sa CHLORE Constance - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

CHLORE Constance

Biographie

Née à Bruxelles, Constance Chlore vit actuellement à Paris. Elle a publié plusieurs romans et des livres de poésie. Elle publie régulièrement en revue, et aime collaborer avec d’autres artistes, peintres et musiciens.

On peut lire en ligne :

A petits pas autour de Paul Nougé, et par fragments : www.bon-a-tirer.com

Mains blanches : http://www.mathiasperez.com/pages/fusees-22.html

Bibliographie

  • Romans

Alpha Bêta Sarah, Le Nouvel Attila, 2020

À Tâtons sans bâton, Punctum, 2008

Nicolas jambes tordues, La Fosse aux ours, 1999

  •  Poésie 

L’air respirait comme un animal, Unicité, 2021

L’Alphabet plutôt que rien, Eoliennes, 2017

Atomium, Atelier de l’agneau, 2014 (prix de poésie francophone Yvan Goll, 2014)

  • Publication collective

Anthologie Là où dansent les éphémères, Castor Astral, janvier 2022

Anthologie L’intime, Unicité, 2019

Anthologie Le rêve, Unicité, 2018

  • Livre d’artiste 

Une poète, un peintre, Fabulla, 2019

Peintures de Pierre Zanzucchi, poème de Constance Chlore

Textes

L’œuf transparent de ta blessure
La mémoire se déplace
Sans bruit
Dans les pas
De ta très sauvage présence.
Sous la peau
La main creuse
Pénombre de l’abri
L’enfant fait son nid dans
Des débris d’adulte.
Vers le premier cri                                    .
Soleil brûlant                                                .
Le goût de l’enfance
Les rapprochait :
Tu es si chaud à l’intérieur de moi.
Je pourrais te casser en deux
C’est toi qui le feras
D’une main fragile
Où j’ai sculpté ta force.
Qui manipule qui ?
Qui ?
Extases aux notes
De murs muets
L’aigu de l’air déchire
Le consentement vertigineux.
L’étreinte se relâche
Dans la fuite
Je me respire lentement.
Je peux user de mon visage.
Je suis l’inarticulé dans l’air
L’haleine hors de ta bouche.
Nos corps devenus transparents
Sans bulle où circuler ensemble
De libres recommencements
Attends
Il faudrait y rêver.
À la verticale de l’œil s’ouvre et se ferme le ciel.
Une danse violente
Les traces de la lutte incessante
Briseront
Au seuil d’une vie plus large
L’œuf transparent
De ta blessure.
Tes veines saillent à ton cou humide de cris
Tu viens dans ma respiration
J’aime ton odeur d’enfant
Ces ruines que tu commences en moi.
L’œil retentit encore :
L’écho éparpillé de notre effroi.
Ton ongle se souvient :
Globes hérissés d’éclats.
Cette clarté dernière
À construire le cercueil
Oreilles coupées sur le couchant.
Au milieu des ossements
Une découverte soyeuse :
On aime toujours comme un enfant
Assoupi
Sur l’immense ventre maternel.
À l’instant qui précède la disparition
Le corps étreint des images de l’enfance.
Nous ignorons ce qui dans le jardin
Ronge
L’instant de la source.
(Lied pour piano et ténor léger, composition musicale, Alain Bonardi, dans le cadre du concours Henri Dutilleux. 2007 ; interprété par Jean-François Chiama au Festival du Mois Molière, à Versailles, juin 2008. Traduction en flamand, 2012, revue Gierik n°114.)