CARÊME Maurice

Biographie

Maurice Carême est né le 12 mai 1899, à Wavre, dans une famille modeste. Il passe à Wavre une enfance campagnarde si heureuse qu’elle sera une des sources d’inspiration de son œuvre. Il fait des études primaires et secondaires dans sa ville natale. En 1914, il écrit ses premiers poèmes. Il est nommé instituteur en septembre 1918 à Anderlecht-Bruxelles. Il quitte Wavre pour s’installer dans la banlieue bruxelloise. L’année suivante, il dirige une revue littéraire, Nos Jeunes, qu’il rebaptise en 1920 La Revue indépendante. Il a fait, en 1930, une découverte qui va s’avérer essentielle pour laissant onze œuvres inédites parmi les plus graves qu’il ait écrites.toute sa démarche poétique  voire romanesque ) celle de la poésie écrite par les enfants. C’est, pour Maurice Carême, une remise en question fondamentale au cours de laquelle il revient à une grande simplicité de ton. Il publie d’ailleurs deux essais consacrés à ces textes d’enfants dont il fut l’éveilleur. Il fut avec Géo Norge, Pierre Bourgeois, Georges Linze, Claire et Yvan Goll, André Salmon, Edmond Vandercammen, René Verboom, etc. l’un des fondateurs du Journal des Poètes, en 1931. En 1943, Maurice Carême quitte l’enseignement pour se consacrer entièrement à la littérature. Il se lie la même année avec Jeannine Burny pour laquelle il écrit La bien-aimée en 1965. Secrétaire du poète jusqu’à la mort de celui-ci, elle préside à présent la Fondation Maurice Carême. Il crée le 4 décembre 1975 la Fondation Maurice Carême, établissement d’utilité publique. Il meurt le 13 janvier 1978 à Anderlecht.

Présidée par Jeannine Burny, la Fondation a pour but d’assurer et de promouvoir la diffusion continue de l’oeuvre de Maurice Carême ainsi que l’étude de celle-ci et de la personnalité de l’auteur et ce, de la manière la plus large possible, tant en Belgique qu’à l’étranger. (Fondation Maurice Carême : Fondation d’utilité publique, n° 56, septembre 2010, p. 2)

Un site en hommage à Maurice Carême est en ligne : www.mauricecareme.be . Il propose une description détaillée de la Fondation, l’agenda des manifestations, une biographie, une bibliographie, un fichier thématique (qui reprend sous forme de mots-clés les thématiques issues de l’oeuvre du poète), des poèmes imprimés, des manuscrits, des photos et bien d’autres choses encore!

