Songer d’amour, par Renée Chandeleur, Editions Les Cahiers de la Revue Neuve, Paris.
” Renée chandeleur n’écrit qu’en prose. Mais quelle prose prestigieuse ! Cela coule de source. Le rythme en est occulte mais puissant. Les images sobres et vraies se fondent dans la simplicité de l’ensemble. De plus, Renée Chandeleur n’est pas triste. Elle chante à tout vent son désir de joie. Et ce n’est pas ce qu’on aime le moins dans cet excellent recueil, plein de promesses “.
Marcel Hennart
Les sept péchés capitaux, par Renée Locoge
Le féroce auteur que voilà ! En quelques récits très courts, mais d’une surprenante acuité, il nous peint le visage des sept péchés capitaux. Quelques traits, une touche de lumière sur un coin d’ombre: des péchés aussi vieux que le monde et qui ne périront qu’avec lui.
Renée Locoge est pleine d’humour, narquoise, méchante à souhait, comme seule une femme peut l’être. Mais ce n’est que pour mieux appuyer son témoignage qui veut qu’à ” chaque fois que tout est brûlé, on retrouve en soi le vrai visage de Dieu “.
La libre Belgique, 10 juin 1953
Ma classe de première, Roman par Renée Locoge, Editions Julliard, Paris.
Voici en soixante-dix pages un chef-d’oeuvre d’amour et de compréhension, un chef-d’oeuvre de dévouement. L’auteur, en touches fines et aiguës, nous révèle un monde neuf, celui de l’enfant qui passe du stade du bébé à celui de l’écolier.
Pleine d’humour et de poésie, cette classe de première recèle tous les problèmes de notre temps et la matière de cinquante romans. Mais, sagement, Renée Locoge n’essaye pas de démontrer; elle laisse au lecteur le soin de rêver sur les menus faits dont l’accumulation fera un jour une personnalité. En taille-douce elle évoque mille drames et en fermant le livre, on se prend d’angoisse en songeant au petit Jean-Pierre: ” La grand-mère a perdu son procès: le six août, le petit retournera chez son père. ” Ces trois lignes marquent le ton et soulignent la profonde humanité du livre.
Bien différente de la classe de troisième de Jouhandeau. ” La classe de première ” de Renée Locoge est un des livres les plus émouvants dans la narquoise simplicité , que nous ayons lus depuis longtemps.
Dernière Heure Bruxelles, 25 septembre 1955
Mon attention a été particulièrement attirée par un livre bref (trop bref) d’un jeune auteur féminin belge. Ce livre prend tout naturellement sa place dans une chronique sur la littérature féminine consacrée en partie à l’enfance, Madame Renée Locoge est née à Bruxelles, y a fait ses études à l’ Ecole Normale, et est encore, je pense, institutrice , dans une école communale de Bruxelles. Je ne sais pourquoi ” Ma Classe de première “, prix liégeois des jeunes écrivains belges, est intitulé ” roman “. Il s’agit plutôt de petits croquis pris sur le vif, croquis d’enfants d’une classe de d’école primaire. De là à comparer ce livre à ” La Maternelle ” il n’y avait qu’ un pas. Il a été franchi, je crois, témérairement. Il reste l’écart entre une ébauche et l’oeuvre définitive d’un maître. Ceci n’est pas pour diminuer les mérites de Madame Renée Locoge. Mérites qui sont d’importance. L’auteur fait preuve de dons certains. il y a dans ces croquis une tendre compréhension de l’enfance, une psychologie très sûre, un don d’observation lucide. Cet univers secret des petits est dévoilé avec pudeur et sensibilité, par une main féminine et délicate. L’étude, de Madame Renée Locoge rappelle opportunément la pensée de Charles Péguy: ” Ce sont les parents, ce sont les grandes personnes qui ne savent rien. Et ce sont les enfants qui savent tous “. Ces enfants ” qui savent tout ” l’auteur les comprend et les aime. C’est du reste cet amour qui lui donne la clé de ce monde mystérieux. En cela ” Ma Classe de première ” est un livre émouvant. Ajoutez à cela que ces croquis sont tracés d’un coup de crayon net et simple. Voilà, si je me trompe, un auteur de qui nous pouvons beaucoup attendre.
Et quelle saveur aussi que ces mots et expressions bruxellois piqués ça et là avec malice ! Ce parfum de terroir accentue le charme d’un livre déjà fort intéressant.
La Nouvelle Gazette, Bruxelles 17 avril 1955