Couplet d’un pendu
Délivrez-nous des mâchoires du Livre,
Crypte figeant nos veines dans sa peau
D’homme mort-né, sommes cadavres beaux
Qu’il cisaille, éclats de vers souvent ivres :
Sous l’ombilic titubent les morceaux.
Votre vision par nos squelettes vibre,
Sinon l’hiver, le marbre et la clepsydre
Pourraient sûr, dès la chute, Amour dissoudre,
Tout poème au cœur relié va libre,
- « Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre! »
Tempes
Démons vidant mes caves et combles,
En mon cœur noyé battent vos ombres…
Enfant déjà, ils me nommaient traître
Du roi Néant d’où j’ai voulu naître.
M’ont ému, somnambule jadis,
Leurs suaves voix de précipice.
Qui cherchais-je en l’orage sinon
La soudaine ardeur, l’absolution ?
Or l’éclair ne m’ayant pas élu,
Je puise à leur bouche mon salut.
Démons vidant mes caves et combles,
En mon cœur noyé battent vos ombres…
(extraits de La chose humaine)
Nous fragmentons l’infini de peur qu’il nous mesure, là, rendu tel que je fus avant de nous connaître, j’appris à me recroqueviller dans la pierre, passant inaperçu des élucidations, là-bas dans mon corps se fut septembre, je cultivais l’art d’abandonner les branches, nos mains d’érable roussissaient, aussi l’on se détache avec lenteur sous l’écorce, vous y tâtiez le pouls de ma guerre, écume à fond de cale.
(…)
Suis-je embarqué dans la naissance, ah trêve de remugles, virevolte au cœur une pouliche folle, j’entend croître un sourire en l’étoile, clin d’oeil taquinant nos ténèbres.
(extraits de La part de personne)