Nous avons emprunté ces allées moribondes, croisé ces acteurs dissimulés, dans leur figement hiératique. Marie a ouvert la marche, et derrière ses pas j’ai suivi le fil qu’elle déroulait, funambule affable engagé sur un délicat sentier (et surtout) qui ne m’appartenait pas. Du moins, c’est en ce sens que j’accueillis, au terme de plusieurs centaines d’enjambées, face au Petit Trianon, une remarque à peine étonnée comme: “C’est ici qu’on a fait une photo quand j’étais toute petite, tu sais celle qui est sur le bureau de maman.”. A vrai dire, je ne savais pas, tu étais donc déjà venue je pensais que tu m’avais affirmé le contraire. Puis nous laisserions filer ces précisions biographiques à l’endroit où tu les avais piochées, la mémoire cagoulée, et rien ne serait vérifié, ou alors beaucoup plus tard , des années, quand par hasard, sur le bureau en question, j’apercevrais la photo et là, le fil resurgirait, les mortes statues, Voxyde, le petit livre cartonné, son papier peint.