- Chaleur du songe. Bruxelles : C.E.L.F., 1960. (Les cahiers de la tour de Babel ; 162).
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Sympathie
Il est des étrangers qui frôlent notre coeur. Leur fatigue nous peine et leur peine nous touche Un court instant. Et s'ils font un faux pas, nous leur tendons la main. Leurs enthousiasmes et leurs joies Sont un peu nos joies et nos enthousiasmes. Le même ciel nous fait rêver Et des voix analogues ou des courbes semblables. En quelque lieu qu'on soit, en quelque circonstance, Leur présence ne pèse; ne manque pas, non plus... C'est un peu de la brise, un soir de bel été, Un rayon, parmi les rayons du soleil, Au midi d'un beau jour doré, Qui ajoutent leur charme au charme universel, Nous le rend plus sensible et plus vrai. C'est un regard capté au passage du beau, Un sourire qui joint le sourire qu'on porte. Enfin, je crois la sympathie, Dont les liens sont légers Se joingnent et s'enlacent, Facilement, sans appuyer, sans faire mal, Dont on peut s'échapper d'un simple mouvement Et qu'on renoue soi-même au moment opportun En noeuds de papillons aériens et charmants.