sa DACHY Michel - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

DACHY Michel

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Biographie

Michel Dachy est né le 21 janvier 1953 à Bruxelles. Père de deux enfants, c’est en 1979 qu’il arrive au Canada où il décide de s’installer. Quoiqu’il n’ait jamais cessé d’écrire, il prend un poste en rapport avec les livres et leur univers et s’attache à l’UQAM – Université du Québec à Montréal, institution à l’intérieur de laquelle il œuvre toujours. Sa spécialité, comme il aime à le dire, le sonnet classique, qui lui vaudra d’ailleurs plusieurs prix à des concours de France, de Belgique et du Canada. Auteur du recueil de poèmes intitulé Persévérance, qui fut publié en 1984 aux Éditions du Blé, une maison manitobaine du Canada, il s’aventure aussi dans l’autopublication et compte aujourd’hui dix recueils de poésie ainsi que deux autres, mais de contes alexandrins qui parlent des légendes et du folklore des Ardennes belges dont l’un lui vaudra également, en 2005, le Prix du Meilleur Poème Étranger au concours de poésie de Montmélian, en Savoie. Également parolier, il est présentement à la recherche d’un interprète pour ses chansons. Comme bien des auteurs aujourd’hui, Michel Dachy espère voir ses sonnets publiés, plus de 650 classiques à ce jour. Il résume son plus grand rêve en disant combien il aimerait vivre de sa plume.

Bibliographie

  • Ma Belgique :  sonnets, Les éditions Michel Dachy, 2011.
  • Sonnets classiques, Les éditions Michel Dachy, 2022.

Textes

Regard mystérieux…

Dans le clair atelier, un maître forgeron                Recherche en son esprit l’éclat de la vestale                Qu’il veut sculpter lui-même au mépris du dédale                Des nombreux fils d’acier ornant le manche rond
De l’épée orgueilleuse en sa toile de fond.                Le vieil homme est rusé. Tout son art il étale                Ciselant ce chef-d’oeuvre à la beauté fatale:                D’un centimètre épais, grand comme un moucheron.
Pour ses contemporains, sa science il déploie;                Le sujet, sur fond d’or, en turquoise se noie.                Il miniaturise, imprimant ses cachets
Aux yeux de l’apprenti prit soudain de vertige                Face à pareil trésor, mais si fier désormais                De savoir le secret d’un regard qui se fige…
©Michel Dachy                  Montréal, Mars 1985.

Nostalgie.
(à Joe Théo Meers)
Mes souvenirs ardents proviennent de Belgique…         Des cieux comme du plomb, du vent et des canaux,         Sculptés si forts qu’on les dirait artisanaux,         Surgissent de l’orage en brume nostalgique.
Des dunes le murmure affolant et magique,         Tourbillon sablonneux, recouvre les caveaux         Du temps sur la plage où la mer, par ses naseaux         Vient mourir, étirant sa rage épileptique.
L’Ardenne de Papa, de Maman le Limbourg,         Fleurissent à l’esprit de mon coeur pur mais lourd.         Vagabonde Semois, sauvage et taciturne,
Chaque fois me surprend: perdu, la pipe au bec,         Elle veut rafraîchir ma tristesse nocturne:         Souvenir de jeunesse au sein du vieux Québec…

©Michel Dachy                        Le 18 Janvier 1987.

Le Mont Saint-Michel.

(3ème sonnet alchimique)
L’alchimiste a besoin du ciel pour le grand-œuvre, Car il veut deviner la langue des oiseaux; Ce jargon de l’esprit est fait de trois fuseaux : Jeux de mots, clé de voûte et lettres qu’on manœuvre.
L’abbaye est l’endroit où règne la main-d’œuvre Qui gère la lumière éclairant des réseaux : Suivant le chiffre sept, clair comme les roseaux, L’air et le minéral, pour produire un chef-d’œuvre.   La mosaïque instaure un voyage intérieur, Qu’il nous faut parcourir : le tao supérieur Nous amènera donc au bord de la frontière   Entre le bien, le mal, l’endroit et puis l’envers. L’âme du dragon reste en quête de matière : Le Mont Saint-Michel chante au sein de l’univers…
©Michel Dachy                  Montréal, le 4 Janvier 2010.

