HUBERMONT Pierre

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Biographie

Né dans un village agricole où les revenus du travail de la terre sont insuffisants, situé à proximité du bassin houiller borain, il est le petit-fils et le fils d’ouvriers mineurs socialistes. Son père Nicolas Jumeau fonde en 1901 la section locale de la fédération syndicale du Borinage. Il sera ensuite conseiller communal en 1908 puis bourgmestre de son village en 1921.

Pierre Hubermont à cependant la possibilité de suivre les cours de l’école moyenne jusqu’à l’age de quinze ans. Par la suite, tout en suivant les cours du soir de sténographie, il travaille deux années en tant que manœuvre et aide-maçon.

Très jeune, il adhère au Parti ouvrier belge. En 1920, il publie un premier conte dans L’Avenir du Borinage, le journal régional du parti. Peu de temps plus tard, il y entre en qualité de rédacteur, il y restera trois ans avant de devenir journaliste au journal Le Peuple.

En 1923, il publie son premier recueil poétique.

Il fréquente Charles Plisnier et les écrivains prolétariens belges, le mineur Constant Malva, le poète-paysan Francis André, l’instituteur Albert Ayguesparse et le journaliste communiste, fils de cheminot Augustin Habaru. Ils fondent ensemble la revue Tentatives (1928-1929), dans laquelle ils publient le « Manifeste de l’équipe belge des écrivains prolétariens de langue française », puis, avec Albert Ayguesparse, Prospections (1929-1931) et Esprit du temps (1933).

En 1930 parait un roman salué par la critique, Treize hommes dans la mine, récit d’un éboulement, drame des charbonnages, ou les hommes toutes classes confondues, sont les perdants, impuissants fasse aux éléments. Il sera traduit dans plusieurs langues.

En fin d’année, il se rend à Moscou et participe à une conférence internationale d’écrivains prolétariens et révolutionnaires (Congrès de Kharkov. Il est question d’une adaptation cinématographique de l’une de ses nouvelles « Au fond de la veine 6 », il refusera finalement de signer en raison des modifications que l’on veut apporter au texte. La presse collaborationniste écrira plus tard qu’on avait voulu faire de l’ouvrage un « instrument de propagande communiste » et qu’il revint d’Union Soviétique « profondément bouleversé, car il lui avait été donné de voir dans quel dénuement atroce, tant matériel que moral, on laissait le malheureux peuple russe[1].»

Bibliographie

  • Synthèse poétique d'un rêve, Poème, Ed. Henry Paulin, Paris, 1923.
  •  La Terre assassinée in L'Humanité, Paris, 1928.
  •  Les Cordonniers, Ed. L'Eglantine, Bruxelles 1929.
  • Treize Hommes dans la mine, Ed. Valois, Paris,  1930.
  •  Hardi ! Nontarchain... Ed. L' Eglantine, Bruxelles, 1932.
  •  Marie des Pauvres, Ed. Rieder, Paris, 1934.
  • Du côté des anges, Ed. Fayard, Paris, 1934.
  • L’Arbre creux, Ed. Rieder, Paris, 1938.
  • J’étais à Katyn , témoignage oculaire de P.H. OCP. Aut. sous le n° 4039, 1943.

 

 

 

Textes

Un bras s'avance, au bout duquel le poing serre une lampe à demi-éteinte.  Puis un corps apparaît, rampant sur le coude et la hanche.
L'homme est debout: c'est l'ouvrier de minuit.

A l'aide d'un grand mouchoir à carreaux, il essuis la sueur qui coule sur son front et au creux de son torse nu, puis se mouche bruyamment et crache la poussière collée à ses bronches.