Biographie
Claude Hardenne est né à Liège en Amercoeur le 16 octobre 1946.
Il dessine dès son enfance la plus tendre et apprend la peinture en l'atelier de Michel DUTRIEU au « Bateau Lavoir » (ateliers Mommen) à Bruxelles (1963 – 1968) ainsi que la sculpture en taille directe à l'école des Métiers d'Art de Jemappes avec Jean-François LEINNE (1978). Fréquente ponctuellement les académies d'Ixelles (modelage), de Molenbeek (peinture) ainsi que l'académie libre "l'Effort" près du Sablon. Parallèllement, il se met à écrire sous forme poétique et de manière assez intermittente. Il termine sa licence en philologie romane à l’université de Louvain (1971) Professionnellement, il est professeur dans le secondaire supérieur (1972 – 1979) instructeur à l’ONEM (1979 – 1981) animateur à la télévision communautaire de Namur Canal C (1981 – 1983) et enfin agent principal du réseau commercial d’Assubel-Vie (1983 – 2000) En 2000, il bénéficie de la prépension conventionnelle.
Claude Hardenne pratique également le dessin, la peinture à l'huile, l'aquarelle, la gravure et le modelage de la terre, la sculpture en taille directe ainsi que la sculpture en bronze par la cire perdue En 1980, cours de gravure à l'académie des Beaux-Arts de Namur En 1993, il crée avec François BOLAND, l'atelier de fonderie de bronze qui se situe sur le site du nouveau St SERVAIS près de namur et qui regroupe rapidement une dizaine d'artistes sous le nom d'ESC-ART-GO. Métier de sculpteur-fondeur de bronze.
Et il réalise en 1983, l'affiche de la 1ère journée internationale de lutte contre l'analphabétisme.
En 1993, avec F BOLAND, il réalise la sculpture en bronze " la naissance du poète " pour l'entrée du bureau Bénélux des Marques à La HAYE (Pays-Bas) En 2004, en l'atelier de Barbara Kiss, s'initie aux pocédés de la peinture ancienne par la copie de Van Eyck, Vermeer et Vinci.
En 2003, création de son site internet claudehardenne.tf En 2004, création d’un blog poétique sur « toutelapoesie Expositions et diffusion artistique - Tournée "expo st'art" à la chapelle de Boondael (Bruxelles), galerie du Meir (Anvers), Centre culturel "Les Chiroux (Liège), hôtel des Thermes (Ostende) en 1996 -1997
- Tournée "Little Van Gogh" dans des entreprises en Belgique et à Paris en 2000, 2001, 2002
- Galerie "Art exhibition" à Eghezée en 1997
- Galerie "le Roc d'Art" à Charleroi en 2000
- Salon "Lineart" au Flanders expo à Gand en 2000
- Galerie "Art et Tradition" à Honfleur (France) en 2002
- Galerie "Espace Wallonie" à Bruxelles en 2005
-Cercle de Wallonie à Namur en 2008
-Galerie Live Gallery à Honfleur en 2008
-Sélectionné par le comité de la biennale de Florence en 2007, 2009
- Oeuvres au "Bureau Benelux des Marques" à La Haye, dans les collections du Gouvernement Wallon ainsi que dans diverses collections privées en Belgique, en France, en Angleterre, en Hollande, au Japon, aux USA...
Prix :
Classé second au prix Charles de Trooz de poésie en 1971
Prix du jury à l'exposition d'art chrétien à Gembloux en 1993.
