Extraits de Blanchir nos misères
J’ai beaucoup d’amnésies. Épicure m’a bien aidé, j’ai fait le reste. Trop de boissons alcoolisées, des ivresses hallucinées, mon amour les femmes, cochon gras et charcuteries.
Une route quitte sa trajectoire, pour marquer un arrêt dans le cheminement de mon existence. Amnésie quand tu me tiens. Amnésie quand tu m’oublies. Ta demande en mariage a transformé le oui de mes souvenirs, et, je tiens à me séparer de toi.
Ne transforme pas tes douleurs en pleurs, je n’en ferai aucun cas. Libre, je reconstruis une histoire. (p. 2)
Détention hospitalière
Je ne suis pas courageux, je suis patient. J’ai plus besoin de patience que de courage.
Ici, c’est ma place. Je ne voudrais l’échanger avec personne. Elle est à moi tout seul.
Je suis triste de la souffrance des autres. Ils ont besoin de courage.
Je n’ai plus de mains pour caresser les gens. Je veux les caresser avec mes mots.
Je souhaite retourner sur la colline de Goesnes, retrouver les odeurs et les arbres.
Hôpital, tes odeurs, tes arbres par la fenêtre, que je ne reconnais pas. (p. 4)
Je suis l’oiseau sans ailes. Je me blottis dans le fond du lit. J’émerge par la pensée du haut d’une falaise. Je saute et je vole. (p. 35)