Galateia.
L’amour avec toi, c’est une douce aventure, Que j’aimerais présente et le jour, et la nuit, Mon esprit enchantant, pour prévenir l’ennui : La résurrection de ma littérature…   Joyeuse est ta présence et rejoint la nature En mon âme et mon cœur, de midi vers minuit; C’est toi mon immortelle et ma belle-de-nuit : Ô fantastique Muse en ma pure écriture!   Étant part l’un de l’autre, on forme l’univers : Tu me respectes tant, je l’illustre en mes vers. Ambiance féline en notre vie honnête.   Sous un ciel sans nuage, on s’aimera sans fin; Je deviens ouvrier et toi presque poète : Pour toute éternité, c’est l’harmonie, enfin!
©Michel Dachy                  R.-D.-P., le 9 Octobre 1997.

Féline osmose.
Quand la tête d’un chat à ta main s’abandonne, Il t’offre son esprit et quelquefois son cœur; Ne le dérange pas, il deviendrait moqueur : En ronronnant sans peur, toujours il te pardonne.   Son amour est pareil au plaisir qu’il te donne, Et si tu le comprends, vous dormirez en chœur; Son regard électrique ignore la rancœur : C’est au rêve qu’il pense, au songe qu’il s’adonne.   Ses gestes sont de soie, il est plein de douceur; Ce félibre félin, philosophe et penseur, La sagesse il cultive, empli de tolérance,   Parfois, son coin secret, peut te le réserver. Ce qu’il chérit sans fin, c’est son indépendance : Son âme il donnerait pour bien la préserver…!   ©Michel Dachy                  Montréal, le 27 Février 1998.

Epilepsie.   Vestige de l’esprit ou vertige de l’art, Le mal divin accueille en son sein l’ancolie; En répandant partout un parfum de folie, De la raison perdue il trame le brocart.
Pour la plèbe arrogante ou pour l’illustre Tsar, Il élude la mort, la traitant d’impolie, Refusant de se voir comme une anomalie Ni chez Dostoievski, ni chez Jules César.
Si je suis abattu, la faute m’en incombe: Je porterai ce blâme au fin fond de la tombe. Je ne puis m’en sortir qu’en devenant devin;
Car, devant supporter une âme épileptique, O Névrose, jamais ne boirai de ton vin! Je chanterai toujours, par amour éclectique…   ©Michel Dachy                        Québec, 1986.

Drame humanitaire.
Haïti se réveille en tremblant ce matin :                Les visions d’enfer qui lui sont apparues,                La désolation qui gangrène ses rues,                Offrent de l’avenir un coup d’œil incertain.                  Les parents, les amis,…, la mort et son festin…,                Transportés sans pudeur le long de leurs grand-rues,                En camions, en brancards, brouettes et charrues :                Digne peuple laissé seul face à son destin!                  La bonne volonté des secours, ralentie,                Semble presque inutile étant mal répartie.                Activez, bonnes gens, ouvrez donc votre cœur,                  Pour ceux qui, dévastés par cette catastrophe,                Puissent se relever, et sans trop de rancœur,                Continuer à vivre, entamant quelque strophe…           ©Michel Dachy                  Montréal, le 17 Janvier 2010.

Bouillon, Bruges et Bruxelles.
Belgique, ô plat pays, ta force est ton union. Lorsque l’on se questionne, on maintient un suspense Qui, toujours, se révèle absurde si l’on pense Que pour s’entraider il faut être en communion.
Quand notre souvenir soude la réunion De toute solitude, il faut qu’on y repense; Notre tendre trésor est notre récompense : Sachons se respecter sans la même opinion.
Si le wallon parfois, épouse une flamande, Il semble injuste de lui faire réprimande. Quelle importance si l’on ne partage pas
Le même paysage où le même ciel bouge; Or, sous les ciels de pluie où l’on vit pas à pas, Devinons son secret, sans bruit : noir, jaune et rouge…
©Michel Dachy                    Montréal, le 1er Juin 2008.

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À consulter : Un poète belgo-prairivois par Samuel Leduc-Frenette