Prix des peintres d'Herlaimont en 1998 6me prix du concours de poésie du site « lespoètes » sur le thème « passeur de mémoire »
Ecriture:
Claude HARDENNE écrit depuis longtemps des textes poétiques diffusés sur le blog: toutelapoesie/blog/arden
2005 : "Poussière d'âme" poèmes, 200 pp., éditions Salamandre version PDF, :
2009 Poussière d'âme , poèmes, 200p. avec illustrations de l'auteur, Ed. Chloé des Lys,
Textes
APNEE Je descends en apnée au fond de ton absence Un corps parfois remonte et me frôle en passant La lumière du jour qui perd de sa puissance M'accompagne un instant C'est vide et triste et nu au fin fond de l'abîme C'est froid comme la mort puisque tu n'es plus là C'est plein de ces tourments que parfois nous subîmes C'est presque l'au-delà Je descends en apnée au coeur de ton absence Et m'étonne de voir tout le jour obscurci Le temps autour de moi remonte à sa naissance Quelques noyés aussi Nous ne nous verrons plus plus jamais les rivages Ne garderont en creux l'empreinte de nos corps C'est pire qu'un départ qu'un vol d'oiseaux sauvages L'envers creux du décor Je descends en apnée au fond de ton absence Tu ne peux pas savoir comme j'ai mal de toi Et je garde en ma chair ô suprême élégance L'empreinte de tes doigts LA VILLE INTERIEURE Dans les rues d'été de ma ville intérieure Tu es seule à passer Et les gamins grappés aux portes des demeures Te regardent passer Le ciel ultramarin te tresse une couronne De beauté de vertu Où sagesse et folie voisinent et fleuronnent Et les dieux s'y sont tus L'après-midi languit de te voir si superbe Et n'ose presque pas Couler sur ce sol blanc de marbre vide d'herbe Une ombre sous tes pas Tu portes haut l'amour dans ton regerd de flamme De bûchers de brasiers Et la cendre en devient de la poussière d'âme Au goût d'éternité Les portes désormais dans ma ville intérieure Ne se fermeront plus Ta présence est partout elle abolit les heures Les flux et les reflux Comme une écharpe immense et dorée qui donne Tout leur sens aux humains Ta lumière partout se faufile et étonne Mes yeux noirs de gamin RESCAPE ! J’ai enfin repris pied sur le continent Femme Marin seul naufragé jouet des mers pantin Ma langue ne savait que le sel qui affame Et j’avais oublié la couleur des matins Perdu dans les flots noirs sous les soleils de flamme D’avoir été jeté du vaisseau levantin Des voiles de la Mort lancé au froid des lames Moi réprouvé bandit rebelle à tout mutin Moi qui coulais au fond des abysses, caillou Lancé par les hasards cruels de la vie brève Je découvris la nuit étoilée, à genoux Nuits coulées d’amour verts alluvions du rêve Marin pâle noyé rejeté sur la grève De ton corps fleuve blond aux sauvages remous T’AIMER ! Par tout le sang versé Par l’amour apocryphe L’amour aux dragons fous aux hurlants hippogriffes Par le ciel au soir noir balayé de lavandes Par les chants fredonnés Par les nuits qui se tendent Par le néant vomi des gueules qui se fendent D’amour T’aimer encore et puis encore T’aimer ! Par les seins nus glacés des vierges impeccables Par les rayons d’argent tendus comme des câbles Du plus vaste du ciel à nos enfers intimes Par le couteau luisant du sang noir des victimes Et ces ordres de mort que l’Ombre nous intime Et de haine à crever Et puis encore T’aimer ! Par les chants consternés des amours dérisoires Par ces guerriers de deuil et leur chant de victoire Et ces villes brûlant vers des lunes tragiques Les états muselés Les foules anarchiques Les cris Les roulements de ces tonneaux bachiques Aux ripailles du vice Et puis encore T’aimer ! AUBE Toujours de nouveaux chants se compose le monde Tu es la chambre seule et noire dans la nuit Le papier que tu griffes et la lueur du jour A peine rutilant au lointain pur de l'ombre Autour de toi au loin passent les avions Les bateaux les autos les espoirs et les rêves Les humains à tout faire à tout vivre s'ébrouent Et tu les suis de loin calme vie isolée Tu feras le chemin inverse des araignes Détissant de ta toile une absence de règne Vers ton futur sanglé de divine harmonie Point du jour Le matin - Une paix infinie Berce tes yeux meurtris de veille et de sanie Les rayons du soleil sont des bras qui s'étreignent LAISSEZ-PASSER Avoir Ce peu de beauté en partage Partie de la beauté du monde Une once d’amour par-dessous Savoir Ce feu de la comète blonde Et connaître le seul langage Où l’être à jamais se dissout Aimer Le jeu de la fête céleste Joint à l’univers asphodèle Dans l’or de l’espace qui meurt Damer Le pion aux mouvantes rumeurs Savoir la main qui te modèle Le corps et le cœur et le reste Tracer Dans le ciel noir une rayure Brève de feu clair un éclat Qu’un enfant trouvera dans l’herbe Passer Infime vie et puis superbe Goûter la musique des glas Beauté du