Aveu
Il n'y a plus rien à dire de soi.
Que mon désir briserait comme verre ma vie, s'il se déployait et qu'il fut le maîtriser par sagesse, on le sait.
On a compris le mécanisme de l'amertume et de la foi; on a démonté la tristesse et la joie, on les a reconstruites minutieusement.
Il suffirait qu'on se reporte à tel poète d'autrefois, pour préciser sans rhétorique à faire sourire l'état d'âme du moment.
Par exemple, ce soir, au lieu d'écrire durement l'étrange amalgame de faiblesse et d'orgueil qui me drogue j'écrirais le seul nom: Julien Sorel.
Tout le monde me comprendrait aussi bien et plus vite qu'en vingt strophes cruelles.
Mais je ne sais pas encore taire ce que j'ai sur le coeur.