Biographie
Daniel Charneux est né en 1955. C'est un romaniste ULg de la promotion 1976. Il a publié un recueil de nouvelles : Vingt-quatre préludes (2004) et cinq romans que caractérisent habileté narrative et netteté du « phrasé » : Une semaine de vacance (2001), Recyclages (2002), Norma, roman (2006), Nuage et eau (2008) et Maman Jeanne (2009). Son œuvre poétique publiée se limite aux haïkus de Pruine du temps (2008) et de Si longues secondes (2010). Ces ouvrages ont séduit tant la critique que le public. C'est ainsi que Norma, roman a reçu le prix Charles Plisnier en 2007 et que Nuage et eau, finaliste du Rossel 2008,a obtenu en 2010 le prix France-Communauté française de Belgique décerné à Paris par l'Association des Écrivains de Langue Française. La palette de Daniel Charneux est large. Norma, roman met en scène une Marilyn Monroe qui ne serait pas morte en 1962, mais écouterait en boucle la Norma de Bellini dans le désert. Nuage et eau évoque subtilement les liens qui unirent deux personnages historiques du bouddhisme japonais : le moine Ryôkan et la moniale Teishin. Maman Jeanne narre avec tendresse les (dés)illusions d'une humble femme de chez nous. Photo © Paul Neuray
Bibliographie
Romans et récits
Comme un roman-fleuve, Luce Wilquin, 2012. (Sméraldine). Maman Jeanne, Éd. Luce Wilquin, 2009.
Nuage et eau, Éd. Luce Wilquin, 2008.
Norma, roman, Éd. Luce Wilquin, 2006.
Recyclages, Éd. Luc Pire, 2002.
Une semaine de vacance, Éd. Luc Pire, 2001. Nouvelles
Darjeeling, Communauté française de Belgique, 2009. Ruelle de l’être, Ville de Mons, 2009. Vingt-quatre préludes, Éd. Luce Wilquin, 2004.
Le hêtre pourpre du notaire, Ville de Mons, 2004. Poésie Si longues secondes, haïkus, illustrations de Salvatore Gucciardo, Éd. Audace, 2010. Pruine du temps, haïkus, illustrations de Pierre Renard, calligraphies de Pascal Goossens, chez l’auteur, 2008.
Textes
Inédits pulsations du vent langue d’enfant sur l’herbe anche pruine verte du sureau dans la boue la trace des vaches *** murmures du ru quand nous cuisions des briques en nos fours d’argile étrécie la vallée que lamine le temps *** syncope du silence la pause bénie dans les soupçons du frêne où s’accomplit l’intervalle des saules demain s’arc-boute aux courbes des tendons *** falcinelle est le nom de l’ibis transe dévoilée aux ajoncs du couchant la flamme boit la cire *** elle joue vibrent les joues la peau des joues grincent les gonds des portes qu’il faut bien fermer pour éviter l’appel d’air qui nous happerait hors de l’univers *** sous la pulpe du pouce bat le pouls de l’enfant à naître là où s’ouvre l’épave chair de la cire ourlet vif de la flamme appel absence *** Haïkus roucoulement doux tourterelle sous le houx saoulée de soleil *** chatons pompons jaunes mimosa du pays froid poussins de pollen *** coucou il appelle coucou coucou où est-elle qui ne répond pas *** soie qu’un souffle froisse retroussis de jupons rouges les coquelicots *** pliés dépliés pliés dépliés pliés papillons danseurs *** feuilles des platanes superposées comme au jeu où les mains se mêlent *** petit feu qui meurt tout le long de l’allumette le bois qui se tord *** le flocon de neige qui peut savoir quand il tombe s’il naît ou s’il meurt *** elle a commandé une bouteille de rosé la vie n’est pas rose *** plumes de la pie à la cime du bouleau lavis noir et blanc