IMBERECHTS Marc

Biographie

Né à Gembloux en 1942, Marc Imberechts  vit en Pays de Herve depuis 30 ans. Après des années de voyages en Afrique, en France et en Ecosse entrecoupés de différentes occupations alimentaires en menuiserie, maçonnerie, taxi dans les années 70, il s’engage dans l’enseignement auprès d’enfants en difficultés. C’est alors qu’il approche la typographie et s’y intéresse tant qu’en 1988, avec quelques amis, il fonde les éditions Tétras Lyre. Il effectuera encore plusieurs voyages en Amérique latine.

Bibliographie

Un ciel fait d’herbe suivi de Cheval blanc. Tétras Lyre, 1989.

Paroles ouvertes au pré perdu. Tétras Lyre, 1992.

Un et deux et trois et quatre. Tétras Lyre, 1994.

Pérégrin. Tétras Lyre, 1997.

Chronique de monotonie. Tétras Lyre, 1999.

Ca n’a rien à voir… . Tétras Lyre, 2002.

Un carré d’argile et d’eau. Tétras Lyre, 2013. (Lyre sans bornes).

Livres d’artistes

N’a plus d’yeux que de terre avec Dacos, 4 eaux fortes, édition La lettre douce.

Code inconnu avec Veronica Allarcon Ibanez (texte espagnol et images), papier fait main et gravures originales.

Eveil avec Evelina Skémaïté (Lituanie) eaux fortes, gravures originales.

Publications à compte d’auteur et épuisées:

Notes de passages (1969)

D’un hiver L’autre avec deux encres de Marie-France Thonnart (1985)

Textes

Extraits d’un inédit

Pays de glace

1.
Un agneau vert dort sous la roche.
Paisible dans son sommeil,
je le voudrais courant sur l’herbe.
Tout proche d’une cascade, il repose.
Il me vient un cœur morose.

2.
J’ai l’ortie du pied – la pierre.
J’ai la souvine aux yeux – le soufre.
J’ai le pluvier aux oreilles et la bécasse –
un vent vibrant.
J’ai une volée de becs en couronne – la terre.
J’ai aux mains une toison verte – la craie.
L’horloge de basalte engendre une verve végétale.
Il me vient un cœur alerte.

3.
Un oubli, ça vaut mieux qu’une gamelle.
Un rideau de pluie éloigne la chute, la déchirure.
Nous allons aux 4 coins du monde
mais l’engoulevent dit le retour au foyer.
Equilibristes sur le macadam,
nous piétinons nos fatigues.
Sous la toile des humeurs,
les yeux rient ou sont obliques.
Nous marchons dans notre cœur.

4.
La nuit n’a plus de jour,
le jouir n’a plus sa nuit.
Les oiseaux veillent, les fleurs ne dorment plus.
La gymnastique est assoupie et
les filles serrent les poings sur les yeux.

Dans ce pays, pleuvent les roches et le feu.
L’eau bouillante jaillit hors des entrailles de la terre.
L’abîme du ciel est déchiré, le feu roule vers l’océan.
La mousse couvre la terre volcanique
puis viennent les fleurs et les oiseaux.

Marc IMBERECHTS

 

Commentaires

Au sujet de Pérégrin :

“Marc Imberechts est un des rares à oser encore moduler sa forme d’expression, moderne certes par l’usage de l’assonance, du vers blanc ou de l’agrammaticalité, sur la magie du chant…Le poète s’inscrit donc là (au sujet de “Pérégrin”) dans une pensée magique et cosmologique, très proche d’ailleurs des conceptions cosmologiques des Amériendiens ou des animistes africains.” (Eric Brogniet, revue Sources, février 1999).”

“Pour Marc Imberechts lui-même, c’est le plaisir de me retrouver dans la rase campagne et la forêt profonde avec ce promeneur qui m’a toujours fait rêver. Son Pérégrin me ramène au temps où….je marchais. Entre autres dans une forêt d’Anlier et ses noms mythiques. (Paul Van Melle, Inédit, n°117.)

Au sujet de Paroles ouvertes au pré perdu :

“J’aime lire ces pages d’un marcheur et d’un observateur curieux de tout, d’un poète qui se fait humble, qui voudrait s’effacer pour que le monde végétal parle (…). J’aime cette poésie qui dit l’enchantement du quotidien, sans pour autant devenir naïve et gratuite. (…) J’aime cette voix, cette parole ouverte au lecteur, en souvenir du pré perdu, de l’instant vécu.” (Julie Wuidar, Salut et Fraternité, n°3, 18/01/1993)

Au sujet  de Chronique de monotonie :

“Chronique de monotonie  est une fois encore l’intégration de tout ce qu’a pu vivre ce voyageur en une manière de journal où poésie et apprentissage s’allient pour grimper plus haut, vers les horizons où le poète perd un peu pied. A chaque mot, à chaque ligne me prend l’envie de m’arrêter, mais il m’oblige à repartir plus loin, parlant en sage “de l’usage de la peau/ comme livre d’image” (Paul Van Melle, L’Inédit, n°137)

Au sujet de Ca n’a rien avoir…

“Concis, débarrassé de tout poussier superfétatoire, de toutes scories, le texte de M. Imberechts s’affirme dans cet ouvrage avec une simplicité proche de l’ascétisme. Les images, choisies par l’auteur, vivifient les nuances du langage sans l’altérer jamais….” (Jean Chatard, revue A l’index)

“Un lettrimage bon à toucher avec les mains, avec les yeux, avec le coeur. Un dépliant agréable à déplier, et dont lire les quelques textes et images est un chaud plaisir (même si, ou parce que…”ça n’a rien à voir” ; même si “la belle petite vie pas drôle” est la soeur “des bontés égarées” ou d’une “séduction (qui) n’a rien à dire”…)
ça n’a rien à voir et ça parle! (André Schmitz)