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Bibliographie

  • Chansons pour Caprine, poèmes, Bruxelles, Éd. Henriquez, 1930.
  • Mère, poèmes, Paris, Éditions Ouvrières, 1977, 20e éd. Prix triennal de poésie.
  • Petite flore, poèmes, Bruxelles, chez l?auteur, 1937. Prix Edgar Poe.
  • La lanterne magique, poèmes, 1947 ; Paris, Éditions Ouvrières, 1987, 21e éd.
  • La maison blanche, poèmes, 1949 ; Paris, Bourrelier et Colin, 1972, 6e éd. Prix de l?Académie française.
  • Petites légendes, poèmes, 1949 ; Bruxelles, Louis Musin, 1979, 4e éd.
  • La voix du silence, poèmes, 1951 ; Paris, Éditions Ouvrières, 1977, 4e éd. sous le titre Mère suivi de La voix du silence. Prix populiste de poésie à Paris.
  • L?eau passe, poèmes, Bruxelles, 1952 ; chez l?auteur, 1953, 2e éd. Prix International Syracuse, Prix de l?Académie française.
  • Images perdues, poèmes, Bruxelles, 1954 ; chez l?auteur, 1955, 2e éd. – Heure de grâce, poèmes, Bruxelles, 1957 ; chez l?auteur, 1963, 3e éd. Prix Félix Denayer. Prix de poésie religieuse à Paris.
  • L?oiseleur, poèmes, Bruxelles, chez l?auteur, 1959.
  • La flûte au verger, poèmes, Bruxelles, 1960 ; chez l?auteur, 1961, 2e éd.
  • La grange bleue, poèmes, 1961 ; Paris, Éd. Ouvrières, 1978, 8e éd.
  • Pomme de reinette, poèmes, 1962 ; Saint-Hélier, Gécibis Ltd, 1992, 8e éd.
  • Bruges, poèmes, 1963, Bruxelles, Arcade, 1968, 3e éd.
  • En sourdine, poèmes, Bruxelles, Éditions du Verseau, 1964.
  • La bien-aimée, poèmes, 1965 ; Saint-Hélier, Gécibis Ltd, 1992, 4e éd.
  • Brabant, poèmes, 1967 ; Paris, Éditions Ouvrières, 1977, 4e éd. Prix de la Province de Brabant.
  • Le sablier, poèmes, Bruxelles, chez l?auteur, 1969.
  • Entre deux mondes, poèmes, 1970 ; Paris, F. Nathan, 1979, 4e éd.
  • L?arlequin, poèmes, 1970 ; Paris, F. Nathan, 1978, 6e éd.
  • Mer du Nord, poèmes, 1971 ; Paris, F. Nathan, 1978, 3e éd.
  • L?envers du miroir, poèmes, 1973 ; Saint-Hélier, Gécibis Ltd, 1992, 4e éd.
  • Le moulin de papier, poèmes, 1973 ; Saint-Hélier, Gécibis, 1992, 7e éd.
  • Almanach du ciel, poèmes, 1973 ; Paris, F. Nathan, 1974, 3e éd.
  • De feu et de cendre, poèmes, Paris, F. Nathan, 1974.
  • Complaintes, poèmes, 1975; Paris, F. Nathan, 1976, 3e éd.
  • Nouveau florilège poétique de Maurice Carême, choix de poèmes, 4e édition, Blainville-sur-Mer, l?Amitié par le livre, 1978,1976. 4e édition.
  • Au clair de la lune, poèmes, 1977 ; Paris, Hachette, 1993, 4e éd. (Le livre de poche Jeunesse ; Fleurs d?encre),
  • Figures, poèmes, Paris, F. Nathan, 1977.
  • Défier le destin, poèmes, Bruxelles, Vie Ouvrière, 1987. (Pour le plaisir).
  • De plus loin que la nuit, poèmes, Bruxelles, Vie Ouvrière ; Paris, Pierre Zech, 1992. Coll. Pour le plaisir.
  • Jeannine Burny. Le jour s’en va trop tôt : sur les pas de Maurice Carême. Racine, 2007.
  • Du ciel dans l’eau, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2010, coll. “La petite Belgique”.
  • Souvenirs, Lausanne, L’Age d’Homme, 2011.
  • Le jongleur, L’Âge d’Homme, 2012.
  • Maurice Carême chanté par Domitille, CD, Naïve, 2012.
  • L’évangile selon Saint Carême, L’Âge d’Homme, 2013.
  • Fables, L’Âge d’Homme, 2014.
  • L’oiseleur et autres poèmes, Gallimard-Jeunesse, 2014. Illustrations de Dominique Thibault.
  • Sac au dos, L’Âge d’Homme, 2015.

Textes

L’automne met dans les lilas
D’étranges fleurs que nul ne voit,
Des fleurs aux tons si transparents
Qu’il faut avoir gardé longtemps
Son âme de petit enfant
Pour les voir le long des sentiers
Et pour pouvoir les assembler
En un seul bouquet de clarté
Comme font, à l’aube, les anges
Les mains pleines d’étoiles blanches…
*
L’ENFANT extrait de « Mer du Nord »
A quoi jouait-il cet enfant ?
Personne n’en sut jamais rien
On le laissait seul dans un coin
Avec un peu de sable blanc
On remarquait bien, certains jours,
Qu’il arquait les bras tels des ailes
Et qu’il regardait loin, très loin,
Comme du sommet d’une tour.
Mais où s’en allait-il ainsi
Alors qu’on le croyait assis ?
Lui-même le sut-il jamais ?
Dès qu’il refermait les paupières,
Il regagnait le grand palais
D’où il voyait toute la mer.
*
Extraits de « La Bien-Aimée »
IL FALLAIT BIEN… 
Il fallait bien que tu répondes,
Ô bien-aimée, de ce miroir
Où toutes les femmes du monde
Seront étonnées de se voir.
AH ! DIS-MOI…
 
Ah ! dis-moi, dis et redis-moi
Que c’est pour moi que tu es faite,
Que je suis là, que tu es là
Et que je suis ta vie en fête,

Que nous sommes les plateaux ivres
De la balance que l’amour
Emplit d’espace, emplit de jours
Sans en déranger l’équilibre,

Et que Dieu te créa si bien
A mon image qu’au miroir
Où je me penche pour me voir,
C’est ton visage que je vois.

IL EST  VRAI QUE LA VIE…
Il est vrai que la vie, un soir,
Viendra prendre congé de nous,
Mais que tu es belle au miroir
Que la pluie creuse près du houx !

Il est vrai que nos yeux, un soir,
Se tourneront vers d’autres terres,
Mais qu’elle est chaude la lumière
Quand elle confond nos regards !

Et il est vrai que le soleil
Se lèvera comme aujourd’hui,
Mais il manquera deux abeilles
Au rucher tendre de la nuit.

Poèmes © Fondation Maurice Carême