COPPIN Marguerite

Biographie

Marguerite Coppin, Aimée, Rosine née à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) 1867-1931.
Poète, romancière, pédagogue.

[...] A 22 ans à peine, elle entre de façon audacieuse dans le domaine des lettres belges par la publliction anonyme du roman Le Ressort cassé chez l' éditeur naturaliste Henry Kistermaeckers, de sulfureuse réputation. Elle apparaît sans conteste comme l'une des rares auteures naturalistes de Belgique, sinon la seule. [...]

Prix de l' union littéraire
Médaille de bronze à l' exposition de Liège.
Officier d' Académie

Source : Le dictionnaire des femmes, par Eliane Gubin et Marie-Sylvie Dupont- Bouchart

Bibliographie

  • Le ressort cassé, roman, 1889.
  • Le troisième sexe, roman, 1890.
  • Poèmes de femmes, 1896.
  • Maman, poésie autobiographique, 1898.

collaborations
  • Journal de Bruges
  • Carillon d' Ostende

Textes

Le Beau
extrait de  Poèmes de femme.

Il ne faut point chercher si loin le lac d’azur
Et le mont, et le fleuve, et les sombres vallées
Pour permettre à son cœur les vastes envolées
Et cet amour du Beau, si puissant et si pur.

Mais simplement lever les yeux ; et sur le toit
Regarder de la rue obscurément étroite
L’étroit morceau de ciel, qui scintille et miroite
De topaze et de pourpre du soleil qui décroît ;

Parfois un lourd nuage y glisse, triste, obscur ;
Et tous les soirs, au moins une étoile y vient luire
Et l’infini du Beau, qui ne peut se traduire,
Vibre entier dans cet astre et ce morceau d’azur !...

Ah ! le rêve est partout – et partout l’idéal,
– Et partout le bonheur – pour qui veut le comprendre.
La vie est si remplie ; et la main qu’on sait tendre
Peut saisir tant de mains ; et guérir tant de mal !

Et les yeux bien ouverts, les yeux qui veulent voir,
Peuvent tant admirer ! Mais, que de fleurs on passe
Qu’on ne regarde pas ! Et que de joies on chasse
Qui naissent tous les jours du plus humble devoir !

Cueillez toutes les fleurs, chacune a sa beauté.
Et regardez le ciel, fut-ce aux fenêtres closes ;
Et cherchez – comme en juin vous chercherez les roses –
Les tristes, pour leur voir un éclat de gaîté ;

Et prenez à la Vie avec tout votre cœur
Tout ce qu’elle vous offre. Et vivant aux coins sombres,
Levez les yeux, sachant qu’au-dessus de ces ombres
Le ciel brille – et l’amour – dans leur pure splendeur.