monde amour blessure LA NUIT ETOILEE J’avais courbé le front sous le feu d’Aïthra Plus vide qu’un pantin abandonné des songes Je savais la sagesse immense et le mensonge L’éclair faux des rubis dont se pare Mithra L’horizon qu’un titan foudroyé me montra Grillait carcasse pourpre au soleil qui s’allonge Les castels sidéraux que l’or des lacs prolonge M’ouvraient leur portail noir couvert de sombre drap L’eau morte reflétait la lune en décroissance Le manteau de la Nuit portait l’or des absences A jamais et le sol saignait noir sous mes pas C’était un crépuscule aux lueurs de trépas Villes croulantes – Feux – Cris sourds – Corps qu’on abat L’univers étendait devant moi son silence PARTIR ! Tu ignores A jamais à mentir les villes d’espérance Et les ports Les berges et les mers et les hanses Et les ors Et les couchants de flamme et les rumeurs de mort Et les têtes de rois piquées au bout des lances Et tu vas ton chemin crénelé d’habitudes Sans savoir que ton sang s’écoule dans les fleuves Que du soir au matin tes tendresses sont veuves Que tes yeux sont marqués du gris des hébétudes Jamais tu ne sauras l’impalpable secret Qui taraude le vif des visages d’amantes Pour te vriller au cœur t’infuser au plus près Ce poison doucereux des certitudes lentes Allons passant maudit loin des villes dorées Tu iras ton chemin Te heurtant aux gibets des dépouilles parées Vers ces immenses ports Forêts de mâts voiles claquant brises lointaines Enfin ce bord Où finir tous tes lendemains Tes certitudes LES TROIS PORTES On ne meurt que trois fois – D’abord c’est la lumière Qui te pète les yeux tant c’est beau d’infini Tes minuscules yeux, petit grain de poussière Et fait battre ton cœur tambour d’or symphonie Tu es le petit né des splendeurs océanes Des douceurs des chaleurs et du grand cœur qui bat Tu es l’île larguée loin des terres médianes Et ton cri va cogner les murs très loin là-bas Chassé du paradis exilé des magies Te voilà viande crue nu dans cet hôpital Toujours s’accrocheront toutes tes nostalgies A ce rêve tranché par le scalpel brutal * On ne meurt que trois fois – Et revoilà la Femme Celle qui t’a nourri te renourrit encor De baisers de câlins d’étincelle et de flamme Comme si dans ses yeux naissaient des villes d’or Et tu en es l’amant le roi couvert de gloire Tous les deux appelés à régner à jamais Vous foulez de vos pas ces terres dérisoires Fécondant les bonheurs bâtissant vos palais Tu construis peu à peu ce grand livre d’images Autour d’elle et de toi et de tous tes enfants Crèche bâtie pour tu ne sais quels rois mages Mais partout te suivront tous les regrets d’avant * On ne meurt que trois fois – Voici que tu es seul Portant tout le fardeau des paniques glacées Redoutant ce cercueil en planche ce linceul En grosse américaine noire et déplacée Tout quitter tout laisser carré noir dans l’azur Tu glisses lentement Le néant te submerge La vague obscure passe et le vent souffle sur Ton vaisseau éloigné de la dernière berge Et l’île où tu abordes ce grand rocher sec C’est la dernière auberge – ou est-ce la première ?- Tout s’éteint Revoilà la peur la mort l’échec - Et pourtant devant toi revoilà la lumière – TRIOMPHANTE Superbe et haut perchée Sur ses talons pointus De cuir et de vertu Tout entière harnachée Crinière panachée Et - plutôt bien foutus - Ses petits seins têtus Sous la robe lâchée Elle dandine leste Les rondeurs de son cul Qu'elle veut ambigu Et impose d'un geste A mon coeur sous ma veste L'âcre loi des vaincus PLAGE J’ai bu longtemps longtemps l’ivresse de ta bouche Et le vent caressait nos cheveux emmêlés Apportant de la mer l’odeur des fruits salés Jetés sur le rivage autour de notre couche Ombre des nuits le doute encombrant d’escarmouches Nos lendemains – c’est vrai – nos désirs en-allés Nous savions que le temps poserait ses scellés Sur le chiffre noué de nos corps qui se touchent Pourtant infiniment la tendresse était reine De mes bras en collier autour de ton corps nu Te sacrant à la fois vassale et souveraine Que pouvions-nous savoir de ces lieux inconnus Où nous menaient les nuits avec leurs ondes lentes Calmes passionnément tendrement violentes ECRIRE Tu auras beau rêver au profond des ravines Passer voyageur bref en ce monde élargi Tu n’en retiendras que les arrivederci Avec ce goût de fiel des boissons qui avinent Ecrire – le stylo qui laisse couler fines Ses nuits infiniment sur le papier blanchi Ecrire écrire en dépit du monde avachi Ecrire bout de ciel plume d’Ange divine Tu écriras toujours en changeant les décors Cette histoire de rois déchus et qui s’entêtent A régner à jamais – tu écriras encor La phrase qui laisse une marque dans la tête Verlaine Hugo Villon je paierai mes dettes En attendant j’écris j’ai volé de votre or