CHENOT Francis

Biographie

Francis Chenot est né le 6 mars 1942 à Petitvoir, à l’époque commune de Tournay (qui comprenait le hameau de… Verlaine) englobé depuis dans Neufchâteau. De l’Ardenne, il a gardé les silences têtus et l’économie de mots qui caractérisent son écriture. Fondateur, avec Francis Tessa, de la Maison de la Poésie d’Amay et des éditions de l’Arbre à Paroles, il a en effet peu publié; une douzaine de recueils et de plaquettes en trente-cinq ans. Deux titres importants : Mémoire de schiste (1981, à… l’Ardoisière, prix René Lyr 1982, réédité à l’Arbre à Paroles en 1990) et Le principe de solitude (et autres fragments de conjuration) en 1997 à l’Orange bleue. Des recueils qui, avec leur distance vis-à-vis de la mondanité littéraire, lui vaudront le prix Arthur Praillet 1997. Rédacteur en chef du bimestriel Une autre chanson (et correspondant à la revue française Chorus, les “Cahiers de la chanson”), il est aussi directeur de la revue L’Arbre à Paroles. Francis Chenot est décédé le 15 juillet 2020 à l’âge de 78 ans.

 

Bibliographie

  • Ces mains blessées, SL, Le Coryphée, 1965, coll. “Emeraude”.
  • Rumeurs, Vérités, Amay, 1965.
  • En lettres d’exil, Vérités, Amay, 1966.
  • Le chiffre de la rose, Asphalte, Amay, 1967.
  • Le silence en partage, Asphalte, Amay, 1969.
  • De sèves et d’amour (Vérités hors les murs), Groupe culturel Vérités, Amay, 1977.
  • Mémoire de schiste, L’Ardoisière, Attert, 1981. Rééd. Amay, L’Arbre à paroles, 1991.
  • La voix de feu noir, L’Arbre à paroles, Amay, 1988 et 1990, coll. “Le buisson ardent”.
  • Le principe de solitude, L’Arbre à paroles, Amay, 1992.
  • Post-scriptum au principe de solitude, L’Arbre à paroles, Amay, 1993, coll. “Le buisson ardent”.
  • Carnet d’écorce, L’Arbre à paroles, Amay, 2003.
  • Bûcheronner le silence, L’Arbre à paroles, Amay ; Ecrits des Forges, Trois-Rivières, 2006.
  • Petits matins, L’Arbre à paroles, Amay, 2009, coll. “Nouveau Buisson ardent”.
  • De deux choses lunes, L’Arbre à paroles, Amay, 2010. Illustrations de Rio Di Maria.
  • Chemins de doute, Éd. de l’Atlantique, 2011.
  • Deliquescents délits, L’Arbre à paroles, Amay, 2011.

 

Textes

Le printemps neige en gestes d’aubépines. Neige en senteurs de lilas qui alourdissent les midis.

Mai et juin, déjà. Mai, carrousel de lumières et de sèves qui battent. Mai de lys au jardin d’enfance.

Puis juin des fenaisons de sel, de clous dorés dans le baudrier de l’heure, juin des genêts, des étendards:

Gorgée de jour, la maison garde franche mémoire du pain nouveau. Un bol de lait sur la table attend.

(Extrait des Feuillets du Spantole, 1973)

Commentaires

Construite sur le silence et le « principe de solitude », la poésie de Francis Chenot est constituée de traces légères tendant à générer un espace de liberté où l’homme peut espérer. Où l’homme peut espérer faire un pas vers ce qu’il est vraiment (en « décrochant » avec les modèles d’une vie de plus en plus subtilement transformée en marchandise?).   Extrait de Schroven, Pierre. In : Traversées, n°61, hiver 2010-2011. p. 87.