sa DE HAES Frans - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

DE HAES Frans

Biographie

Frans De Haes est né à Bruxelles le 26 janvier 1948. Poète, essayiste et traducteur.

Bibliographie

Poésie

  • Livret, Lausanne : L’âge d’Homme, 1979.
  • Bréviaire d’un W-E avec l’ennemi, Bruxelles : Le Cormier, 1982.
  • Quatre veilles. Un poème, Bruxelles : Le Cormier, 1986.
  • Occasions d’un jour, Amay : L’Arbre à paroles, coll. “Traverses”, 1995.
  • Terrasses et contre-terrasses, Amiens: Trois Cailloux, coll. “In’hui”, 1992.
  • Terrasses et tableaux, Châtelineau : Le Taillis Pré, 2007.
  • Au signe du seul vivant, Le Taillis Pré, 2015.

Entretiens

  • Le rire de Rome, entretiens de Philippe Sollers avec Frans De Haes, Paris: Gallimard, coll. “L’Infini”, 1992.

Traductions

  • Israel Eliraz, Porte rouge, suivi de Jérusalemville. Traduit de l’hébreu par Frans De Haes et l’auteur, Chatelineau: Le Taillis Pré, 2004.
  • Vision d’Obadyah, suivi d’une traduction commentée d’Obadya et du chapitre 49, 7-22 de Jérémie, in : L’Infini, n°85, hiver 2003, p. 73-86.
  • Le Livre d’Amos. Présentation, traduction de l’hébreu et commentaires de F. De Haes, in : L’Infini, n° 82, printemps 2003, p. 52-82.
  • Eduardo Mitre, Crónica de un retorno / Chronique d’un retour. Traduit de l’espagnol par Frans De Haes, Bruxelles: Le Cormier, 1998, 54p.
  • Samuel Ha-Naguid, Guerre, amour, vin et vanité. Poèmes choisis, traduits de l’hébreu en prose française et présentés par Frans De Haes, Monaco: Éditions du Rocher, coll. “Anatolia”, 2001.
  • Poésie hébraïque du IVe au XVIIIe siècle. Choix de poèmes adapté de l’anglais en prose française et présenté par Frans De Haes, d’après l’édition originale de T. Carmi, Paris: Gallimard, coll. “L’Infini”, 1992.

Autres

  • Images de Lautréamont, Jules Duculot, 1970

Textes

Cachot, désert sans goût

“Cachot, désert sans goût,
toi et les feux qui te consument,
tenez-vous compagnie!
D’un coeur chiche bavardez,
mains ne croyez guère
à vos tours et retours.”

Saint-Marcaire, le 17 mais 1645, midi après la messe.
Surin Jean-Joseph se tien muet
au milieu de la chambre.  Esperanza larga.
(Jeanne des Anges parle
et passe sa mains aux Dames.)
Lui se trourne vers la fenêtre.
L’abîme est vu.
Il s’évanouit. Quelqu’un le lance.

On le trouva au bord de la Garonne,
Bonnet en tête,
fémur cassé.

Ensuite il boitait, tressautait,
bavait.

2.

Son baiser est si frais qu’il te lave.

A l’éveil tu perçois des voix rieuses
et sous ton coeur un  vinaigre bout.

C’est bien d’une chance que naît le jour
filet de rosée sur les chaumes
saut de poissons

ou vol d’oiseaux-flammes sur la rivière pierreuse
pleine d’ombre et brune
nourrissant la touffe vieux rose que tu aimes
à la dire sans cesse sur les talus.

(Extrait de : Dans la suite des jours, in : Terrasses et tableaux).

Commentaires

Dépecer, effacer, trodre, dénaturer, découper: c’est ainsi que porcède une certaine avant-garde. Frans De Haes, proche de Denis Roche et des réfractaires de TXT, met un soin particulier à enlever à ses textes toute signification précise et toute référence, comme si aveugler le lecteur était son premier objectif. La poésie admet ce genre de tactique, pourvu qu’il y ait, ci et là, un minimum de charme ou de magie. Le titre le plus significatif, si on peut dire, de Frans De Haes est “Miette d’une autobiographie en cours de destruction”. L’évolution de ce poète nous réservera peut-être des surprises : à travers les obstacles dont il hérisse son parcours, une voie de dessine, moins encombrée, plus sereine.
in “La poésie francophone de Belgique (1928-1962)”, Editions Traces.