sa GOORMA Jacques - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

GOORMA Jacques

Biographie

De père belge et de mère française, Jacques Goorma est né en 1950 à Bruxelles. En 1954 sa famille s’installe à Genève où il suit sa scolarité jusqu’au baccalauréat. Après six mois de droit à l’université de Bruxelles, il s’enfuit pour l’Italie avant de gagner Aix-en-Provence où il obtient une maîtrise de lettres et un diplôme de théâtre. Dès 1977, il s’installe en Alsace.

Exécuteur testamentaire de Divine, fille du poète Saint-Pol-Roux (1861-1940), et spécialiste de son œuvre, il lui a consacré une thèse de doctorat, des essais et travaux d’édition, notamment : Glorifications de Saint-Pol-Roux (Rougerie, 1992) ; Saint-Pol-Roux, Seghers, « Poètes d’aujourd’hui », 1989) ; La rose et les épines du chemin de Saint-Pol-Roux (Poésie-Gallimard, 1997). Il est l’auteur de nombreux recueils, parmi lesquels on citera : Peau-pierre (Henry Fagne, 1975) ; Nue (Rougerie, 1987) ; Signes de vie (Lieux Dits, 1994) ; Lucide silenceParfois (Le Drapier, 2002), Le Vol du loriot, (Arfuyen,2005). (Lieux-Dits, 2000) ;

Docteur es Lettres.
Chargé de Mission pour  la poésie au sein de la Bibliothèque Municipale de Strasbourg (BMS).
Fondateur et responsable des Poétiques de Strasbourg.
Secrétaire Général des Prix de Littérature Nathan Katz et des Rencontres Européennes de Littératures à Strasbourg :  http://acel.unblog.fr/
Ex Conseiller Artistique au Théâtre du Maillon à Strasbourg, ex Directeur artistique du Festival Voix et Route Romane

A publié sous le nom de Jacques GOORMAGHTIGH.

Bibliographie

Recueils

  • Peau-Pierre, Henry Fagne, Bruxelles, 1975
  • Rêveil, Henry Fagne, Bruxelles, 1978
  • Lucine, Rougerie, Mortemart, 1984
  • Nue, Rougerie, Mortemart, 1987
  • Signes de vie, Eaux-fortes de Germain Roesz, Lieux Dits, Strasbourg, 1994
  • Lux Claustri, Gravures de Sylvie Villaume, 400ème anniversaire de Jacques Callot, Nancy 1994
  • Orage, Rougerie, 1994 (Prix de L’Académie des Marches de l’Est)
  • Papier à Fleurs, Livre d’artiste avec Sylvie Villaume, 1997
  • La Chambre aux nuages, Lieux-Dits, Strasbourg 1997
  • à, Le Drapier, Strasbourg, 1999 (Prix de la Société des Écrivains d’Alsace et de Lorraine)
  • Lucide silence, Lieux-Dits, Strasbourg, 2000
  • PARFOIS, livre cd, Le Drapier, Strasbourg, 2002
  • Le vol du loriot, Arfuyen, Paris, 2005
  • Carnet d’éclairs, dessins de Germains Roesz, Lieux-Dits, Strasbourg, 2006

Textes en revue, anthologie & ouvrages collectifs

La nuit mise à jour in  Dix poètes d’Alsace, Édition s Rougerie, Mortemart, 1979

Vie du poème in Poésie Présente, no 52, Rougerie, Mortemart, 1984

Sylves. Dialogue d’Humble et de Magnanime, Revue Alsacienne de Littérature, Strasbourg, 1987

Une fois encore estampe de J. Marc Scanreig, Jalouse Pratique, Lyon, 1993

Même, L’Encrier, Strasbourg, 1995

Servir l’étoile, Revue Alsacienne de Littérature, N°52, Strasbourg, 1995

L’éclat sans fin, Revue Alsacienne de Littérature, N°54, Strasbourg, 1996

La mécanique des fluides, Cahier spécial N°5, Les Saisons de la Danse, Paris 1997

