NOËL Julien

Biographie

Julien Noël est né le 15 juin 1990 à Namur. Au terme d’une maîtrise en langues et littératures françaises et romanes, dans le cadre de son mémoire de fin d’études, il se plonge dans l’univers de Félicien Rops, dont l’influence sur sa poésie est décisive. Entré dans la vie active, il s’est d’abord consacré à l’enseignement, avant de devenir cafetier. Il passe désormais ses journées entre le comptoir d’un bar-ludothèque de sa cité natale et les amphithéâtres de l’université, où il a repris une formation en philosophie.

Grand lecteur dès l’adolescence, il s’essaie sérieusement à l’écriture à sa vingtaine et n’a pas démordu depuis. Son genre de prédilection, qu’il exploite à la fois au travers de nouvelles courtes et de poésies narratives, est le fantastique. Outre de nombreuses publications en revues (dans Bleu d’Encre, Libelle, Verso et bien d’autres), il est l’auteur d’un recueil de contes en vers (Contes du sabbat et autres diaboliques amuseries, Brest, éd. Stellamaris, 2015) et d’un livre-jeu (Le Démon dans l’escalier, Paris, éd. Walrus, 2017).

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Bibliographie

• Collectif (sous la dir. de Marc-Louis QUESTIN), Anthologie de la poésie gothique, Paris Saint-Chéron, coéd. Éleusis-Unicité, 2014.

• Julien NOËL, Contes du sabbat et autres diaboliques amuseries, Brest, éd. Stellamaris, 2015.

Textes

La Malnoue (extrait de son premier recueil Contes du sabbat et autres diaboliques amuseries)

 

“Il y a des choses invisibles :

les noirs esprits des marécages profonds

et du limon des lits de rivière…”

– Robert E. HOWARD

Magie noire à Canaan

 

J’adresse ce billet à l’esprit de la noue :

Vouivre, Ondine ou bien Nix ; peu importe ton nom,

Légendaire habitant de l’étang plein de boue…

Pour sûr, tu me connais : vacher des environs,

Chaque lune, je viens faire paître mes bêtes

Le long du gris marais dont tu es le baron,

Et c’est toujours pareil : quand je compte les têtes,

Au bout de la journée, une manque à l’appel,

Noyée à point douter — pressens-tu ma requête ?

Faisons donc un marché : ce pacte serait tel

Qu’il protège à la fois ma cense et ton eau lisse.

Voici mes conditions ; entends-les, par le ciel !

Bisannuellement — disons aux deux solstices —,

Je te ferais présent du plus tendre des veaux

Paissant dans mon troupeau — voire d’une génisse ;

En échange, je veux que mes autres bestiaux

Reviennent sains et saufs chaque soir à l’étable —

Et si t’es pas d’accord, je ferai ton trou d’eau

Bénir par un curé, puisque selon les fables

Tu crains celui-là seul, parmi les villageois.

La trêve ou la bataille : ami, je suis capable

De mettre en ton logis de l’ail ou de la poix ;

Alors faisons la paix, ce sera bien plus sage..

J’ai jeté un flacon, l’ayant lesté d’un poids,

Au centre de l’étang — il contient mon message