Poésie :
Romans :
Contes :
Recueil de récits :
TANT DE JOUR…
Tant de jours j’ai cherché l’accès de ton royaume. Tant de jour j’ai subi l’amertume et le froid, L’aridité des mots et la mort de la foi. J’ai vu les pleurs du glas se loger dans ma paume. J’ai cherché ton secret dans les yeux des passants, Dans le ciel sur la terre et dans ma main qui tremble. J’ai cru voir en plein vent quelqu’un qui me ressemble. Oh ! qui me conduira vers les espoirs naissants ? Devant moi cheminait une petite fille. Elle marchait pieds nus sans souci des cailloux. Lasse elle s’affaissa le front sur les genoux. Seule elle paraissait craintive et sans famille. Dès l’instant j’ai compris le rappel de ta loi. Cette enfant, c’est l’anneau d’amour que tu me lègues. Ce destin cet accueil que ton cœur me délègue, Je les enlacerai doucement sous mon toit. *** Je voudrais sur la plage de nos jours étendre la blancheur de ma robe de noce. Ta main cherchera la tiédeur du tissu et ton regard dira que toute la beauté du monde reposait sur mon corps de jeune femme. Longtemps nous avons foulé le sable de notre destin. Nos pas se sont croisés sur des terres lointaines. Puis maille par maille notre jeunesse s’est défaite. Nous voici tous les deux fragiles et frileux. Notre vivacité s’est effeuillée. Bientôt nous voyagerons autour du jardin. Qu’importe le fléchissement de la vie ! Puisque depuis nos épousailles tu m’as installée dans ton cœur. *** Les mots ruisselant de lumière ont été dévêtus puis écartelés. Torturés par la tornade les pins sont blessés à mort. Des bambins ont vu éclater « La petite maison dans la Prairie ». on nous a volé le miel de la vie. On a lapidé les rires et les jeux. Passants que votre marche soit légère ! La parole peut encore s’emperler de sève. Les arbres même mourants peuvent encore donner un surgeon. Tel un bouton de rose le cœur d’un enfant peut encore s’épanouir. Passants que votre marche n’éteigne pas la lueur vacillante de l’espoir. ***METAMORPHOSE
Les mots ont-ils un regard vers nous Quand ils veulent quitter leur enclos ? Certains souhaiteraient se transformer en clown Pour faire rire les enfants tristes. D’autres aimeraient caresser le soleil Pour illuminer les maisons pauvres. D’autres encore auraient le désir De s’emplir les mains de baisers Afin de les offrir aux orphelins. Impatients de sortir ils se bousculent Puis s’écrasent les uns contre les autres. Seul un tout petit mot réussit à s’échapper Et à s’aventurer sur la terre. Bouleversé par tout ce qu’il voit, Par tout ce qu’il entend et perçoit Il rejoint son milieu natal En grandes lettres il écrit : SILENCE *** Sans le savoir, vous êtes entrés dans mon silence. Sous la voûte de mon abri, vos pas votre voix résonnent comme un chant triomphant. Ne me parlez plus des châteaux de la Loire, ni de la croisière sur le Nil, ni des paysages africains. Mon long voyage s’est arrêté ici ! Me voici faite d’attente et de patience. Près de la lampe qui rougeoie je tricote mes souvenirs. Toujours je serai là pour déverser ma joie sur votre passage.La poésie reste vivante
La poésie a ses chemins propres.S'éloignant de la médiocrité, de la mesquinerie, de la violence, elle illumine les endroits de son choix.
Parfois, elle se pose sur l'aile d'un oiseau, sur l'archet d'un violon ou sur une perle de rosée. Magicenne, elle dessine un verger en fleurs.
Aérienne, elle sème des rubis sur la chevelure d'un hêtre.
On la découvre dans un tableau, dans le langage des enfants, dans la pureté d'une écriture. Certains hommes, certaines femmes ne la remarque pas et ne croient en son existence ! Ils parlent, s'agitent, travaillent avec des gestes mécanuques. ILs ne s'intéressent ni aux couleurs, ni aux sons, ni aux images. Ils ignorent la grâce et la beauté. Insensibles à l'art, ils se préoccupent de la santé de leur portefeuille et vieillissent dans la crainte d'un accident ou d'une maladie.Cependant, la poésie est bien là, brillante et colorée pour ceux qui prennent le temps de l'observer.
La poésie est l'amie qui accompagne les pas du peintre, du musicien, de l'écrivain. Elle remplit le rôle d'une veilleuse qui rougeoie durant les jours sombres et les jours clairs. Privilégiés sont les êtres qui perçoivent sa présence ! C'est alors le déploiement de la connaissance et de la magie. Ainsi, la pensée s'approfondit, la réflexion s'intenssifie, la phrase peut devenir parole.
Harmonieuse, la poésie a le pouvoir d'ajouter un ourlet de roses au parterre de la vie.
Georgette Purnode
Dans Le Bibliothécaire, 1er trimestre 2009.
Georgette Purnode-Fraineux, qui est devenue Namuroise, habitait encore Montegnée il y a trois ans. Dans Evasion, elle raconte, avec un beau réalisme poétique, le départ en vacances d’une famille où il y a trois enfants, deux garçons et une fille. Celle-ci, Marie-Cécile, décide subitement qu’un jour elle montera à cheval. Mais quelque temps plus tard, malgré les injonctions de son moniteur, elle refusera de faire souffrir, pour gagner un prix, l’étalon qu’elle monte. Le récit est poignant et noue la gorge.
La Libre Belgique, le 28 juillet 1983.
Membre sociétaire de l’association des Ecrivains belges, auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont « Sous les Feuillages de Namur » et « Les Petits Souliers » Georgette Purnode vient de sortir de presse un nouveau recueil de poèmes pour enfants : La Balançoire. Chaque texte est finement illustré et s’adresse aux petits pour leur désigner le soleil dans le chêne, un bambin dans les bras d’une balançoire. Ce recueil, à la couverture bleue, parle de la chatte amie des arbres et des fougères, du petit chien Fido dont le pelage a la couleur de la cassonade blonde, de la fourmi bizarre qui rit dès son réveil, et puis encore de ce jardin où un grand singe en jupon donne le biberon au petit dromadaire…
Fraîche, pimpante et amusante, « La Balançoire » fera plaisir à bien des mamans, à des enseignants pendant l’heure du conte.