sa BASTOGNE Marianne - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

BASTOGNE Marianne

Portrait de BASTOGNE Marianne

Œuvres disponibles

Biographie

Née en 1972, mère depuis 1993, elle a créé l’asbl Icil@Terre.

Logopède en milieu scolaire spécialisé, elle développe une approche psycho- corporelle avec l’association « Ton cœur sait ». Dans les années 90 début 2000, elle a joué dans des spectacles notamment « L’arche du destin, Bruxelles Kigali Sarajevo» au Cirque Royal, « Le Petit Sachem » avec le chanteur Thibault. Elle a régulièrement monté des créations théâtrales avec des enfants et des adolescents dans diverses associations culturelles de sa région- Maison de la Culture Famenne Ardenne, Miroir Vagabond, etc. Depuis 2003 et son « Jeu dit poèmes », elle favorise les rencontres entre musique, danse et lecture intime. Editée chez Artésis, « Epoque à recoudre » en 2006, elle collabore à la revue trimestrielle « La bafouille incontinente » et signe une parution dans « Matière à poésie ». A la moindre occasion, elle se ressource dans la nature. La poésie est un chant intérieur qui lui prend la main.

Bibliographie

  • Époque à recoudre, Artémis, 2006.
  • Ventre, Matière à poésie, 2008.
  • De la montagne à l’océan, l’homme, la femme et l’enfant, conte en mouvement.
  • Tendre à nos pieds, poétique des corps aux sons didjéridoo.
  • Passages, recueil collectif, L’Arbre à paroles, 2010.
  • Gratte-moi l’os, Francofonia, n°19, revue des Service de publications de l’université de Cadix, 2010.
  • Bouddha est parmi nous, L’Arbre à paroles, 2011. Coll. “Poésie ouverte sur le monde”.

 

  • CD d’un conte poétique, “De la montagne à l’océan”. Joué notamment au Botanique (Witlof bar), ce conte en mouvement, soutenu par la province du Luxembourg, sera également joué au festival’off d’Avignon en 2012.

Textes

Un jour, je vous oublierai Jusqu’à ce que vous ne soyez plus Que des ombres tremblantes.   Un jour, je vous aurai sortis de mon cœur Je ne vous pleurerai plus mes morts. Je vous aurai bâti Une sépulture digne De ce nom.   En attendant ce jour, Mon corps connaît la crispation de la séparation Là où le regard S’alourdit de ne Pas pouvoir se reconnaitre.   Nous étions unis Et nous voici morcelés Chacun dans son coin.   Nous étions le Cercle Et nous voici points Et multitude.   Le ciel est couvert, Où êtes-vous étoiles ? Tout cela n’est plus que fantômes d’émotions Constructions mentales, bancales. Où êtes-vous étoiles ?   Un jour, Je vous aurai sortis de ma tête Et mes cellules chanteront Le chant du triomphe, Juste un murmure, un battement, Une palpitation Et je la sentirai comme unique loi- Louanges.   Le silence des vainqueurs   **   Maïakovski
Il était un soleil futuriste qui a vu fondre            ses contemporains            en d’horribles caricatures criardes et humaines une révolution d’octobre            pour rien des chants dont les notes      retombent dans les plaines                       comme des aiguilles de sapins                       sèches et infécondes Tout l’or des toits de Moscou Déjà faisait luire quelques étoiles         Du drapeau américain   Quand un soleil se couche             Un autre se lève là-bas                                     Au loin   Alors il s’est tiré             Toute sa masse                       Comme une patrie                                      Est tombée   Alors il s’est tiré              Accrochant les yeux                             De ceux qui               Peuvent encore rêver   **   Lâcher son père dans la rivière, son fils, son frère
ne pas s’accrocher au passé, aux accros, aux pas de trépassé

s’assoir le cul par terre sur la rive et attendre de voir passer le cadavre de ses ennemis
les plus beaux, les mieux déguisés, ceux qui ont dit être nos paires
en tas de charnier Dachau décharné

se remettre dans le combat ne plus succomber aux mystères
mais trancher marcher et cracher jusqu’à vomir l’ombre
cœur noble

jusqu’à aiguiser les mâchoires aux feux d’acier
ne jamais renoncer
marcher cracher jusqu’à vomir l’ombre

Commentaires

Bouddha est parmi nous : ” J’aimerais m’abandonner dans les bras de la mort Comme dans les bras d’un orgasme absolu Alors je m’y prépare Diaphane vertige J’ai la vie pour jouir M’entraîner à pénétrer dans ce plaisir incertain Une couronne à mes pieds Là où la moelle s’écroule du crâne jusqu’au bassin structuré comme un papillon prêt à s’envoler Comme un Bouddha d’os lové en soi.”   Extrait de : “Le carnet et les instants”, Bruxelles, n°166, avr.-mars 2011, p.69.