SPRUMONT André

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Biographie

André Sprumont est né en 1938 à Andenne (Province de Namur) où il vit et travaille toujours, dans un retrait volontaire du monde et des milieux artistiques. Autodidacte, il s’est très tôt passionné pour la peinture et le dessin. Il décide donc très vite de consacrer le meilleur de son temps aux arts plastiques. Peintre, admiratif du travail d’un Cézanne et d’un Nicolas de Stael, il s’engage dans la voie de l’abstraction lyrique et poétique. Parallèlement, il crée par le dessin un univers figuratif de personnages étranges et grotesques. Il porte ainsi un regard sur le monde où le désespoir s’accorde à la solitude.

Il est titulaire de plusieurs prix et ses oeuvres sont représentées dans différents musées, collections publiques et privées, tant en Belgique qu’à l’étranger.

Plus récemment, André Sprumont, qui a toujours aimé la lecture des poètes et écrit lui-même, élabore une oeuvre poétique, certes discrète, mais tout aussi exigeante que celle de son oeuvre plastique.

Bibliographie

A consulter :

  • Georges FABRY, André Sprumont. Bruxelles : Editions d’Art L. De Meyer, 1979.
  • Alain VIRAY, André Sprumont. Bruxelles : Les éditions de la Fondation pour l’Art belge contemporain, 1996. Préface de Serge Goyens de Heusch.

Oeuvres d’André Sprumont :

  • Le Grand Manège, suivi de l’Apocalypse : textes et dessins. Chez l’auteur.
  •  Femme : 2003-2004. Chez l’auteur, 2004.
  • Dans l’abondance des jours, suivi de l’Apocalypse : poèmes. Chez l’auteur, 2005.
  • Entre les rides du temps, Chez l’auteur, 2007.

Textes

pour des yeux
si beaux
je cherche
le mot
qui refermera
le monde

*

je t’attendrai
sur les rochers nus
des falaises
ton haleine de feu
posée
sur mes lèvres

*

tu m’as laissé
aux frontières
de mes blessures

sur le calme des eaux
je cherche
un refuge d’homme
troublant
comme des pas
d’argile

*

une lumière d’ange
pareille
au vent des sources
se referme
sur un feu de marais

*

dans l’air obscurci
tu fermes les yeux
sur l’infini
des songes

(extraits de : Dans l’abondance des jours, suivi de l’Apocalypse, 2004-2005)

Commentaires

 “La présence obsédante du silence”, voilà, au dire même de l’artiste, ce que perçoit l’être humain lors de moments privilégiés touchant au sentiment profond de l’existence. Voilà aussi, semble-t-il, ce qui caractérise, plus que chez bien d’autres peintres de sa génération, l’art d’André Sprumont. Depuis plus de vingt ans, et même lorsque la figure humaine habitait ses oeuvres, un silence obsédant s’est en effet infiltré de manière progressive dans sa peinture ; il est pour beaucoup dans l’identité de celle-ci, dans son atmosphère particulière, à la fois raréfiée et oppressante.

Serge Goyens de Heusch

Entrer dans la vie comme dans un somptueux jardin fleuri. Etre le gardien vigilant de terres riches en couleurs et en parfums. Etre peintre inspiré par la féconde gestuelle aphrodisiaque… Ainsi respire André Sprumont, ce Namurois ancré entre Meuse et collines amples, qui doit la volupté de son généreux talent intuitif à une vision jalouse de l’ego. (…). Emerveillement de l’oeil du peintre. Mais ce qui apparaît, dès les premières approches publiques, c’est la densité du geste. Bien avant qu’il ne succombe aux délices d’un étonnant amalgame de spiritualité et de sensualité (…) il s’affirmait comme un maître stylistique capable de fairer s’épouser le matériel et le spirituel. Avec un naturel allant jusqu’à la magnificence de la main inspirée par son propre élan, André Sprumont révèle immédiatement une sûreté de composition unie fermement à une inspiration qu’il est opportun de traiter de visionnaire. Le peintre a conscience d’exprimer, par sa palette comme par son écriture, ce merveilleux et quelquefois déchirant état dans lequel l’homme se débat et se complaît, prisonnier volontaire de ses songes librement exprimés.

Alain Viray

Pour Sprumont, la peinture est une partition.

Paul Caso

Descendre en soi pour ébaucher nos rêves : dans l’abondance des jours, l’artiste perçoit, donne à voir puis se retranche au-delà du silence. Par la peinture, j’écoute battre le vaste silence du monde…

André Sprumont