SPANDRE-PROVOST Nicole

Biographie

Nicole Spandre-Provost, poétesse de la provocation et du non-dit, réside dans la commune de Woluwé-Saint-Lambert depuis 40 ans. Elle y rédige des textes bouleversants voire inquiétants, investiguant toutes les peurs et tous les déchirements. Son enfance rêveuse est bercée par la musique, l’âge adulte par les voyages. Nicole Spandre-Provost nous livre donc ses rêves, son désir de fusion avec la nature, son envie de solitude. Elle nous parle de l’émerveillement de l’enfance, de la douleur de l’absence ou de la mort invitante et séductrice. Fidèle à la petite fille qu’elle était, elle rend grâce à la musique qui berce son œuvre et qu’elle a toujours chérie. Mais elle est avant tout de ces femmes qui ne redoutent jamais d’être en contact avec elle-même. « J’ai parfois écrit des vers subits, compulsifs, en les griffonnant sur le programme pendant un concert, tant mon émotion était forte » nous confie-t-elle. Sa poésie est scandée comme la musique des premiers âges, l’écriture est vigoureuse, sans concession et sa vision du monde, si elle est sans illusions n’est pas sans vibrations ni sans désirs. Ajoutons que Nicole Spandre-Provost a le sens de la formule – « …cette escapade que nous appelons la vie… » – et celui de l’humour – « En toute innocence dans nos cuisines, il y a du sel et du latin… ». Le comédien Pietro Pizzuti ne s’y est pas trompé, lui qui déclame ses vers avec sentiment et tendresse.

 

Bibliographie

Opus incertum, Editions Bénévent, 2004

Le doute de Pasiphaé, L’Arbre à Paroles, Amay, 2005

Textes

Issue de secours

Nous voulons des tombeaux superbes
ds collosses commis à leur garde,
des stèles pour vanter ce que nous pensions être
et des anges affligés qui nous pleurent

Il nous faut des berges massives
mille colonnesen enfilades,
des allées si lisses qu’elles semblent vêtues de cristal,
le granit et le bronze intaillés de victoires

Sur les hauteurs, le castel !
Dans les abîmes, l’ari…
A portée de main, la magie de tous les savoirs et enchaque homme, sans doute, le refus de son néant.

Malgré ces refuges de carton où s’échouent nos chétifs essais
tout périra cependant

Plume, patte, peau
âme de miel ou coeur de venin
roc, cascade,

Rien n’échappera au carnage, car l’univers n’a pas d’issue…

extrait de Opus incertum