MALCOTTE-GEHENOT Camille

Biographie

Camille Malcotte-Gehenot (prononcez GE-NO) est née en février 1943 à Florennes, dans la province de Namur (Belgique). Après des études classiques latin – grec, elle obtient un graduat en français. Elle apprend : le néerlandais, l’anglais, et l’italien. Professeur de français sans emploi, elle a accepté un remplacement dans une école primaire de village, où elle enseignait à des élèves de 6, 7 et 8 ans en même temps : une classe à trois divisions, donc. Son amour immodéré du français l’a incitée à écrire pour aider les enfants à apprendre avec joie les matières les plus rebutantes. Elle l’a fait pendant 35 ans.

Des séjours réguliers avec son mari, dans le Tarn et Garonne, une région qui les enchante, l’ont inspirée à plusieurs reprises.

Elle a reçu “Une Primevère d’argent “, prix de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse 2009, pour Une illusion haut placée, une fable. Les Jeux Floraux d’Angers lui ont également décerné le 2ème prix d’humour en 2010.

Bibliographie

  • Bain de nature…Bonheur pur, Éditions Amalthée, Nantes, 2005.
  • Le souffle du monde, participation de 10 pages, livre de collection n° 2, Éditions Amalthée, Nantes, 2006 (6 coauteurs : 4 Français, Camille Malcotte-Gehenot et une de ses anciennes élèves).
  • Rimes rigolotes, Éditions Amalthée, Nantes, 2006.
  • Escapades, Nouvelles en prose, Éditions Amalthée, Nantes, 2007.
  • Impossible à concevoir, récits, 2010.
  • La voisine, un cauchemar, 2011.
  • Quatre filles sur un échiquier, 2011.

Actuellement, l’auteure est devenue sa propre éditrice pour des carnets de loisirs destinés aux enfants ; elle lutte activement pour qu’ils soient diffusés au profit des enfants et des enseignants. Les démarches sont en cours.

Textes

Une illusion haut placée. Fable

Dans ce hameau perdu, ne reste qu’une ferme,
A côté de l’église ; un îlot campagnard
D’où s’égaille à son gré, sans qu’on y mette un terme,

Une foule audacieuse, au caquet babillard.
Chez ces gallinacés, de nature primaire,
Une accorte poulette a vu l’œil égrillard

D’un vieux coq enroué qui se prend pour le maire.
Celui qu’elle convoite est en haut du clocher,
Brillant, inaccessible ; un dieu, une chimère.

Mais le mâle emplumé la suit sans relâcher,
La crête conquérante… en vain, car cette nonne
Se voue, sans faiblir, à son rêve haut perché.

La basse-cour ergote, intervient, puis s’étonne :
Pourquoi donc se choisir un amoureux lointain ?…
Une tempête arrive, égalant un cyclone,

Qui va, sans le savoir, altérer le destin.
Elle ampute des toits, renverse plus d’un chêne,
Hurle sa frénésie, du soir au blanc matin.

Son ravage accompli la voit quitter la scène.
Chacun sort en douceur et les poules aussi.
Dans le chantier laissé par l’ouragan sans-gêne,

On distingue, hélas ! un objet bien précis,
Tombé du piédestal, inerte, sans victoire.
C’est le coq idéal, à tout jamais occis.

Ainsi donc finira cette tragique histoire.
La poulette, je crois, ne fit plus de façons…
L’illusion, c’est bien sûr, est très aléatoire.

Méfions-nous, puisque ‘’L’air ne fait pas la chanson ‘’

Quel boulot !