Aux premières lignes, L’Encrier, N°53/54, Strasbourg, 1997

Paroles Nues, Revue Alsacienne de Littérature, N°63, Strasbourg, 1998

La salière d’ébène, Revue Alsacienne de Littérature, N°64, Strasbourg, 1998

Dans le cercle de l’œil peinture de Germain Roesz,, L’Alsace, 27 décembre 1998

Plaisir d’ici, Compresse, N°16, janvier 1999

Chère qu’on presse, Compresse, N°XXL spécial Courrier du Cœur

Claire-voie, Revue Alsacienne de Littérature, N°67, Strasbourg, 1999

Le Ravisseur, Revue Alsacienne de Littérature, N°69, Strasbourg, 2000

Le Livre fluide, Revue Alsacienne de Littérature, N°71, Strasbourg, 2000

Ici, Poésie/première N° 19,Soisy-sur-Seine, mars 2001

Le silence, Saraswati, N° 1, Saintes, printemps 2001

Épinglé, Revue Alsacienne de Littérature, N°74, Strasbourg, 2001

Entrelacs in La Grande Mêlée, éd. In Extremis, Strasbourg, 2002

L’œil accouche, in Contrepoint(s), Nîmes, mars 2002

à/an traduction d’Adrien Finck, Revue Alsacienne de Littérature, N°78, Strasbourg, 2002

Déclaration de silence ; Revue Alsacienne de Littérature, N°80, Strasbourg, 2003

Encore, Revue Alsacienne de Littérature, N°83, Strasbourg, 2003

Ouvert la nuit Revue Écritures N°63, Lausanne 2004

Trois fois rien, Le Bilboquet, Éditions du Sablier, Québec, 2005

Luire, Une eau qui donne soif, Bachibouzouck, Strasbourg, 2005

Sur le Vol du loriot, Anthologie Poétique 2005, Seghers, Paris 2006

L’éclipse / Die Sonnenfinsternis, traduc. : M. Steiber & A. Finck Revue Alsa. de Littérature N°93, 2006
Les Silencieuses (extraits) Revue Alsacienne de Littérature n°95 2006
A la lumière des mots Revue Alsacienne de Littérature n°96 2006
Litanie pour écrire Revue Alsacienne de Littérature n°96 2006

Poètes aujourd’hui: Un panorama de la poésie francophone de Belgique, Anthologie de Yves Namur et Liliane Wouters, Le Taillis Pré et Le Noroit, 2007

 

Études critiques

  Ouvrages

La Poétique de Saint-Pol-Roux, Université de Strasbourg, 1982

Monodrames de Saint-Pol-Roux, vol. I et II, postface de Jacques Goorma, Rougerie, 1984

Tablettes de Saint-Pol-Roux, Édition établie par J. Goorma et Alistair Whyte, préface Jacques Goorma, Rougerie, 1986

Idéoréalités de Saint-Pol-Roux, Édition établie par Jacques Goorma et Alistair Whyte, préface de Jacques Goorma, Rougerie, 1987

Responsable du numéro consacré à Saint-Pol-Roux, Revue Europe, 1988

Responsable de la réédition du Saint-Pol-Roux collection Poètes d’aujourd’hui, préface de Jacques Goorma, Seghers (Robert Laffont), 1989

Glorifications de Saint-Pol-Roux, Édition établie par Jacques Goorma et Alistair Whyte, préface de Jacques Goorma, Rougerie, 1992

Vendanges de Saint-Pol-Roux, postface de Jacques Goorma et Alistair Whyte, Rougerie, 1993

La Rose et les épines du chemin de Saint-Pol-Roux, Édition établie, présentée et annotée par Jacques Goorma, Collection Poésie, Gallimard, 1997

La Besace du Solitaire de Saint-Pol-Roux, Édition établie et présentée par Jacques Goorma et Alistair Whyte, Rougerie, 2000

 

Articles

L’Ipséité du poète, mise à jour d’un inédit de Saint-Pol-Roux in Poésie Présente, Rougerie, 1985

