DANCOT Pierre

Biographie

Pierre Dancot, né à Namur le 5 avril 1971, est un écrivain et poète belge francophone vivant et travaillant à Limal. Gradué en communication et licencié en journalisme (ULB), il est aujourd’hui journaliste indépendant et enseignant dans le secondaire. Jeune papa, il réside, avec sa famille, dans la champêtre vallée mosane à Profondeville.

 

Bibliographie

  • Zoé, petite princesse (conte), co-auteur, Editions Labor, Belgique, 1998.
  • La femme Séquoia (poésie), Editions de l’Acanthe, Belgique, 2000.
  • Le cortège des crânes sourds, Editions Le Coudrier, Mont-St-Guibert, 2004.
  • Les enfances froides, Tétras Lyre, 2009.
  • Les obsessions fondamentales, L’Arbre à paroles, 2012.

Textes

De l’obscure équivalence d’une vie à une autre
Entre les reproductions sexuées de nos petites misères et nos envies de solitude
Il reste parfois au fond des lèvres un moignon de rêve libre, inaltéré
A bout de crâne, à relever sans cesse les lumières piétinées par la foule délirante
Nous épuisons nos possibles
Face au temps éventré nous ne sommes plus responsables
L’étourdissement enterre l’innocence
Au détour d’une ride lumineuse nous réanimons parfois nos vertiges
Nos ombilics nous trahissent par le sang avorté
malgré la certitude carcérale de notre position assise
Sur nos joues creusées par l’infini se pose à jamais un enfant.

***
Des lèvres clandestines traversent mon crâne
La maternité contourne mes frontières
Je mange ma langue
Les fusées se posent sur mes larmes
J’attends l’impatience et la révolte
Le manque résonne sous mes rêves
Il reste quelques femmes suspendues à la nuit
Mon absence a son coupable
Malgré la mort et l’oubli
Les enfances sont définitives

***
Il reste quelques mots d’amour à égorger Avant ton départ Quelques mots intimes à dévoiler dans le sens du sang Après les aboiements des chiens en velours

Il restera sans doute entre tes jambes la solitude d’un autre

***
Mes cadavres le long de tes hanches le gisement du temps sous ton crâne le départ de toute une vie emprunté à mes doigts les jaillissements et ta confidence malgré le silence maternel et les retours forcés ce qui m’abandonne à la nuit tombée dans le cri enveloppant d’une chaise insoumise avec la nausée d’un autre sous ta langue avec ses caravanes dorées, ses décadences poussives avec ce monde en plis et ta chair en imposture avec cette reproduction criminelle du Rien avec cette chose folle fomentant tes lèvres pour éviter les eaux de noyade les os déjà broyés le lait paternel la salive noire sur ma tombe le goût éreintant du moi jusqu’à l’éclosion de toutes les cicatrices entre les rires d’un ange Tu es mon retard.

Commentaires

” Pierre Dancot est un jeune poète qui a plus d’ un tour de lune dans le sac de sa plume.
D’une écriture nerveuse, les images fusent, lait de météores dans la galaxie verbale.
Elles se heurtent, nous parlent, vont droit aux fers qu’elles dénoncent, au chemin de vie qu’ elles annoncent.
Douleur commuée, elles sont dans l’ incandescence des lampes à venir.”
Quatrième de couverture du Cortège des crânes sourds par Jean-Michel Aubevert

Le grand et jeune poète Pierre Dancot nous revient à la suite de la douloureuse et magnifique ” femme Séquoia “.

Oui, il nous revient avec une poésie flamboyante, une hémorragie d’ images fiévreuses aux affres tumultueuses décortiquant son cerveau avec le fer de sa plume plus acérée que jamais. Avec Pierre Dancot, Antonin Artaud n’ est pas loin, juste dans un tout petit coin de notre crâne … Vive la poésie !

REM pour Le cortège des crânes sourds