GUERANDE Janice

Biographie

Janice Guérande est née en Belgique wallonne, à Namur au confluent de la Sambre et de la Meuse. Ses parents sont engagés dans le syndicalisme et la politique, elle sera elle-même militante. Elle commence des études dans l’enseignement officiel traditionnel, latin et grec, qu’elle poursuit à Bruxelles dans le cadre psychosocial. Mère de deux enfants et grand’mère de trois petits enfants, elle a travaillé près de quarante ans dans les centres Psycho Médico-sociaux de l’Etat où elle côtoie enseignants, parents, élèves au service desquels elle consacre sa vie. Ses loisirs favoris sont les concerts et la lecture mais aussi la broderie. Elle élève sa famille dans la perspective d’une ouverture vers les arts et y réussit assez bien. Une fille qui s’intéresse au théâtre, un fils à la photographie et à la musique, une petite fille au cinéma. Ce n’est que plus tard qu’elle va se tourner elle-même vers l’écriture, lorsqu’elle se retrouve seule au bord de la mer du Nord. C’est d’abord la poésie qui la tente puis elle se tourne aussi vers le roman.

Bibliographie

Immanences de lumières: de la nuit à l’aube, Artésis Editions, Bruxelles, 2005.

Textes

SILENCES     Ô mots que de souffrances Cachées derrière ton absence Que de tragiques blessures d’enfance Abolissant toute son insouciance   Sentiments au fond du cœur dansent Dans leur mutité, en latence Que se brise le mur du silence ! Se révèle, du discours, la brillance   Que s’exprime la douce romance Et si les lèvres refusent assistance Que les yeux parlent avec éloquence De cette magique résonance   Babillages incongrus ouvrent l’appétence De ces éternels affamés de ‘disance’ Mais empêcher vaniteuse jactance Et garder seulement la prestance   Le silence est cri,… le cri est silence Se mouvant en frénétique alternance Taisant la terrible souffrance Pour laisser place à la survivance     Entendre, des rythmes, l’absence Ecouter ces cris et silences C’est, du cœur, ouïr l’intelligence Et, espérer nouvelle naissance.       Si  dans l’écriture la main parle, Dans le silence c’est le regard qui écrit Avec l’encre des larmes

Toi, moi, nous …       Tu t’es encouru ce matin Pourtant je suis sans chagrin Je t’ai regardé partir du seuil… Tu ne m’as pas laissée seule Je suis deux, je suis nous Ce sentiment m’est si doux Mes yeux, mon sourire même Te disent combien je t’aime Mon cœur est plein de toi Mes oreilles enregistrent ta voix Tu m’as placée devant le miroir Tu en as effacé le noir Qui est cette inconnue Que toi seul as reconnue ? Tu l’as prise par la main Conduite vers son destin Tu me voulais face au soi Caché au fond de moi J’ai avidement regardé derrière J’y ai découvert douce lumière Tu as déchiré le voile noir Il ternissait mon regard Ô, mon adoré Vivement se retrouver   Pour lors de corps à corps Quels qu’en soient les décors Joindre nos lèvres d’amants Dans de tendres élans.

Commentaires

 

Extrait de : REFLETS WALLONIE-BRUXELLES, n° 4  mars-avril Organe officiel de l’Association Royale des Ecrivains de Wallonie, revue publiée avec le soutien du Fonds national de la Littérature.     Page 11 : Janice Guérande,   Immanences de lumières,    Artésis éditions   Entrer en poésie après une vie active est peut-être la meilleure façon de trouver son second souffle, celui de l’esprit et du cœur, ce souffle profond qui nous inspire un nouvel élan, une énergie insoupçonnée et nous propulse de l’autre côté du miroir :   Sortir du silence de son âme et de son cœur, révéler et partager les émotions si longtemps tues. Ce n’est pas un engagement sans péril. S’il nous permet de « vivre » enfin plus à l’aise, plus lucidement toutes les étapes de l’existence, sans être contraint de s’exposer chaque jour aux embûches de l’action, il n’en subit pas moins les pointes lancinantes de la nostalgie, de la solitude, de l’angoisse devant l’inconnu qui se précise en se rapprochant. Il n’empêche ! L’inspiration de la poétesse nouvelle venue dans le monde des Lettres ne s’attarde pas aux affres du retour sur soi et se plonge même avec délice dans les vraies richesses du hic et nunc : la liberté, l’amour, la passion, le plaisir de chaque instant à savourer sans parcimonie, le besoin de se connaître, de se tailler comme une pierre dans l’eau de la rivière, le rêve, la chanson et bien sûr, l’écriture, la Parole qui permet de goûter à l’inespéré, c’est-à-dire la réconciliation avec le monde, ses versants bleus et heureux et ses ombres, ses orages, ses désordres, ses redoutables blessures.   Le recueil s’achève, après un très beau poème sur le mystère de la première femme, sur de subtils commentaires accrochés à des pensées diverses (Nietzsche, Lao Tseu, Einstein, Renan …) qui nous donnent à réfléchir à notre tour sur le vrai sens à donner à tous les sens éparpillés et insaisissables que nous croisons trop brièvement dans une vie.   C’est Chavée, je crois, qui disait que trop de poètes préfèrent la bouteille à encre à la bouteille à la mer.   Cette bouteille-ci, à coup sûr, est bien lancée vers le large …

Michel Ducobu

Sur Radio Antipodes (Louvain la Neuve) :

“La poésie serait-elle passée de mode? Janice Guérande nous offre un démenti. Elle écrit le temps qui passe: le passé, le présent, l’avenir. Ses poèmes jaillissent de ses entrailles. Ils sont cris d’espérance, d’émotion, de certitude dans la vie. La femme y est présente avec ses rêves, ses fantasmes, son quotidien. Janice est enthousiaste, frôlant parfois le lyrisme mais toujours spontanée. Elle partage toute son authenticité avec le lecteur. Son recueil est un hymne à la vie, né de souffrances, de questionnements et de regards.”

Dans le Vers l’Avenir du 14 février 2006 :

“…poète, experte en la matière, a soumis le manuscrit de sa petite-fille Morgane Simon à Artésis, et il est maintenant édité.”

Lettre d’une lectrice :

A Janice,

Ton aube te va si bien…

En une soirée
Je me suis délectée
Avec envie
En enfilade, je repasse ta vie
D’hier à aujourd’hui
Femmes, j’ai tout oublié de nos pluies
Et que le bonheur
D’enfin la certitude que cette heure
Tienne, rien que tienne est la meilleure
Te remercie
D’exister, présente, et revenir
Encore donner l’envie
Simplement à nous les Femmes de croire   en notre avenir

Ma chère Janice…
Que de plaisir tu donnes,
Que de Paix tu apportes,
Que de pensées positives

Merci, tout plein merci, encore merci et qu’un seul souffle nous guide :
l’Amour, le seul, celui que les Femmes donnent :
la vie, tout simplement; qu’elle soit de cher, d’esprit, bien remplie de plaisir
Je te serre dans me bras et sur mon coeur

Ton recueil
Sans recueil
Jusqu’à cercueil
Me conduira
M’éclairera
M’apportera
Fascination, émotion
Et jamais ne me quittera
Par dévotion, émotion, circonvolution.

Sache toute mon admiration : j’ai dit mille fois que j’allais ‘faire un bouquin’. Toi, tu t’es tue et ton “premier petit” est là, entre nos mains et dans notre coeur déjà.

Alors continue à nous rendre tous fous d’espoir, doux et apaisés, simplement heureux de nous délecter et reprends ta plume. J’ai tant aimé!

Très affectueusement,

Marie-France.