HAUMONT Claude

Biographie

Né à Jemappes en 1936, décédé à Bruxelles en mars 2009.
Claude Haumont passe le plus clair de son enfance et de son adolescence dans le Borinage et le Pays de Charleroi. Il fréquente les facultés de médecine et de psychologie de Liège, Bruxelles et Genève, puis décide de se consacrer entièrement à l' écriture et à la peinture. Il entre aux éditions Marabout en 1964. Il publie notamment des ouvrages de vulgarisation scientifique. Il se lie d' amitié avec les derniers survivants du groupe suréaliste du Hainaut. Membre des Artistes de Thudinie depuis 1965, il expose régulièrement gouaches et dessins. le prix hainuyer de Littérature française Charles Pllisnier lui est attribué en 1993 pour le Hors venu.

Bibliographie

  • Le Hors venu (1), Le Daily-Bull, 1974.
  • L'enseignement de Tchao-Tchan, recueilli par Ultmaro Imagushi, préfacé et traduit par Claude Haumont, Le Daily-Bul, 1980.
  • Trom, Le Daily-Bul, 1982. Réed. en 1994.
  • Mediums, trois poèmes accompagnant cinq estampes grvées et imprimées par Gabriel Belgeonne, octobre 1984.
  • Le Hors venu (II,III et Traveling), prix Charles Plisnier, 1993, l' Arbre à Paroles/Ed. du Noroît, 1994. Réed. en 1995.
  • Sédiment, L' Arbre à Paroles, coll. Le Buisson ardent, 1994.
  • L' heure leurre, l 'Arbre à Paroles, coll. Le Buisson ardent, 1994.
  • Pour une enfance inachevée..., L' Arbre à Paroles, 1996.
  • C'est le diable s' il fait beau, L Arbre à Paroles, 1998.
  • L'emporte-pièce, L ' Abre à Paroles, coll. traverses, 2000.

Textes

C'est ainsi le palais des merveilles et la caverne d'Ali Baba, ici, là, partout, dans la maison qui renouvelle chaque année son épargne étourdissante: on viendra, on reviendra, curieux, attentif, chercher et parfois découvrir, mais jamais on n'épuisera les richesses des armoires profondes, sans doute à secret, on n'en finira jamais les inventaires; et le grenier, si proche des étoiles, restera sans doute interdit, gardant pour plus tard, pour beaucoup  plus tard, quand elles seront enfermées dans la légende et les rêves de la famille, mille choses désormais incompréhensibles, comme si là, entre une caisse d'outils anciens et un berceau cassé, derrière des fauteuils éventrés et des planches poussiéreuses, toute une civilisation à jamais illisible laissait apparaître, non sans malice, des fragments d'objets étranges dans un gisement inattendu.

Commentaires

Adieu à Trom

Il fut écrivain, peintre, traducteur, et même auteur-compositeur.
Mais Claude Haumont était surtout un poète, qui nous donnait rendez-vous dans des petits livres précieux, à la frontière du conte, de la fable, et du poème, publiés aux éditions du Dayli-Bul puis à L' Arbre à Paroles. Du hors venu (1974) à L ' Emporte-pièce (2000), en passant par Trom (notre préféré), une nouvelle brassée de tableautins autour du Hors venu ( prix Charles Plisnier 1993 ) , Pour une enfance inachevée, C' est le didable s' il fait beau... Recueils de courtes proses alliant une précision méticuleuse du verbe et une liberté d ' imagination frôlant le fantastique. Une grâce limpide et un mystère subtilement inquiètant.
[...]
Mais c' est à Trom que nous revenons toujours, comme par un enchantement mélancolique. " Où va Trom ? Au bout de l' aiguille du coeur. " Il " se moque bien de l' ordre des choses ", mais sait que " les bons sentiments tuent souvent les bonnes causes" . " Trom n' hésitait pas à vivre deux nuits de suite avec le même clair de lune. " " Attentif aux bruits de coeur et sans grand espoir, il recueille les mots les plus saugrenus, parfois superbes, et les admet avec joie ou lassitude, honte aussi, jusqu' au bout de la phrase inouîe. "Une certitude : " jamais Trom ne franchira la frontière invisible qui le sépare de son époque. "
Trom ou la magie de l ' enfance - dont on ne guérit pas. Magie des instants de grâce, qui étoilent les pages de Claude Haumont, mort soudainement, à Bruxelles, au mois de mars, mais qui nous touchera longtemps encore.
" Il se trouve parfois dans la nuit des puits de lumière où l' on se perdrait volontiers ; c 'est un sourire, l' une ou l' autre invention des choses, des êtres : gestes inattendus, surprises de la tendresse, quand la vie devient, par ses erreurs mêmes et ses échecs, l' image du bonheur..." ( C'est le diable s' il fait beau)
                                                     Francine Ghysen pour Le Carnet et Les Instants, n° 157