Ma phrase est une branche vide où se posent des mots ; lorsque mon ciel se ride, il y vient des oiseaux musiques de couleur, plumages aériens qui chassent la douleur et apportent le bien.   Ma phrase est une branche avide en quête de bonheur, quand un brouillard perfide engloutit les lueurs du soleil généreux qui génère la vie. Et les mots bienheureux s’y rassemblent à l’envi.   Mes phrases sont des branches où circule la sève. Si ses verbes déclenchent une magie, un rêve… mes phrases qui s’épanchent auront fait leur boulot. Mes phrases sont des branches, et ce texte, … un bouleau !                                  02 décembre 2005

A Marine et Julie.                     « Qu’est-ce c’est, ton métier, Grand-Mère ? –   Ah ! c’est le plus beau de la terre. Je suis Grand-Mère à temps complet. Je suis Grand-Mère à cœur comblé. Je m’emploie à remplir vos mémoires de bons souvenirs pour plus tard, à marquer de mon encre indélébile vos jeunes vies encore malhabiles.   –   Et qu’est-ce tu fais d’autre, Grand-Mère, dis ? –   J’attends dimanche, j’attends mardi ; le soir, j’attends le jour à naître. J’attends les surprises à connaître. Comme vous, mes chéries, moi aussi ; j’espère beaucoup de la vie.   –          Et après, après, Grand-Mère, que vas-tu faire ? –          Quand mes quatre saisons seront l’hiver, quand je ne serai plus la main que vos doigts cherchent, le refuge douillet, la rassurante perche, quand je ne serai plus la voix qui émerveille, en racontant des lunes, des rêves et des soleils, ni l’oreille qui boit vos plus touchants secrets, ni la tendre présence qu’on quitte avec regret, celle dont vos bouches brandit le nom sans cesse comme un drapeau flottant au vent de la tendresse, là, je décrocherai la clé de l’au-delà et, sans frayeur ni chagrin, ma vie s’en ira.
AVRIL 2004

Chat perché.
Mon chat voudrait des ailes.                            Il me l’a expliqué                            en grimpant dans le pin.                            Il poursuivait un merle                            tout aussi noir que lui.                              Il a beau faire du zèle ;                            c’est vraiment très risqué                            pour un petit félin                            de se payer un merle                            au bout d’une brindille.                              L’oiseau en est conscient :                            à ce lourd quadrupède,                            il siffle un gai refrain :                            « Chat ! Chat ! tu n’y es pas !                            Viens jusqu’ici me chercher ! »                              Mon chat est déficient                            face au rusé bipède                            et il ronge son frein.                            « Renonçons au repas. »                            se dit mon chat perché.                                             novembre 2005.
 L’espoir.               L’espoir est un papillon frêle             qui palpite de ses quatre ailes             quand l’ouragan s’est apaisé.                         L’espoir est une aurore claire             auréolée de lumière             quand la nuit s’est effacée.                         L’espoir se nourrit de courage             pour relever haut son visage             que les doutes avaient abaissé.               L’espoir, garde-le bien en toi,             qu’il devienne l’unique loi,             l’unique maître à encenser.                         Emprisonne-le dans ton coeur.             Ordonne-lui d’être vainqueur             des démons qui t’ont menacée.                         Il réalise des miracles.             Qu’il aplanisse tes obstacles !             Qu’il t’aide à te surpasser.                           mai 2003.