L’intégration de la lumière in Poésie Présente, no 55, Rougerie, 1985

Le Johanisme de Saint-Pol-Roux in Bulletin Mer, Art, Culture. Camaret, 1986

Tout vrai poète est un commencement in Poésie Présente no 61, Rougerie, 1987

Le schéma de l’émancipation selon Saint-Pol-Roux, Genève Lettres, no 13, 1989

Poètes de Suisse Romande, Poètes du Maghreb, Poètes francophone du Canada et du Québec, Poètes d’Afrique noire, Revue Alsacienne de Littérature, N°68, N°68, N°74, ,N°87 1999-2004

Vers la crise, Balises N°3-4, Cahiers de poétique, Bruxelles 2003

La lumière d’une voix, Revue Alsacienne de Littérature, N°87, Strasbourg, 2004

L’intime en partage, ETVDES, Paris, mai 2004

Sur “La Patrie de l’âme” de Jean Mambrino, ETVDES, Paris Mai 2004

Une ponctualité infinie Revue Linea N°3, Bibliothèque Nationale de France, Paris 2004

L’abîme blanc de Jean Mambrino, ETVDES, Paris, Juin 2005

L’Insoumission du poète Revue Nuit Blanche, Québec, Juillet 2005

L’inachèvement et l’ouverture dans l’œuvre de Saint-Pol-Roux, Revue Temporel, 2006

Divers

 

Religion

Rédaction de 300 articles pour la section Religion, Encyclopédie Alpha, 1978-1979

 

Théâtre (en collaboration)

Le Parapluie Musical, pièce dramatique en cinq tableaux sur Eric Satie, 1982

Stanislas l’Enchanteur, pièce pour enfants créée à Strasbourg en 1983 par l’Ensemble Théâtral de l’Est

Sila, comédie musicale pour enfants créée à Strasbourg en 1984 par l’Ensemble Théâtral de l’Est

 

Spectacles poétiques

L’Ange, Textes de Jean Cocteau, créé à Strasbourg en 1984

Salon chorégraphique, Textes de Jacques Goorma, danse : Cie Hervé Diasnas, Nickel-Odéon, Rambouillet, 2001

 

Livres pour  enfants

Le Géant de Baobo, dessins de Leyla Goormaghtigh, Lireabelle, Aubais , 2002

 

Traduction

Quelques poèmes de Nathan Katz in Œuvre  poétique II de Nathan Katz, Arfuyen,  Orbey, 2003

 

Lectures, conférences, émissions

 

État des manuscrits inédits de Saint-Pol-Roux Société des Écrivains Genevois, 1982

Relire, lire Saint-Pol-Roux, Émission Relecture, France Culture, 1984

Le miracle de 1886, Séminaire sur le centenaire du symbolisme, XVème Biennale Internationale

de Poésie, Liège, 1986

Le séjour de Saint-Pol-Roux en Belgique Commémoration Saint-Pol-Roux, Arville – Saint Hubert, 1990

La Poésie comme voie de Connaissance,  Westfield College, Université de Londres, 1990

Saint-Pol-Roux : l’Univers de la Parole, Birkbeck College, Université de Londres, 1990

Le passage, récit. Lecture publique, Église romane de Rosheim, 1991

Le visage : Blasons, poèmes. Lecture publique. L’Ecrit-Parade, Lyon, 1991

Aux premières lignes, poèmes. Lecture publique. Ouï lire, Strasbourg 1996

L’artiste et le Moyen age. Conférence. Centre Européen d’Art et de Civilisation Médiévale, Conques 1996

Saint-John Perse, Lecture publique  Les Mardis de la Poésie, Strasbourg, 1997

Les petits mots d’été Une minute de poésie par jour (45 modules) Radio France Alsace, été 1997

Le Ravisseur et autres textes, Lecture publique  Les Mardis de la Poésie, Strasbourg, 1998

Lecture table ronde avec Henry Bauchau, Jean-Claude Bologne, Marcel Moreau, Jean-Claude Pirottte, Rencontre Internationales Francophones, Reilhaget, 1998

