidents russes dans leur asile psychiatrique ou les intellectuels chinois victimes de la Révolution culturelle ? Jamais Muet. Complice             Il soutient les Algériens lors de leur guerre, mais qu’a-t-il fait lors de l’invasion du Tibet par les communistes chinois ? Rien. Muet. Complice.             Il participe bruyamment à la manifestation à la suite de la mort de Pierre Overney. Mais l’a-t-on entendu pour les 3 millions de morts victimes des Khmers rouges. Nullement. Muet. Complice             Faut-il continuer ? Comme pensée partiale à sens unique, on fait difficilement pire.               Sectaire par refus de toute discussion avec ceux qui ne partagent pas ses idées (Raymond Aron, par exemple)             ‘’Les anticommunistes sont des chiens.’’. La phrase est bien connue et ne doit être minimisée. Sartre, semble-t-il, déteste les chiens et plus il en crève, mieux c’est. Les 100 millions de morts dues au communisme ne sont qu’un ’’détail de l’Histoire’’ ou alors une nécessité comme le pensait le professeur boiteux des Démons de Dostoïevski.             Il est intéressant de comparer ces 2 interviews filmées, l’une d’Aron, par Missika et Wolton et intitulée Le Spectateur engagé, et l’autre de Sartre par Contat et consorts et qu’on a pu revoir récemment sur ARTE. Dans l’une, Aron se laisse volontiers pousser dans ses derniers retranchements par des journalistes qui ne lui sont ouvertement pas favorables. Dans l’autre on a affaire à une sinistre farce où d’emblée on refuse toute discussion critique (« ça ne sert à rien »), où on se garde d’évoquer les problèmes signalés en Partiel et Partial ; on assiste, réalisé par quelques sectateurs dévots, à un procès en béatification ante mortem…(et sans avocat du diable)             Plus grave est que ce sectarisme a fini par gagner tout un pan de l’intelligentsia française. Ainsi est-on surpris de constater que, dans l’Encyclopaedia Unversalis de 1985 que je possède, Sartre a droit à 16 colonnes dans le Corpus, alors que Raymond Aron n’a même pas droit à un article dans le Thesaurus…               Passons à l’Ecrivain                 Comparée à ses grands contemporains, N. Sarraute, Beckett, Cl Simon, Duras, son écriture et son théâtre apparaissent ringards. Chose curieuse, il le reconnaît dans son interview, mais, dit-il, dans un tour de passe-passe, écrivant pour les bourgeois, il se devait d’écrire ‘’bourgeois’’. Tant pis pour la littérature..             De ses romans, il reste La Nausée. Mais de son théâtre qui n’est plus guère joué, il ne reste plus qu’un mot d’auteur : L’enfer c’est les autres. Une diffusion récente par ARTE de Huis Clos montre que le restant de la pièce n’y ajoute pas grand-chose…             Ses meilleures œuvres semblent être sa monumentale biographie de Flaubert, L’Idiot de la famille, et son autobiographie Les Mots où avec une verve communicative, je l’avoue, il raconte, si l’on peut dire, sa propre idiotie, préférant à Phèdre, Pardaillan.             Il refusa le Prix Nobel. Geste de rebelle ? Que non. Caution objective donnée aux autorités soviétiques qui obligèrent Pasternak à refuser le sien.               De Gaulle comparait Sartre à Voltaire. Ca prouve qu’un grand homme peut dire des bêtises. Un authentique Voltaire du 20e siècle l’aurait ridiculisé avec quelques épigrammes bien senties et peut-être, pour autant que cela vaille la peine, avec un anti-Candide.     à  HEIDEGGER                 Je comprends qu’un épicier ait pris une carte du parti nazi pas un philosophe. Il y a nécessairement quelque chose de fondamentalement pourri dans cette philosophie !               Affirmer que l’homme est un « être-pour-la-mort » : Alors qu’à quelques km de chez lui, Partaient des trains pour Dachau ou Auschwitz. Sein und Zeit C’est ignoble !               Aujourd’hui, en France, un philosophe doit être heideggerien ; hier, en Allemagne, il devait être nazi.               En 1934, Heidegger prône et vante le Service du Travail ( Arbeit macht frei ) pour             – ce sont les termes de Heidegger- « les impuissants, les douillets, les demi-hommes »               En 1945, Heidegger est ainsi décrit par le Dr Eugen Fischer de l’Institut d’Anthropologie de Berlin et                                     théoricien du génocide « c’est un grand philosophe et un bon national-socialiste »   Il n’y a pas de différence fondamentale entre la négation ou la minimisation de l’engagement nazi de Heidegger et la négation ou la minimisation de l’existence des camps d’extermination.               « Les manuscrits de Martin Heidegger se trouvent au Deutsches Literatur Archiv (Marbach). Leur utilisation à des fins scientifiques n’est pas autorisée, et ceci pour un temps indéfini. »  (Victor Farias).  Qu’est-ce que cela cache ?               « Tout ce qui est grand et essentiel n’est apparu que parce que l’homme a une patrie et a été enraciné dans une tradition » (Interview – revue et corrigée ; original inaccessible – à Der Spiegel 1976)             « Je pense que le national-socialisme s’est engagé dans cette voie » (même interview de 1976)             Si si vous avez bien lu !             Jusqu’à sa mort, Heidegger a célébré le nazisme               Et il s’est toujours considéré comme             LE philosophe du national-socialisme et cela dans sa fraction la plus radicale, celle de Röhm et des SA.   Entre autre, il fallait « révolutionariser » l’Université : dans toutes les facultés, cours d’éducation civique (national-socialiste bien entendu !) et exercices physiques (militaires en réalité)   Quand en 1934 Röhm et ses sbires furent massacrés, lors de la « Nuit des Longs Couteaux » (voir les Damnés de Visconti) que fit Heidegger ? Eut-il une réaction de révolte ? Abjura-t-il le national-socialisme ?   ! Non il se plongea dans                                                                                                                                                                                                                                                                                       Hölderlin   Occupation anodine !                                                                                   Que non !   Hölderlin, Auteur, par ailleurs remarquable (jusque dans sa folie Scardanelli ), de quelques hymnes à la nation-allemande-seule-héritière-de-la-Grèce-antique et que les nazis substituèrent au trop universel Goethe comme poète national !  –             Dans l’Anthologie bilingue de la poésie allemande de la Bibliothèque de La Pléiade (1993), on signale l’influence du poète-prédicateur Abraham a Santa Clara (1644-1709) sur Heidegger (ils sont pratiquement nés dans le même patelin !), mais on se garde de rappeler le caractère violemment xénophobe et rabiquement antisémite de ce moine augustin ultra-nationaliste !   Aujourd’hui, en France, le poète allemand par excellence que dis-je ? le poète par excellence c’est toujours Hölderlin ! J’ai toujours préféré Goethe.               Heil Hitler !             C’est ainsi que « le plus grand philosophe du 20me siècle »  terminait toutes ses lettres.     *****

