Textes
Les mots
Les troupes de choc s'égaillaient
dans les foires et les marchés
dérivant jusqu'aux portes
des hôtels borgnes
nous nous les trouvions dans un bric à brac
de futaies et de litornes
cachés sous les secrets
ou sur les tables en salade
ils ne connaissent ni la fatigue
ni la peur
ni la solitude
l' oeil avide
l'humeur balladeuse
ils brossaient à grands traits
la prochaine escale
à mâts de pampres et d' outremer
mais cela c' était hier
quand ils voyageaient
en bagages de limon clair
Nuages essorés
des couettes de brume
traversent les mailles des criques
maintenant les jours bistres
se parfument de laine
se coiffent en bandeaux
de larges cernes accentuent leur grisaille
le cor hurle
les pistes se recoupent
pauvre goupil que j' aime
je mâche l' amertume
d' être moi sans toi
si je pouvais tenir en laisse
le coup de vieux qui m' emmitoufle
m' enfoncer dans la nuit
comme le saule l' hiver
poing tendu vers le ciel
filer par un chemin de traverse
exprimer la neige sertie de loutres
Elle venait d' un pays rauque
qui pourrait être le tien
elle posait des ventouses
sur chaque territoire
devançant le cri des climats
elle ancrait dans sa chair
le coeur des digitales
des buissons parfumés d' églantine
elle lapidait la myrrhe et l' encens
à cause de l' absence
et de l' orgueil trahi
avec les hauts harassés
elle partageait la langue râpeuse du gel
dans l' ombre de son ombre
elle projetait Dieu comme un soleil
sous ses paupières d' argile
se branchait l' infini
extrait de Variations sur thèmes