Biographie
                    
                        Né à Londres le 7 juin 1915. Fut président du Pen Club français de Belgique. Poète, essayiste, critique de jazz, collagiste. Décédé le 9 janvier 1985.                    
                 
                                        
                    Bibliographie
                    
                        
Harmonika saloon , 1934            Dormeuse, 1937            Désert secret, 1965            Les semeurs de feu. Éphémérides pour Robert Goffin, André De Rache, 1968.            Jean Cocteau, dix ans après, 1974            Prose pour un oiseau mort,                     
                 
                                        
                    Textes
                    
                        TEMPS PERDU
        
        Comme l'amour est incertain.
        Ton image fuit sous les trembles
        Flammes qui bordent mon chemin.
        Ta mort à la mienne ressemble
        Mais il fait vide dans mes mains:
        Nous ne partirons pas ensemble,
        comme l'amour est incertain.
        
        Etions-nous habitants du monde?
        Nourrissions-nous ceux qui ont faim?
        Savions-nous que la terre est ronde
        Et que le ciel n'a pas de fin
        Que toute souffrance est profonde
        Que le temps est un assassin
        Et que nous habitions le monde?
        
        La mort épouse son bourreau
        C'est là sa suprême élégance;
        Elle se prend à ces barreaux
        Qui jugulèrent entre notre enfance.
        La mer occulte ses coraux
        Notre navire est sans défense
        Sa voile épouse-nos bourreaux.
        
        A vivre comme bon te semble
        Tu n'as pu tromper le destin.
        Je frissonne quand tu trembles
        Et ton aurore est mon matin.
        Ton image fuit sous les trembles
        Vienne le vent le jour s'éteint
        Reste la nuit qui me ressemble,
        comme l'amour est incertain                    
                 
                                        
                    Commentaires
                    
                        Ami des plus grand musiciens noirs, ou blancs, amant de Billie-Holliday, c'est sans doute le jazzman en Goffin qui eut le plue de retentissement: "Tu vennais de franchir les "Frontières du Jazz" / Et proclamais bien haut: In Armstrong veritas", écrit cocassement Carlos De Radzitzky (1915-1985) dans sa très rétrospective Ephéméride pour Robert Goffin (1968) dont il était l'inséparable ami et le petit frère en poésie.  Auteur d'un Harmonika Saloon (1934) un peu surréalisant, il fut aussi le veilleur épris d'une Dormeuse (1937) encore valéryenne: l'écriture, d'une savante préciosité, vise d'abord la musicalité, comme dans l'espèce de ballade apollinarienne de sa classique Ophélie (1955).
        
        Bruxelles Poésie, éd. L'arbre à Paroles 2000