JONES Philippe

Biographie

Philippe Jones est né à Bruxelles en 1924 et est décédé le 9 août 2016. Poète, nouvelliste et, sous le nom de Philippe Roberts-Jones, historien de l’art et essayiste. Docteur en Philosophie et Lettres, il fut conservateur en chef des Musées royaux des Beaux-Arts de 1961 à 1984, professeur à l’Université de Bruxelles et, de 1985 à 2000, secrétaire perpétuel de l’Académie royale des Sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Il fut membre de diverses académies et institutions belges et étrangères et, en 1980, reçut de l’Académie Française, pour l’ensemble de son oeuvre, le Grand Prix du Rayonnement Français, et, en 1985, le Grand Prix de Poésie. Son oeuvre poétique comporte une trentaine d’ouvrages publiés principalement aux Editions Le Cormier à Bruxelles et La Différence à Paris.

Bibliographie

  • Le voyageur de la nuit, Bruxelles, La Maison du Poète, 1947.
  • Grand Largue, Bruxelles, La Maison du Poète, 1949.
  • Seul un arbre, Paris, Librairie Les Lettres, 1952.
  • Amour et autres visages, idem, 1956.
  • Quatre domaines visités, Bruxelles, L’Atelier du livre, 1958.
  • Graver au vif, Lausanne, Editions Rencontres, 1971.
  • Jaillir Saisir, Bruxelles, Le Cormier, 1971.
  • Être selon, idem, 1973.
  • L’Art Majeur, Bruxelles, Jacques Antoine, 1974.
  • Racine ouverte, Bruxelles, Jacques Antoine, 1976.
  • D’un espace renoué, Bruxelles, Le Cormier, 1979.
  • Paroles données, id., 1981.
  • Image, incendie, mémoire, id. 1985.
  • Les sables souverains, Bruxelles, Le Cormier, 1988.
  • D’encre et d’horizon, Poèmes 1981-1987, Paris, La Différence, 1989.
  • Ce temps d’un rien, Amay, L’Arbre à paroles, 1990.
  • La mort éclose, Châtelineau, Le Taillis Pré, 1991.
  • Toi et le tumulte, Bruxelles, Le Cormier, 1993.
  • Le temps hors le temps, Bruxelles, Le Cormier, 1994.
  • Les noeuds du sens, Soumagne, Tétras Lyre, 1997.
  • Le soleil s’écrit-il soleil, Bruxelles, Le Cormier, 1997.
  • Le miroir et le vrai, Phi, Echternach, 2001.
  • Domaines en cours, Bruxelles, Le Cormier, 2001.
  • Chansons doubles, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2002.
  • Poésie 1944-2004 : Oeuvres littéraires I, Paris, La Différence, 2005. Préface de Charles Dobzynski.
  • Fictions 1991-2004 : Oeuvres littéraires II, Paris, La Différence, 2005. Préface de Jacques De Decker.
  • Au-delà du blanc, Bruxelles, Le Cormier, 2008.
  • De pierre en nuage, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2009.
  • Couleurs d’un éveil, Bruxelles, Le Cormier, 2010.
  • L’un l’autre, Quadri, 2011. Aquarelles de Claude Viallat.
  • Parenthèses, Le Cormier, 2013.
  • Image verbale, image visible, Le Taillis Pré, 2013. (Essais & témoignages).
  • D’espace en domaines, Le Taillis Pré, 2013.

Textes

En attente

En attente
au delà des signes

dans la respiration qui lui est propre, un goutte à goutte germe et puis
grandit pour former son image

L’insecte peut saisir
ce qu’un esprit récuse

Commentaires

Philippe Jones est le poète de la mesure: intériorité, nuances, passage de l’abstrait au concert et de celui-ci à celui-là. Voisin quelquefois de René Char, il aime chercher au réel une ombre, et ajoute à la prescience comme une dimension morale à plusieurs issues. En quête d’une vérité à peine soupçonnable, il se situe dans les pénombres de la conscience, là où l’inconscient soudain se révèle. Tant de précautions aboutissent à des formules d’une surprenante justesse. Il faut dire à mi-voix. La pensée, avec lui, tour à tour se déguise et s’affiche, toujours accompagnée de ses propres scrupules. Ce tâtonnement résume toute la trajectoire d’une poésie moderne.

“La poésie francophone de Belgique (1903-1926)”, Bruxelles, Éditions Traces.

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“Couleurs d’un éveil” : La poésie de Philippe Jones est habitée par un imaginaire qui ne cesse de porter la parole depuis l’expérience la plus immédiate vers les rives les plus incertaines de cet inconnu qui nous habite et nous environne. Dans “Couleurs d’un éveil”, l’alternance entre textes en prose et suites en vers maintient l’équilibre entre la saisie sensible du réel, à juste distance, et l’aspect critique affirmant un rapport au monde devenu plus problématique que jamais.

Extrait de “Le Carnet et les Instants”, Bruxelles, n°166, avr.-mai 2011, p. 70.

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La solitude ne nous atteint point si sans cesse on renaît. Quelle merveille de se réveiller chaque jour de sa vie! Et de découvrir de nouveaux éveils, liés aux instants qui finalement constituent notre durée, notre vie. Lieu d’enchantement et d’échanges multiples grâce à cette ouverture d’esprit qui est une conquête existenctelle. Et c’est la “racine (qui) transmet un souflle sourd”.

Emile Kesteman. In : “Reflets Wallonie-Bruxelles”, n°29, juillet-spet. 2011, p. 18.