DELAHAYE Gilbert

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Biographie

Gilbert Delahaye (1923-1997), né de père belge et de mère normande.
A tournai, au Collège des Pères Jésuites, il découvre et s’ adonne à l’écriture et compose ses premiers poèmes.
Maxence Van der Meersch l’ encourage dans ses premiers essais littéraires.
Le texte “tempête” parait dans une revue d’étudiants fraîchement diplômés, Entre-nous
A partir de 1949, G. Delahaye fréquente Les Jeunesses Littéraires de Belgique ainsi que Les Jeunes Ecrivains du Hainaut. Il rencontre ainsi Roger Foulon et Remo Pozzetti.
Il fonde avec Robert-Lucien Geeraert Jeune Tournay, qui deviendra Unimuse. Ses poèmes seront publiés dans diverses revues aux côtés de Géo Libbrecht, Maurice carême, Bernier, Jean Stiénon du Pré, Jacques Elan, R-L. Geeraert, entre autres.
En 1954,  il publie notemment dans la collection Farandole aux Ed. Casterman Martine à la ferme illustré par Marcel Marlier.
Son receuil, Les enfants de minuit, obtient, en 1957, le prix Max Rose. Les racines du coeur est cournné par le Prix Auguste Marin.
Il sera un membre assidu de La Société des Ecrivains normands.
La Fédération Nationnale des Ecrivains de France lui attribue, en 1985, le Prix Jacques Prévert.

Sources :
Gilbert Delahaye, 1923-1997, un poète hors du temps dans son temps. Maison de la culture de tournai.( par Jacky Legge, Françoise Lison-Leroy et Michel Voiturier)

Bibliographie

Poésie :

Marines, Les jeunes Lettres hennuyères, 1950.

C’était, prose rimée, Unimuse, 1952.

Les enfants de minuit, Unimuse, 1958.

Les racines du cœur, Unimuse, 1961.

Figures de sel, Centre d’Art national français, 1965.

Anthologie de l’Audiothèque, Audiothèque, 1965.

L’étrangère, Les Cahiers de la Peau de Serpent, 1971.

Mane, Thecel, Phares, Art et Poésie, 1971.

Le temps quotidien, Arts et Littérature carolorégiens, 1974.

Poèmes choisis, Unimuse, 1974.

Du coq à l’âne, Unimuse, 1978.

Perce-neige, Unimuse, 1981.

Le cactus et le violon, Cahiers Froissart, 1992.

Un air de Flûte, Ed. de l’Escalette, 1994.

Anthologies et essais :

Poètes normands, Unimuse, 1966.

Maurice Carême, Unimuse, Le miroir des poètes, 1969.

Robert-Lucien Geeraert, Unimuse, Le miroir des poètes, 1986.

Géo Libbrecht, Dossiers L, n° 10, 1992.

Contes :

La sonatine pour carillon, Courrier de l’Escaut, 09/08/1985.

Le champ du Lorrain, Légendes pour un avenir, Maison de la Culture, Tournai, 1984.

L’harmonie des ombres, La Revue Générale, n° 6/7, 1994.

Livres pour enfants :

– Albums Martine, coll. Farandole, Casterman, Tournai (une quarantaine de titres traduits en une trentaine de langues).

Gentil coucou, chansons enfantines, Scott Frères, 1973.

La jeannette des îles, récit, Prix de l’Oeuvre suisse des Lectures pour la Jeunesse, 1976.

A consulter :

De Jeune Tournay à Unimuse, Unimuse, 1974.

Les 1920 dans la poésie française de Belgique, par Louis Sarot, Unimuse, Le miroir des poètes, 1979.

Jeune Tournay trente ans après, Unimuse, 1979.

Cent auteurs, par A.-M. Trekker et J.-P. Vanderstraeten, Ed. de la Francité.

Anthologies de l’A.E.B., 1980, 1985 et 1987.

Gilbert Delahaye a collaboré à diverses anthologies d’Unimuse, mais aussi, notamment à Poésie du Nord (1977), Le mysticisme dans la poésie contemporaine (1968), Encyclopédie poétique (Ed. Grassin), Le plaisir des mots (Gallimard, 1982), Ça rime et ça rame (Labor, 1985), Mon premier livre de poèmes pour rire (Ed. Ouvrières, 1986).

Des poèmes de Gilbert Delahaye ont été mis en musique par Berthe di Vito, Irène Deneuville, Octave Grillaert, Roger Lahaye et Raymond Verdier.

Sources :

Service du Livre Luxembourgeois (http://www.servicedulivre.be/fiches/d/delahaye.htm)

Textes

Les pêcheurs


La vague n’en finit pas de dérouler son toboggan sur l’écueil.  Par-delà les îles, à trois jours de roulis, ceux qui ont pris la mer tournent en rond dans l’ouate aveugle de novembre.  Par chance, quelques-uns trouvent la passe.

O dérision des accalmies!  Se retourner, mal endormi, dans la maison de granit.  Ecouter la rumeur de l’apocalypse.  Dialoguer avec les morts.

Tous ici guettent Dieu sait quoi: un présage, un signe.  Certains, accoudés au parapet, comptent les jours perdus.  D’autres tamisent le vent, raclent le sable jusqu’au silex ou bien réparent leurs filets, le dos contre le mur, acculés à l’irréparable.  Ils remédient à l’essentiel avec des bouts de ficelle.

Chaque jour reprendre son bien à la mer avare.  Ne pas attendre l’aube ni devancer le crépuscule.  Observer les rites.  Les oiseaux ont leur langage.

Commentaires

“Le lecteur qui redécouvre (…) gilbert Delahaye poète ne peut manquer d’ être frappé par l’ unicité de ton resté fidèle à lui-même à travers les années. C’ est toujours la même petite chanson simple et tendre, le même fil conducteur, les mêmes sources d’ inspiration : les racines, l’ enfance, la jeunesse, le village, les animaux, le vieillissement, le souvenir… Et la mort, par laquelle se ferme la boucle, thème sans cesse récurrent et qui lui inspire quelques-uns de ses plus beaux vers.”

France Bastia, La revue Générale, n°3, mars 1997 ( extrait)

“Il écrit simplement, directement, avec son coeur, cette langue harmonieuse que tous les poètes du monde comprennent, cette langue qui sait, comme il le dit si bien :

Mûrir  l’ invisible demain,
inventer de sourdes racines,
apprivoiser chaque matin
l’ impatience des épines

Gilbert Delahaye vous présente ici, sans masque, son vrai visage devenu, par le miracle de l’ art, le visage de tous. Vous y lirez le désarroi devant la fuite du temps, devant les questions insolubles que pose le destin, mais vous le verrez aussi se détendre et sourire, car c’ est malgré tout son désir de vivre avec une “vigilence obstinée” qui finit par prendre le dessus.”

Maurice Carême, Introduction à Le temps quotidien.