Commentaires

Une sensibilité à fleur de peau, un sens profond des choses, tout autour de Camille n’est qu’inspiration à la poésie. Elle peint ainsi de superbes tableaux dans le coeur et l’esprit de ses lecteurs. D’ailleurs, nous avons déjà collaboré avec succès: je dévoilais mes peintures au public tandis que Camille les traduisait en vers à voix haute. Gobeaux Georgette (Peintre amateur)   J’ai lu et relu ton recueil “Bain de Nature, Bonheur pur” et je me réjouis que se révèle une “véritable” poétesse.
Comme tu peux t’y attendre, j’y ai non seulement butiné mon plaisir, mais entendu aussi les belles improvisations d’une flûte toujours pure et juste, d’une flûte qui sonne de manière claire et harmonieuse.
Et puis, à chaque fois, sous le festival des images que ton imagination a composées pour éveiller la nôtre, j’ai retrouvé une sensibilité à fleur de peau, un amour fervent de la nature, une quête constante d’évasion, bref, tous “petits bonheurs simples et bienfaisants qui m’ont touché au coeur, comme autant de présents”. […]
Chenut Richard (Professeur honoraire)   Splendide recueil où toute illustration est superflue. À travers des mots judicieusement choisis, l’auteur nous transporte, l’ombre d’un instant, d’une saison à l’ autre, d’un paysage à l’ autre entre ciel et terre et au gré de sa fantaisie, nous fait découvrir à travers chaque poème, uen nature toujours plus belle et envoûtante. La magie des mots. Félicitations. À parcourir sans modération. Mr et Mme Labye – Cowez (Pharmacienne)
À la fois passionnante et passionnée, Mme Malcotte- Genehot a vu un de ses rêves se réaliser il y a peu: son premier livre est enfin édité. Alors qu’elle a, pendant plusieurs années, fait le tour des éditeurs belges, c’est finalement par hasard, en lisant une petite annonce dans le quotidien “Le Parisien”, qu’elle a tenté sa chance outre-Quiévrain. Bien lui en a pris! Trois semaines après avoir envoyé son manuscrit, elle s’est vu proposer un contrat avec le Éditions Amalthée de Nantes. Intitulé “Bain de Nature, Bonheur pur”, ce livre de petit format fonctionnel comporte 30 poèmes axés sur la nature dans toute sa diversité. Deux autres ouvrages de la poétesse chaumontoise sont déjà déposés chez le même éditeur. Totalement autodidacte, Mme Camille Gehenot a appris à lire et écrire seule. À l’âge de huit ans, dès qu’elle a pu maîtriser un peu la langue française, elle a écrit de petits textes inspirés d’un livre de M. Emile Denis, son instituteur de Chaumont. Comme lui, elle aimait la magie des mots et, bien qu’elle ait obtenu un régendat en français, c’est en tant qu’institutrice primaire qu’elle a officié pendant plus de trente ans à Ermeton-sur-Biert. Pour mieux faire entrer certaines matières rébarbatives aux enfants, elle les mettait en musique…et ça marchait! Pensionnée depuis 1998, Mme Malcotte a continué à écrire. Surtout de la prose poétique pour laquelle elle éprouve une véritable affection. Une fois par mois, depuis 4 ans, elle participe aux réunions du club lecture “La plume vagabonde” d’Erquelinnes. Détentrice de plusieurs prix glanés dans différents concours de poésie, Mme Malcotte-Gehenot sera l’une des quatre Belges (sur 408 concurrents) à recevoir ce 22 octobre un prix de prose poétique à la dixième édition des Poésiades de Moulins en France. Suzanne Dumont (La Nouvelle gazette du 23 septembre 2005)
L’auteur a gardé toute sa fraîcheur d’âme, un côté boulversant qui interpelle, un ton qui charme. On sent qu’elle a beaucoup écrit pour les enfants. N’est-ce son métier? Point question d’y chercher des jongleries prosodiques; le classicisme rigoureux y est absent; mais est-ce important? Pour des incontournables de la versification métrique, sans doute…Ce que je suis loin de dénigrer pour en avoir écrit moi-même; cependant, à moins que cette forme poétique soit “travaillée” de façon parfaite, ce qui est très ardu car ellene concède rien; elle efface, trop souvent, la spontanéité! Certains pourraient même y perdre leur âme…Cela en vaut-il la peine?   Madame Malcotte emploie de jolies métaphores, le vocabulaire est précis, la joliesse des mots coule comme un ruisseau d’été…je pense que c’était le but recherché! On se laisse emporter, sans effort, par les élans simples du coeur. C’est véritablement un bain de nature, à l’état “encore” pur… Cette poésie rafrîchit notre esprit ayant perdu trop tôt ce ton candide et féérique de l’enfance. Puisse-t-elle continuer dans ce sens (en s’améliorant chaque jour, comme c’est le cas pour nous tous, indistinctement) c’est quelque part une leçon d’humanisme, de sincérité autant que d’humilité! […] Roseline Gilles-Renier Dévouée à la promotion des Arts et des Lettres