sa COUNARD Roland - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

COUNARD Roland

Biographie

Roland Counard est né le 10 juin 1951 à Herstal. Poète, éditeur, revuiste (CGL) et animateur de revues des revues.

 

Bibliographie

  • Entre quatre yeux, La soif étanche, 1975.
  • Le gratte silence, La soif étanche, 1976.
  • Les eaux de l’ordinaire, Fond de la Ville, Aywaille, 1979.
  • Les pleureuses d’encre, chez l’auteur, 1995.
  • Pique rumeur, chez l’auteur, 1995.
  • Brouillards, buvards, bavards, L’Arbre à paroles, 1996.
  • Le laitier de Noël, récit, Courants d’ombre, 1996. Éditions Le Pont du Change, 2012.
  • Soirée mondaine, Tétras Lyre, 1997.
  • De confession indéterminée, Clapas, 1999.
  • Poèmes d’un lourd voisinage, L’Arbre à Paroles, 2000.
  • Amputations, Tétras Lyre, 2001.
  • Le chas de l’aiguille, Le Fram, 2006.
  • Gens qui pleurent, toi qui ris, Bleu d’Encre, 2011. Illustrations de Pierre Husson.

Collaborations aux revues :

  • Florilège
  • Filigranes
  • Casse
  • Verso
  • Courant d’ombres
  • Inédit
  • RegArt
  • Les Elytres du Hanneton
  • L’Arbre à plumes
  • L’Arbre à paroles
  • Traversées

Présence dans l’anthologie “Aphourisme à Lier” de Jean-Louis Massot aux éditions TIRTONPLAN.

 

Textes

Il n’eut pas longtemps à attendre :
une querelle intime lui donna l’occasion de mettre en pratique la sentence .

Extrait de “Amputations”

Evasion

Demeurait cette frustration qu’il avait du mal à soustraire du chiffre entier qu’était sa vie. Une vie pleine, disait-il, d’une infinité de cellules creuses, collées l’une à l’autre comme des briques dont la matière se serait évaporée dans le vide.
Jamais il n’avait conçu d’autres projets que ceux qui mènent au désespoir. UN désespoir ténu, si ténu que jamais il n’aurait imaginé ne pas avoir la solidité nécessaire et suffisante qui mène lentement au grand âge.
A défaut de sérénité, il se contentait de la succession mathématique des petites douleurs, des emballages rassurants qui leur donnent la couleur d’un sourire, fût-il une grimace.
Pourtant, ce soir-là, quelque chose l’avait distrait : à sa grande surprise, il eut une envie incongrue, inconcevable. Il crut en comprendre l’origine quand il remarqua que la lune était pleine.
A la réflexion, cette explication ne le satisfaisait pas. La pleine lune, bien que propice à l’étrange, n’avait pas l’évidence habituelles des clartés dangereuses.

Non !

Sans comprendre ni le pourquoi ni le comment, il s’était fait une amie de la fumée ! Son imprécision, sa capacité à s’étendre au point d’englober le corps et son environnement dans une matrice légère,
de sorte que les choses et lui semblaient ne faire qu’ Un avec le vide, jusqu’à l’élever lentement au-delà des limites du possible.
A coup s^r, le nuage se condenserait, une pluie brutale l’étalerait ras de terre, indéchiffrable et dissous, loin des encres, incolore.
Cette conscience lui vint avec la certitude d’une présence qu’il n’avait jusqu’alors pas sentie. Quelqu’un le regardait, lui et son absence ! Il sentit le plaisir de la transparence. Il sentit que la transparence était un état de grâce.
Un regard l’en avait convaincu : plus jamais, il ne regretterait la complicité du néant, le voisinage de la douleur.

extrait de Amputations     Quand, par hasard, nous trouvons un pas qui nous ressemble, loin devant, dans l’herbe d’automne : nous cherchons alors un sens au devenir, et nous nous perdons dans l’équation qui mène à l’inconnue, à la difficulté d’être ?   *   Et si le rien était un clin d’oeil ? Serions-nous alors un nuage ?   * S’il n’y avait, entre nous et le néant, que cette étrange blessure qu’on appelle la conscience ?   Peut-être alors serions-nous si ténu que la vie ne serait qu’une particule dénuée de masse et de dimension ?   Si dépourvue d’espace qu’il ne resterait qu’une équation dérivée de l’angoisse pour clamer qui nous sommes…   extrait de Gens qui pleurent, toi qui ris