Andrée Chédid Lecture en présence de l’auteur, Librairie Kléber, Strasbourg, novembre 1998

Inédits N° de la RAL consacré au Faisant Lecture publique, Strasbourg et Turkheim, octobre 1998

Extraits, poèmes, lecture publique, Université Marc Bloch, Strasbourg, mars 1999

Espace de la poésie, poésie de l’espace, conférence, Université Marc Bloch, Strasbourg, mai 1999

Saint-Pol-Roux et la modernité, conférence, Université des Sciences Humaines, Metz mai 1999

Extraits, poèmes, lecture publique, Les Jardins d’Utopie, Écomusée d’Alsace, juin 1999

Claire-voie poèmes, lecture publique, Médiathèque de Neudorf, octobre 1999

à poèmes, lecture publique, Librairie Kléber, Strasbourg Centre Culturel Français, Karlsruhe, 1999

Le Livre fluide, lecture publique, Médiathèque de Neudorf, Librairie Kléber, Strasbourg 2000

Parfois, lecture publique, Librairie Kléber, Strasbourg ,2002

Jacques Goorma, lecture par Patrice Bornand, Genève, 2003

Parfois, lecture publique par Jean-Marie Koltes, Strasbourg, 2003

Jacques Goorma , lecture publique, FEC, Strasbourg, 2003

Voir la Voix, lecture par J. Goorma avec traduction en Langue des Signes Française, Strasbourg, 2004

Le vol du loriot, lecture par Jean Lorrain et Jacques Goorma, Librairie Kléber, Strasbourg, nov. 2005

Nuit blanche, Émission  de Fatou Diome, avec François Weyergans et Nina Bouraoui, FR3 Alsace, nov. 2005

Le vol du loriot, lecture publique, La scène poétique, bibliothèque municipale de Lyon, janvier 2006

La Poésie a un Visage, Maison d’arrêt, Bibliothèque Municipale, Grasse, Mars 2006

Lecture Pessoa, Erstein, mars 2006

17 lectures de Jacques Goorma Festival International de Poésie de Trois-Rivières au Québec, 2006

 

Distinctions et Autres

Plume d’or de la Société Genevoise des Écrivains offerte par la ville de Genève, 1982

Lauréat d’une bourse de recherche décernée par le Centre National des Lettres, 1983

Prix de Littérature de L’Académie des Marches de l’Est, 1995

Prix de la Société des Écrivains d’Alsace, de Lorraine et du Territoire de Belfort, 2000

Chevalier du Mérite Civil espagnol

Membre de l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes du C.N.R.S

Membre de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques

Membre du Comité de rédaction de la Revue Alsacienne de Littérature

Dirige les Cahiers du Loup bleu et la collection Jour & Nuit aux éditions Lieux-Dits

Président du Jury du Concours Plaisir d’écrire

Textes

L’ISSUE

Ouvrir la porte ensommeillée
céder à l’appel du jour
renoncer au néant
l’ascenseur qui remonte de la nuit
pousse la foudre dans les mots

LA VISITATION

Sur le seuil du matin
la cruche encore fraîche de la nuit

Dans les buissons hirsutes
se baisser soudain pour éviter
qu’un ange ne nous percute

L’ARBRE

Tu serres les paupières
pour ne pas quitter
cette salve de cristal
te baigner encore
dans sa nudité immédiate et limpide

En toi la branche penche
en sa mansuétude radieuse

LA FACE

Visage
fruit de lumière
visible voix
fontaine et clairière
tout à la fois

L’ARC-EN-CIEL

Le chant du merle
traverse le rideau liquide
comme le rayon réjouit
la pluie qui se désole

Une cascade de sang
me cache le néant
mais son regard
remue en moi
comme une flamme
au fond de l’eau

L’EPREUVE

Devant la vitre noire
il voudrait saisir le rêve
sa main brumeuse

Une fusée florale le traverse
de part en part
comme une lame

Il voit sortir de lui
la beauté irrémédiable
qui le tue

Extraits de : Le vol du loriot, éd. Arfuyen (35, rue Le Marois, 75016 Paris), 2005.

