DAPOZ Jacques

Biographie

Jacques Dapoz, né le 11 juin 1952 à La Louvière, est un poète et écrivain belge.

A ses débuts, il rencontra le poète Achille Chavée, l’éditeur et poète André Balthazar, l’auteur de théâtre Jean Louvet avec qui il devint acteur.

Sa passion pour le travail du son l’a rendu actif dans le domaine de la création radiophonique. À la Radio-Télévision belge de la Communauté française (RTBF), il a participé comme auteur ou interprète à bon nombre d’émissions, successivement avec les réalisateurs Daniel Stevens, Jacques Bourlez, Thierry Genicot.

Il a également travaillé régulièrement, pour ce qui est de la matière sonore, avec le cinéaste Boris Lehman.

source : Jacques Dapoz

Bibliographie

  • Vie quotidienne en images de cire, Edresp, La Louvière, 1976.
  • Clichés Instamatic, Georget Mourin, Mons, 1981.
  • Le cri du fou et l’or du silence, J.D.E., A.S.B.L., Ecaussinnes, 1992.
  • Les lettres de pierre blanche, préface de Jacques Bourlez, J.D.E., A.S.B.L., Ecaussinnes, 1996.
  • Raptus, suivi de Corps, échanges, Samizdat, Ecaussinnes, 1999.
  • Téléphones portables, Talus d’approche, Mons, 1999.
  • Dans l’air rapide, avec Alain Duveau, L’Arbre à Paroles, Amay, 2002.
  • Journal de l’antenne rouge, Les Editions du Cerisier, Mons-Cuesme, 2007.
  • Radiologies 4 : Le chemin du seul, Chez l’auteur, 2012.
  • La capitale de la culture, éditions du Cerisier, 2015.


Tirages limités hors commerce

  • Un homme dangereux, préface de Claude Bauwens, Les Manuscrits de Bruxelles, Bruxelles, 2003.
  • La passe de Kee, Les Manuscrits de Bruxelles, Bruxelles, 2003.
  • Mon corps d’exil enfin offert à la science nue, Les Manuscrits de Bruxelles, Bruxelles, 2004.
  • Radiologies, Samizdat, Bruxelles, 2005.
  • Diana Rita Zunno et autres inconnues, Samizdat, Bruxelles, 2006.
  • Radiologies II, Samizdat, Bruxelles, 2006.
  • Ish, Isha, Samizdat, Soignies, 2007.
  • Trente-trois chansons perdues et un air de limonaire retrouvé, Hors commerce, 2016. (Les oiseaux magnétiques).
  • Mémorial inachevé des noms de la radio, Hors commerce, 2016.
  • La rue du pont de l’origine, Hors commerce, 2017.

Textes

Extraits de Raptus, suivi de Corps, échanges. Éd. Samizat, 1999.

Les bien-pensants n’ont qu’à bien penser ce qu’ils veulent. Les puritains du Grand Orphéon également. Nous faisons la révolution de nous autres à sens, dévalant les sentes escarpées jusqu’à nous élever dans les airs inconnus de la cité mentale. Instituons un « Comité des Rêves ». (C.R.) Une Centrale Syndicale du Songe Érotique ». (C.S.S.E.) Un « Collectif d’Excités au service des Retournements de Situation»;: (C.E.S.R.S;) Car la plupart de ces braves gens n’ont plus de corps, de cloisonnement dans les bureaux aseptisés du désespoir de la pensée. (B.A.D.P.) Car le rêve, l’amour, la révolution, c’est le risque du corps sexué, de l’échange imprimé, de la rencontre délivrée. C.Q.F.D.

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Il n’y a que que le mot “esprit ”
pour faire croire en l’esprit.
Le reste est traversée
du politique labyrinthe,
échange de mots
sur une peau frôlée,
mémoire des dermes en jeu
croissant la geste infinie
des verbes en feu.
Le reste est labyrinthe.
Politique en jeu. Proche du feu.
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Quel est cet échange ?
Corps, voix, gestes épars.
Les mots de la mémoire
s’incrustent dans la chair vive,
dans l’épreuveDéchirée de l’échange,
dans la vérité blafarde
de la viande rouge bien pensante,
dans la beauté crue du verbe rougir,
dans l’incommensurable proximité
entre peau et pensée.
Les idées sont dans le sang.
Proches du feu.
******
Cette idée,
fomentée par quelques neurones,
dépasse la volonté des êtres.
La viande pense,
dans une physique chimie électrique.
L’objet des corps s’élève.
Le langage achève l’Odyssée,
précède le passage des destinées.
Nos biologies sont ainsi traversées,
échangées, sublimées par les verbes rouges
de l’Indien mangeur de mots.
******
Leurs codes sont parfois screts.
Pouor le meilleur et pour le pire
de l’amour et de la guerre.
Pour la paix rêvée
au prix des langues transpercées.
******
Ils égrènent
le chapelet des mémoires.
Les faits rouges se confondent
en opinions suaves
******
Leurs corps souffrent
de toutes les injustices
et se dilatent en rage d’amour,
en bubonique peste à l’encontre du mensonge,
en résistance active au viol mental.
leurs corps ne souffrent
que d’injustice,
transpirent d’audace,
dépassent la pensée.
******
Je ne suis pas un prétexte.
Mon corps pense, parle, écrit,
décelant de torves iniquités
sous les cernes noirs
de tes yeux cristalisés.

extrait de Corps, échanges