L’insoutenable légèreté du nudisme   (clin d’œil à Milan Kundera)     Aux uns, les camps de nudistes évoquent des images de paradis terrestre Aux autres des images de camp de concentration   Un jour de juin 92 à Berlin me promenant dans un parc près du palais des Congrès – le thème du congrès était Safe Food for All – je me crus en pleine forêt amazonienne Je tombai sur un pique-nique de nudistes femelles rayonnantes et mâles ombrageux seins, couilles et queues brinquebalants   Etaient-ce des bons sauvages ou des anthropophages ? Furtivement je pris quelques photos C’étaient des bons sauvages     *****     RETROUVAILLES     40 ans Cataclop, cataclop, cataclop   physiquement quelquefois méconnaissables mentalement presque inchangés Cataclop, cataclop, cataclop   retrouvailles de rhéto 2 sont déjà décédés 3 ne sont pas venus parce que travaillant à l’étranger                         (Arabie Saoudite, Canada, Suisse) 3 sont devenus prof d’unif dont 2 à Louvain-la-Neuve             1, professeur de génie civil, chargé d’un projet de rénovation industrielle dans le Hainaut, il a abandonné parce que certaines                         intercommunales wallonnes sont de véritables mafias             1, professeur de biologie marine, travaille souvent dans le détroit de Messine, à la recherche de la coelenthérazine de stupéfiants                 poissons bioluminescents  1 a suivi ses rêves d’enfant: après ses études d’ingénieur civil, il est devenu cinéaste   Il y avait aussi 3 prêtres anciens profs au collège, dont celui de poésie qui rejeta systématiquement mes poèmes comme incompréhensibles, par exemple               celui-ci                                     oh Mallarmé                           La boule sombre fourrée                                     s’était roulée                         Ayant pilou vif et curé                                     étincelé               ou celui-ci                                 oh Valéry                           Le fluide fluait de subtil                                     au grandiose                         Il sourd allègre gracile                                     de l’écorce éclose   Je lui ai dédicacé ma “Carcasse de Rembrandt” avec cette ESB                                       Entrecôte                                     Saignante de                                     Blanc Bleu Belge   1 a claqué la porte de son entreprise et a fondé sa propre PME; il s’occupe également de pèlerinages 1 a été victime d’une restructuration, a pris sa préretraite, s’en trouve très bien et s’occupe également de pèlerinages 1 a été victime d’une restructuration, a fait une hémorragie cérébrale et a le côté gauche partiellement paralysé;                                                 j’ai peur que les pèlerinages ne peuvent rien pour lui 1 n’a pas fait d’études supérieures, s’est installé comme boucher dans une partie  huppée du Brabant Wallon, a fait fortune, s’est retiré et             roule en Porsche; son père et son frère aîné qui sont profs d’unif, son frère cadet, haut fonctionnaire à la CE, ne peuvent en dire                     autant 1 a fait des études de médecine, mais il a “mal tourné”, alors – moralité oblige – on ne l’a pas invité                                                                 Ainsi en a décidé un des organisateurs, prof à Louvain- la-Neuve et par ailleurs doyen de Faculté   retrouvailles de rhéto Cataclop, cataclop, cataclop physiquement quelquefois méconnaissables mentalement presque inchangés   Cataclop, cataclop, cataclop 40 ans     *****

Commentaires

– Je tente de réintroduire en poésie des “sujets” et des mots que depuis le romantisme on considère comme “non poétiques”.  La poésie est d’abord une question de “forme”., le “sujet” est secondaire. Il s’agit de trouver des rythmes autres que ceux de la respiration que la prose suit fondamentalement.     – Je tente de réintroduire à côté d’une poésie lyrique qui veut “séduire”, une poésie satirique qui veut “provoquer”. Ce que font d’ailleurs aussi de façons tout à fait différentes Verheggen ou Cliff     – De plus en plus, j’essaie de combattre les impostures de toutes sortes. Et comme disait JUVENAL Si natura negat, facit indignatio versum. J’appelle “imposteur”, un incompétent qui profite de son “poste” pour imposer ses goûts, ses idées, sa vision des faits ou ses remèdes miracles.  – J’essaie de faire quelque chose de durable. KEATS: A thing of beauty is a joy for ever que j’aime traduire par A chose belle, joie éternelle. Mais il n’y a pas que les “choses belles” qui peuvent mener à une “joie éternelle”.