 

 

 

Commentaires


Jacques GOORMA, © photo de Reha Yunluel.

Histoire de la littérature européenne d’alsace (Presse Universitaire de Strasbourg, 2004)

Une haute exigence de langage et de spiritualité se trouve chez Jacques Goorma, responsable de l’édition des œuvres de Saint-Pol-Roux, animateur des “Poétiques de Strasbourg” très ouvertes sur l’actualité poétique internationale, poète à la recherche d’une densité brève, d’une nudité d’expression aux limites du silence.

Anthologie Poétique 2005, Seghers, Paris 2006

Jacques Goorma visite son intériorité, une contrée où les rêves rejoignent « le néant des pensées foudroyées ». Ses poèmes, d’une clarté étonnante, ciselés comme des oiseaux immobilisés en plein vol, interrogent le cœur du monde.

A propos de :

peau-pierre

Une poésie précise, exactement aiguisée…  La poésie de Jacques Goorma ne doit rien qu’à elle-même, à sa patience de source, à son aptitude à se placer comme une voix, là où elle doit se faire entendre, se faire lire.  A hauteur exacte (écoute exacte) des yeux et du cœur.

Raymond Jean

rêveil

Quand vous écrivez : Est-ce l’air que tu respires qui te rend si léger? je sens toute la gravité que recèle votre questionnement. Avec des mots de clarté vous interrogez l’énigme de la présence et poursuivez, en poète véritable, le déchiffrement du mystère humain.

Edmond Jabès

nue

Vous savez user des simples mots du langage pour en bâtir une poésie véritable, enracinée dans le naturel, et de vous j’ai souvenir comme d’une sorte de fils de roi.

André Pieyre de Mandiargue

orage

C’est beau d’avoir pris ces trois matières élémentaires – matières d’ombre, matière de lumière et matière d’eau – et d’avoir décidé de les servir, exactement comme les troubadours servaient leur aimée.

Christian Bobin

 

à

Ce qui me touche surtout dans ce recueil à (aleph?) c’est cette méditation patiente sur les liens que tisse la poésie avec le silence; à travers les courtes séquences du livre fait d’instants vivants, se trame et se dénoue, comme dans une fugue, le jeu de la question qui demeure sans réponse. Quel diamant faut-il pour couper le silence? La question revient, lancinante, dans l’éclat froid de la parole minérale qui éblouit et divise…

Claude Vigée

Il faut laisser à chacun de vos poèmes le temps d’une diffusion, alors il s’amplifie en changeant l’espace de son lecteur. Et l’on sent grandir une justesse à laquelle on s’accorde. A chaque fois une perfection économe qui vous laisse dans le saisissement. Puis vient le mouvement de la pensée, celle dont on sent la germination parc qu’elle vient du fond. Je ne vous lis pas : je vous consulte, car trois vers font signe au sens pour ma journée.

Bernard Noël

parfois

Un constant bonheur d’expression qui donne une grâce infinie à l’inattendu. L’image prend ainsi une valeur concrète qui opère d’étonnants renversements entre les objets, les lieux, les éléments de la pensée. On s’aperçoit que la vertu poétique est capable de tout : je veux dire de faire surgir la beauté de ce qui est rythmé avec justesse et métamorphosé dès lors en lieu de langue

Bernard Noël

« Parfois » (mais pas souvent) on trouve dans un bref recueil une force d’image, un emploi tout à propos des actions de chaque jour mesurés au cosmos, une rêverie précise et une mise en place méditée des italiques… parfois on rencontre une vraie voix fraternelle.

Marie-Claire Bancquart

le vol du loriot

Tout devient parole, celle-ci, inspiration ailée, extase dans l’envol de l’étreinte crémeuse, quand le poème passe, et frôle le corps de son aile de vertige, et que tourbillonne la musique. C’est l’expérience suprême. « Le ciel m’enfonce son épée dans le front. » Le poète est identifié à cette flamme qui brûle au fond de son corps. La flamme, ou le vol, traçant sa route ?

Jean Mambrino