BUSSELEN Roland

Biographie

Roland Busselen est né orphelin à Bruxelles en 1931. Légionnaire, combattant, parti de rien, il a aussi fait des affaires et publié chez Seghers, chez Grasset ou chez Belfond, une vingtaine de livres de poèmes. Avec Alain Bosquet, il a fondé la revue L'VII, qui publia pendant cinq ans, entre autres, Caillois, Grosjean, Yourcenar, Beckett, Cioran, Lupasco et Obaldia. Ami des peintres (Max Ernst, Magritte, Delvaux ...), Roland Busselen est aussi père de quatre enfants. Egodyssée n'est pas une odyssée de l'ego. C'est un poème fleuve qui raconte comment l'ego émerge, survit, plonge et revient, dans les mots, dans les tourments et dans l'âpre espoir de pouvoir transmettre un vécu et la vie même.

Bibliographie

  • S'il vous plaît, Bruxelles, Éd. Dutilleul, 1956.
  • Quand les dieux visitent nos tombeaux, Éd. Dutilleul, 1958.
  • Moi l'exil, Paris, Seghers, 1959.
  • Grand-peine, Paris, Seghers, 1960.
  • Supplément d'âme, Paris, Seghers, 1962.
  • Démuni que je sois, Paris, Seghers, 1963.
  • Cadènes, Paris, Seghers, 1966.
  • Un quelqu'un, Paris, Seghers, 1968.
  • Malaïgues, Paris, Seghers, 1970.
  • La Main de Samothrace, Paris, Grasset, 1971.
  • Quelques "je" quelques "tu", quelques "il", Saint-Germain-des-Prés, 1974.
  • Au royaume des aveugles, Paris, Grasset, 1975.
  • Les Errants, Paris, Saint-Germain-des-Prés, 1977.
  • Là où va l'ile elle va, Paris, Belfond, 1979.
  • Anamnèse, Bruxelles, L'VII, 1980.
  • Choucas d'usure, Saint-Laurent-Du-Pont, Marc Pressin, 1981.
  • Relief du Hasard, Paris, Belfond, 1983.
  • Brisures usures et bruits, Paris, Grassert, 1984.
  • Passage, Paris, Belfond, 1986.
  • Encre, le nom de mon esprit, Paris, Saint-Germain-des-Prés, 1989.
  • Dé, Défi, Définitif, Bruxelles, Vander, 1989.
  • Egodyssée, L'Âge d'Homme, 2006.
  • Non-dits ou l'oubli de la mémoire, L'Âge d'Homme, 2012.

Textes

Imagine qu'un jour

Imagine qu'un jour
sortant du métro
tu débouches dans l'arène rouge
où Néron te scrute
au travers de son cristal
jugeant seul le nombre de kilos que tu es
pour son lion de Nubie.

 

Fatigué d'avoir l'élégance de me survivre

Je m'en irai de guerre lasse Au galop La mélancolie pourrit tous mes vases Dans ce limon poussent Mes baisers du vide Cette gentillesse Que tu trouves dérisoire M'est nécessaire Pour maintenir les distances Entre cœur Et caillou.

 

(Extrait de : Egodyssée, 2006).

 

Commentaires

Romantique isolé, Roland Busselen cultive le soupçon du moi et lutte contre l'absurde de la condition humaine : rage et sursauts d'espoir se partagent une poésie âpre, sans illusions, grave, quelquefois rocailleuse. On y devine une vérité profonde et un désarroi que rien ne vient tempérer. Il ne faut pas exiger de lui une esthétique accomplie. Il ne suit pas les modes : il les écraserait plutôt, avec force et avec hargne.

La poésie francophone de Belgique 1928-1962, Éditions Traces, Bruxelles.