sa
Complainte
Notre coeur est parti pour l'Espagne profonde.
Il a franchi la plaine et la crête des monts,
Il bat dans la campagne où la menace gronde,
Sur la mer Cantabrique, aux plateaux d'Aragon,
Dans le métro bondé de Madrid à quatre heures,
Aux cols de la sierra, dans l'ombre où nul ne dort,
Et dans cette ombre aussi de vos fraîches demeures,
Pauvres gens sur qui tourne en grands cercles la mort.
Un seul recueil, Cahier de poésie (1922-1949) publié après la seconde guerre mondiale, peu lu à l'époque et oublié depuis, suffit à placer Alexis Curvers, par ailleurs romancier très fêté dans les années 50, parmi les artistes accomplis d'une écriture classique et toujours châtiée. D'abord soucieux de ne pas succomber aux pièges de la modernité, jusqu'à faire jouer les nymphes et les dryades, il prend, sous l'occupation allemande, un ton pathétique inattendu. Poète de la blessure et de l'humiliation, il a alors des accents inoubliables, qui valent bien les tirades de Louis Aragon sur un thème voisin. Ces poèmes-là méritent une éclatante résurrection.
Editions Traces, Bruxelles "La poésie francophone de Belgique (1903-1926)
[...]Tempo di Roma est un de ses livres très rares qui procurent du bonheur. Par sa vivacité, son charme, le nombre et la variété de ses épisodes, c'est un roman stendhalien - le nom de Stendhal est d' ailleurs celui qui revient sans cesse sous la plume des critiques à son propos. C'est un livre qui vous rendra fou de Rome.(extrait de l'avant-dire de Tempo di Roma)