DU BOIS Hélène

Biographie

Né à Ixelles (Bruxelles) en 1893 et décédée en 1965, Hélène H. Du Bois  (pseudonyme de Hélène Haussens) a habité dans le Brabant, entourée d'animaux et de plantes.

Norge a écrit d'elle : " Les jours, les nuits et leurs immenses plages, les mouvements du temps sur le silence et le dessein toujours caché des grandes solitudes, tel est l'univers de ce poète...".

Hélène Du Bois définira sa poésie ainsi :  " Je me demande si cela peut être autre chose que le trajet méditatif fait, au fond de soi-même et vers la source initiale du langage? En saisir les rumeurs au moment qu'elles jaillissent, les traduire sans détourner les cours, sans en fausser le son".

Elle obtint le Prix Verhaeren en 1929 pour son recueil "Les tentations".

 

Bibliographie

  • Plages. [Bruxelles] : Presses de l'Institut supérieur des Arts décoratifs, 1929.
  • Prométhée. Bruxelles : Presses de l'Institut supérieur des Arts décoratifs, 1929. 
  • Les tentations. Bruxelles : Presses de l'Institut supérieur des Arts décoratifs, 1929. Prix Verharen 1929.
  • Les poésies du voyageur perdu. Nice : Iles de Lérins, 1951?.
  • Patience d'Orphée. Paris : Libraire les lettres, 1957.
  • Scandale pour une sirène. Bruxelles : Les Écrivains réunis, 1962.
 

Textes

La sirène

Douce sirène lasse au sable confondue
Et qui se chante bas son plus secret plaisir
De naître au pur début d'un lointain devenir
Et d'être l'inhumaine à tout humain tendue.
Et la seule naissance, où l'opale étendue
D'écume a fait la forme offerte au dur désir
De l'homme et, pour qu'il puisse au rocher la brandir,
Y mit une toison de divinité nue,
Eparse en l'ambre vif où la flamme se mue.
Lui, tout brûlé de fauve, entêté de pétrir
Dans la charnelle absence une nacre apparue.
Se fait errant de l'onde et s'obstine à ravir
La forme qu'il poursuit au gris nord de la rue,
Jusqu'à l'étreindre, enfin, dans l'amour de mourir.

 

Extraits de Patience d'Orphée. Paris : Librairie des lettres, 1957.

 

Poésie,

comme une fleur en enfer,

tandis que les éclairs noirs te visent,

une tendresse étrange

te charge cruellement.

 

Silence des nuits

d'où monte et se déploie

cette aube d'or où d'autres ciels reposent,

je sais ton rythme et ta mesure

et je ne goûte

que la douceur

de respirer dans ta brûlure.

Commentaires

Une éloquence ferme, parfois gâchée par des échos venus de Leconte de Lisle ou de Hérédia, donne aux poèmes d'Hélène Du Bois Une force et une gravité peu communes.  Ample comme Marceline Desborders - Val- more et trouble comme Renée Vivien, elle essaie de définir l'âtre dans ses contradictions, toujours en proie à ses doutes, souvents sauvé par une sorte de lucidité coriace.  Moderne par la pensée, Hélène Du Bois a peut-être haussé le ton là où une forme plus discrète aurait mieux traduits ses ambiguïtés fécondes.

Editions Traces Bruxelles "La poésie francophone de Belgique"