Biographie
Silvia Vainberg : Née à Buenos Aires (Argentine). Arrivée en Belgique en 1980 et a acquis la nationalité belge. Danseuse formée à l’Ecole du Théâtre Colón. Participe comme artiste invitée par divers chorégraphes et par le Ballet Général San Martín où elle commence sa carrière de chorégraphe. Étudiante en architecture, oriente parallèlement sa recherche en direction d’autres disciplines artistiques : arts plastiques et poésie. Professeure de danse. Chorégraphe. Pratique et enseigne la cérémonie du thé japonais.
Textes
Poèmes extraits de Astres en vertige
La poussière escarpe la terre dans le ciel en se relevant transie de force. Quelque chose pousse le pendule de pierre incongrue en sa caresse oscillante sur la région de la vérité. Grâce de l’abîme abyssal ciselé dans les trames d’un mirage affluant sous la nacre éphémère. Quelqu’un court pour ne pas errer.
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Le sillage déjà sans eau se dépouille des barques funèbres projetées en une autre perspective. L’aimantation polaire d’une constellation scintille dans la fulmination d’un délice devant les yeux que nous arrache de désir une forme cyclopéenne. Et aussi l’estuaire stimulant la mer à converger en son dilemme. Les rapides entre la coupole et le marécage. Depuis l’archipel des corps qui nagent submergés dans l’ombre systématique du soleil fuient la dérive, vers les affluents alternatifs. *** Où est le trajet ? le stratagème de l’origine dissoute dans la promptitude de sa prouesse de désinvolture sidérale. Les torches du cratère en transe fulgurantes dans l’orgie de dédales de l’aventure où le temps caressant vertigineusement s’enferme dans la futilité du conclave semi-circulaire. Mais moi je ne peux suivre sa suggestion.
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L’air a la même faim que le feu sur un glacier quand se concrétise son haleine dans le rayon d’or qui ouvre l’enserrement sans clef de l’extrême vergogne. En passant arrache aux lumières des yeux des facettes de la vérité. Laisse à la beauté de la pâleur de cette cécité la vision. Polarité du surgissement. Temps du grand sentiment actif où nul ne sait pourquoi une forte tristesse témoigne de la fusion qui traverse l’auréole disponible.
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Avec l’adieu à l’être trésor du deuil renaît l’abandon endormi. Sa racine tressaille dans la contemporanéité méconnue du passé. Et les objets qui s’incrustèrent divins ? Je palpe ses contours vivants dans les replis de l’amnésie. Le ciel se dépouille à l’intérieur de cette inhumation éternelle qui prend fin.