“Prenez donc quelques vers avec moi,
cela vient de ma distillerie clandestine. ”
Je suis parti trop tard
Moi, je suis parti trop tard
Beaucoup trop tard
A la chasse au lézard.
Maintentant l’hiver est assis
Devant ma porte.
Il pousse le pied,
Que j’entre ou je sorte.
Dans l’encoignure, il le coince,
Si bien que certains soirs,
Mes charnières grincent.
Alors , je saute dans le noir ,
Par la fenêtre.
Extrait de l’âme à table
Adieux
Les tâches ménagères,
Les pensées par trop roturières,
Les mannes de linge,
Les slip de ton singe
Et le cours du Pampers,
Tu crois que ça m’intéresse ?
Si c’est là tout l’avenir
Promis à ma passion,
Alors je me tire.
Moi, je ne grignotte pas,
Je dévore.
Et toi, tu as les foies
Quand je respire fort.
Alors,
au clou,
L’Amour fou.
Mais quoi,
Est-ce bien nécessaire
Est-ce bien convenable,
Est-ce bien,
D’anvoyer à la casse
Une petite fleur même pas fânée
Parce qu’une autre est née ?
D’accord j’irrai à ta place
Me faire faucher
Demain.
Mais je te préviens : Je n’ai
Carrément plus un clou
Pour fermer
Proprement
La porte de mon cercueil
Derrière moi,
DEs fois
Que les voiles du deuil
Empesteraient
Quand je grouillerai de vers
Plutôt que d’idées
Inutiles
Dans la bière
Mais non, rassure-toi, mon Coeur,
Je partirai sans odeur
NI rancoeur.
La passion m’a consumé
Et mes cendres désespérées
T’enceintent déjà de mon souvenir.
N’est-ce pas à mourrir de rire ?
extrait de l’âme à table