ARES Ben

Biographie

Ben Arès est né le 28 mars 1970 à Liège.
Passe une enfance à la fois tenue, comprimée dans le cadre du principe des bornes (dixit Jean Demolin), à la fois ouverte sur les illuminations diverses de proches on ne peut plus allumés, sensible aux résurgences diverses, à ces nébuleuses de la cruauté (François Augiéras).
Quinze ans, adolescence éclair. En exil. En quête de. Avec le contrepoids d’une autre réalité. Sous l’influence des disparitions, des absences, des silences entrelacés. Entre exaltations et plongées mélancoliques. Cherche un nord à sa mesure. Correspondances naïves qui mènent aux terres du hasard, à la poésie. Premières ébauches. Débauches. Sensations, charivaris concentrés. Donner corps, rendre corps aux corps cachés. Rencontre amoureuse en 1993 lors du service civil au Créahm à Liège. Vie de couple. Voyages. Des années d’écriture dans l’ombre. Désir fort mais sans sûreté. Divers métiers par nécessité plus que par conviction. En attente de.
Mariage. Premier voyage en Inde en 1997. Bénarès. Coup de foudre et le lien entre la vie passée et la vie à venir. Rencontre Jacques Izoard qui encourage. Présentation en 1998 par ce dernier au Carlo Levi à Liège avec Selçuk Mutlu, Vincent Daenen et Pierre Husson.
Essai de vie de famille. Persévérances. Attentes. Obscurités. Éruptions de forces insoupçonnées.
De 2001 à 2004, ruptures en chaîne dans divers secteurs d’existence. Volonté d’en sortir. D’élever.
Second séjour à Bénarès en 2005. De l’inconnu des origines, les questions entre le père, le fils et le simple d’esprit. L’accident prévisible dans la chair annoncée. La perte.
Avant, pendant, depuis l’écriture. Désormais tout le temps et l’espace à l’écriture, tout à gagner, la gageure, le sursaut de revanche emporté par la taille de son cœur dans cette tension quasi constante de l’individu et des matières à poésie comme allant de soi. Sans être à l’abri de. Des virements et revirements. C’est que toujours l’inconnu reste à venir, préserve vaille que vaille et férocement la vie, le souvenir, le sourire. Demain en gestation d’on ne sait trop quels avenirs. Mais toujours la vie l’avenir…   Il fut éditeur responsable de la revue Matières à Poésie (création en janvier 2006) et il est, depuis décembre 2008, co-responsable de la revue Langue vive avec David Besschops et Antoine Wauters.

Bibliographie

  • Entre deux, Éditions La Casa, 1998.
  • … Ad patres, Éditions La Casa, 1999.
  • Clair-obscur, Éditions La Casa, 2000.
  • Des feux, des voix, Éditions La Casa, 2000.
  • Indigo de sang-froidavec Vincent Daenen (écrits) et Marc Gavage (dessins), Éditions La Casa, 2001.
  • Poème du jour, Atelier de l’Agneau, 2003.
  • Extraits dans la revue Le Fram, 2004.
  • Prosedans Petite anthologie de poésie érotique en Pays de Liège, 2004.
  • Aux secrets des lèvres, Tétras-lyre, 2006.
  • La litanie de Satya, revue de l’Atelier de l’Agnau, 2006.
  • Photomancies,  recueil collectif, Le Coudrier, 2006.
  • Entre deux eaux, avec Colette Decuyper, Le Coudrier, 2007.
  • Rien à perdre, La Différence, 2007.
  • Eau là eau va, Éditions (o), 2007.
  • Ne pas digérer, roman, La Différence, 2008.
  • Cœur à rebours, La Différence, 2009. Frontispice de Nathalie De Corte.
  • La déferlante, Maelström, 2009.
  • Sans fil, Maison de la Poésie d’Amay, Poésie ouverte sur le monde, 2009.
  • Ali si on veut, (avec Antoine Wauters), 2010.
  • Aux dianes, Tétras Lyre, 2012.
  • Mon nom est printemps, L’Arbre à paroles, 2013. (iF).
  • Les jours rouges, nouvelles, M.E.O., 2019.

Textes

Extraits de Rien à perdre, La Différence, 2007

En attendant Bénarès la quête de
son nom en attendant Bénarès sur
la côte la quête de son ombre voilà
qu’il gardait les braises à nu du
fragile équilibre voilà que l’heure
brûlait et s’imposait de poser les
limites de pied ferme la maîtrise
de la langue où passion n’est plus
la réponse du chant manquant
mais la voie de l’unité du poing
qui sert l’étranger l’étrangère aux
lèvres de lune et d’air aux retours
ô  combien  discrets  et  songeurs

Personne au nom des sans désirs
de ceux qui ne sont pas nés
Personne au nom des bouches de
toujours de celles qui se taisent à
jamais se sont tues  Personne pour
les cris ligotés au licou de l’air
boudé sans paupières Personne
pour les doubles l’épaule filante
pardi les vrilles de l’avenir
Personne au nom des oubliés au
nom des expulsés et des damnés
au nom des mains secrètes et de
fureurs  des flâneurs  et leur doigté

Aucune piste aucun reste que le
feu n’ait laissé aucun indice dans
l’œil des jours laissés à jamais ni
la genèse ni la tombe ou la crypte
d’un manque qui constitue ni la
flèche aucun signe ni l’empreinte
la poussière ou la rose des cendres
Personne sur le cheveu d’une
langue pas de nom ni la trace
l’ombilic d’un juge de paix
épousant des limbes seules les
pages claires déconcertantes seul
le corps comme de l’eau de roche