sa BERNARD Charles - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

BERNARD Charles

Biographie

Né à Anvers le 28 décembre 1875, Charles Bernard est élevé dans un milieu bourgeois. Son père, d'origine hutoise, est chimiste et s'occupe d'une société commerciale. Il effectue ses études en français à l'Athénée d'Anvers et se sent très vite attiré par les lettres. Dès 1893, il donne des poèmes à la revue L'Élan puis à L'Art jeune, qui se targue d'être à la pointe de l'avant-garde; il participe à la dissidence du Coq rouge. Inscrit en philosophie et lettres à l'Université de Bruxelles, puis à la Faculté de droit, il y fait la connaissance de Vandeputte et de Rency.

En deux ans, il publie trois plaquettes de poèmes et Lucanie, un petit drame en vers. Charles Bernard aborde un sujet pictural : les Primitifs flamands. La poésie rejoint déjà sa passion pour les arts. Ce seront cependant ses derniers poèmes, le jeune auteur se consacrant désormais uniquement à la prose.

Charles Bernard va s'essayer au récit d'imagination pendant une courte période de trois ans, il publie un gros roman, La Reine de Saba. Ici s'arrête la production romanesque de Charles Bernard. Sa voie littéraire est ailleurs : dans l'essai, où il va donner toute sa mesure.

Après ses études de droit, Bernard fait carrière dans le journalisme. Il collabore à plusieurs revues, comme Le Thyrse, le Mercure de France, Antée ou Le Masque, entre à la rédaction du journal Le Matin d'Anvers. Son activité se concentre sur les arts plastiques, qui deviennent sa spécialité. En 1906, Quelques sources d'inspiration dans la peinture flamande est une courte mais brillante synthèse d'idées qu'il développera dans une étude sur Pierre Brueghel l'Ancien en 1908. Bernard éprouve une grande admiration pour l'Italie et ses voyages dans la péninsule l'ont conforté dans sa certitude de la grandeur de l'art pictural.

Pendant la première guerre mondiale, Bernard est en Hollande, où il fait partie de L'Écho belge. Il écrit des articles visant à soutenir le moral de la population face à l'envahisseur. Après le conflit, il est appelé à La Nation belge et fait partie, en 1920, de l'escorte journalistique qui entoure le roi Albert et la reine Élisabeth pendant un voyage au Brésil. Ses souvenirs font l'objet d'un ouvrage, en 1921, Où dorment les Atlantes.

Il consacre ses prochains écrits aux grands peintres, de Giotto à Bosch, et philosophe sur la mort en contemplant Le jugement dernier de Taddeo de Sienne. Mais si le critique consacre des monographies à Ernest Wynnants en 1923, à Van Dyck en 1927, comme il le fera pour Opsomer en 1947 et pour Willem Paerels en 1955, il ne craint pas de se lancer dans une polémique en faveur de la peinture moderne. Bernard fait paraître en 1929 Les Pompiers en délire, un ouvrage qui reproduit l'essentiel à une querelle lancée par Camille Mauclair, journaliste au Figaro, et donne l'occasion au journaliste belge de montrer son intuition et sa lucidité face à l'avenir de la peinture et aux œuvres de Picasso, de Braque ou de Chagall.

Pendant de longues années, Bernard ne publie plus de volumes, mais son activité de journaliste reste intense. On retrouve sa signature dans des dizaines de revues. Le 8 décembre 1934, il est élu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises., au fauteuil numéro 8, succèdant à Albert Ayguesparse. L'année suivante, il devient président de l'Union de la presse artistique. Pendant la deuxième guerre mondiale, il interrompt sa carrière, et se met à l'écriture d'un ouvrage qui paraîtra en 1946 à Paris, Esthétique et critique.

En 1946, Charles Bernard est appelé à la charge de secrétaire perpétuel de l'Académie, en remplacement de Gustave Vanzype. Il assume cette fonction pendant cinq ans, tout en se voyant confier d'autre tâches, comme la présidence de l'Institut de journalistes de Belgique. Il ne publie plus de livres, mais écrit encore des articles dans La Nation belge et continue à s'intéresser à la vie culturelle. Il meurt à Bruxelles, le 24 octobre 1961.

Source bibliographique:

Site de Arllfb. Bruxelles : Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 2007-2010 [consulté le 12/10/2010]. Disponibilité et accès sur le world wide web. URL. http://www.arllfb.be/composition/membres/bernard.html

Bibliographie

Poésie:

  • Et chanta la feuillée, poèmes, Anvers, Mees, 1896.
  • La Belle Douleur, poèmes, Bruxelles, Le Coq Rouge, 1896..
  • Lucanie. Petit drame en vers, Anvers, Buschmann, 1897.
  • Aigues-marines, poèmes, Anvers, Buschmann, 1898.

Art et essais:

  • Quelques sources d'inspiration dans la peinture flamande, Bruxelles, Larcier, 1906.
  • Pierre Brueghel l'ancien, Bruxelles, Van Oest, 1908.
  • Charles Le Jeune, essai. Anvers, Buschmann, 1909.
  • Un sourire dans les pierres, Bruxelles, Van Oest, 1909.
  • Où dorment les Atlantes,  Anvers, Le Dauphin, 1921.
  • Un exemple de volupté, Paris, Crès, 1923.
  • Ernest Wynnants, Anvers, De Sikkel, 1923.
  • Van Dyck, Bruxelles, Kryn ; Paris, Perche, 1927.
  • Les pompiers en délire, Bruxelles, Kryn, 1929.
  • Esthétique et Critique, Paris, Formes, 1946.
  • Notice sur Georges Marlow, Liège, Vaillant-Carmanne, 1948.

Romans et autres:

  •  Le Festin des Dieux, Bruxelles, L'Idée Libre, 1902.
  • La Reine de Saba, Paris, Offenstadt, 1902.
  • Contes bibliques, Anvers, Buschmann, 1900.

 

Commentaires

Forte personnalité et esprit cultivé, il fut, a-t-on dit, "la meilleure plume de la presse belge".

Legrain, Paul. Le dictionnaire des Belges. Bruxelles : Paul Legrain, 1981. 36 p.