Elie Willaine est né, de mère française, le 22 mai 1900, à Moiry (petit village proche de la frontière belge et de son vrai village familial de Villers-devant-Orval, où son père, originaire de l’Ardenne, fit sa carrière d’instituteur et vécut sa retraite). Réfugié en France durant la première guerre mondiale, il en revint diplômé de l’École normale d’Auxerre, en 1919, et il sortit en 1922, régent, littéraire de l’École normale moyenne de Nivelles. Le service militaire accompli en Belgique et après six mois passés en qualité de maître d’études à l’École normale de Huy, il est désigné comme professeur à l’Athénée de Virton, en 1924. Il présente ensuite les épreuves des deux candidatures en philosophie et lettres devant le jury central, pour suivre les cours de l’Université libre de Bruxelles qui lui délivre, en 1936, le titre de licencié, puis en 1937, celui de docteur en philosophie romane. Bien qu’ayant publié parallèlement des poèmes dans des revues diverses (Le Thyrse, Les Voix wallonnes, l’Avant-poste…), c’est la rencontre avec le Journal des poètes qui fut pour lui décisive : son premier recueil était à l’impression au début de la seconde grande guerre, en même temps que l’Académie royale de langue et de littérature françaises couronnait son ouvrage sur Fernand Severin. Mobilisé comme officier de réserve de janvier à juin 1940, il reprit le professorat de Français à l’École normale moyenne. Il écrivit, de 1941 à 1945, un recueil-témoignage, L’offrande du poète, demeuré inédit, mais dont Pierre-Louis Flouquet publia le chapitre « La ville reconquise », dans sa petite collection Messages. Nommé en 1945, directeur des Écoles normales primaire et moyenne de Nivelles, tout en conservant son cours en dernière année littéraire, il dut cesser ces fonctions pour raison de santé. Retraité en 1960, il s’est fixé depuis à Waterloo où il mourut le 11 novembre 1987.